CHURCHILL ET PEARL HARBOUR
Traduit de l'américain. Extrait de la I.H.R. Newsletter nº 69 de novembre 1989
A la 9ème conférence de l'Institute for Historical Review,
en février 1989, l'historien britannique David Irving annonçait aux
congressistes que «dans les archives britanniques il n'y a[vait] pas la moindre
page d'un message japonais déchiffré par les Britanniques» dans les semaines
et les mois qui ont précédé Pearl Harbour. Cela malgré le fait que la
Grande-Bretagne et ses alliés du Commonwealth avaient consacré d'importantes
ressources à l'interception et au décryptage des messages codés japonais
aussi bien diplomatiques que militaires. D. Irving a déclaré à la conférence
qu'il croyait que la raison de cette absence importante dans les archives était
que les Britanniques avaient décrypté le code JN-25 de la flotte
opérationnelle japonaise que les Américains ont été incapables de
déchiffrer pendant plusieurs années après Pearl Harbour, et que l'inexistence
de ces interceptions fournirait la preuve accablante que les Britanniques
avaient connaissance de l'attaque imminente.
Un peu plus tard, l'hypothèse de D. Irving était confirmée par une source
autorisée, le capitaine Eric Nave, officier de renseignements australien qui
divulgua, dans son autobiographie inédite, que les Britanniques avaient été
capables de lire le JN-25 dès 1940 et qu'on avait fourni à Winston Churchill
une «abondance de renseignements précis» concernant les projets japonais de
lancement d'une attaque surprise le 7 décembre 1941. E. Nave formulait la
question suivante : «Churchill voulait-il à ce point faire entrer l'Amérique
dans la guerre que délibérément il cacha à Roosevelt la nouvelle que le
détachement spécial [japonais] avait pris la mer et qu'une attaque serait
déclenchée pour le 7 décembre ?» (toutes les citations sont extraites de The
Independent [Londres] du 9 mars 1989).
Eric Nave, qui est âgé aujourd'hui de 90 ans et qui habite Melbourne, avait
été envoyé au Japon dans les années 20 par la marine australienne, puis
avait participé à la création de la section japonaise de l'Ecole britannique
du Code et du Chiffre. Il passa seize années à décrypter les codes de la
marine japonaise avant Pearl Harbour, dont les trois dernières au Bureau allié
d'Extrême-Orient de l'Ecole du Code et du Chiffre à Hong-Kong et à Singapour.
Après la guerre, E. Nave devint directeur de l'agence de renseignements
australienne.
Dans le Codebreaker Extraordinary dont il fut le co-auteur avec un ancien
officier de renseignements britannique, James Rusbridger, E. Nave révèle que
les Britanniques avaient connaissance depuis le 1er décembre de l'appareillage
de la force d'intervention japonaise depuis sa base des îles Kouriles le 26
novembre, de son ravitaillement en mer prévu pour le 4 décembre et de ses
ordres d'attaque pour le 8 décembre (le 7 décembre à Hawaï, en raison de la
ligne internationale de changement de date). E. Nave décrit ainsi ses
impressions du 1 er décembre 1941 :
A ce moment-là mon travail était terminé. Au cours des seize dernières années, j'avais décrypté tous les codes navals japonais. Je supposais naturellement que Churchill s'était assuré que tous ces décodages vitaux étaient partagés avec son grand ami et allié Roosevelt et que déjà les Américains étaient bien conscients qu'une force d'intervention japonaise se trouvait dans le Pacifique depuis plus d'une semaine et qu'une attaque était organisée pour le 7 décembre, soit sur Hawaï soit sur les Philippines.
L'importante autobiographie d'E. Nave, qui consolide la
thèse révisionniste selon laquelle Pearl Harbour ne fut pas une surprise, ne
sera cependant pas publiée en Grande-Bretagne ; son éditeur pressenti, Bodley
Head, a reçu un avertissement du Comité D-Notice du ministère de la Défense
l'informant que la publication du livre serait «préjudiciable à la sécurité
nationale». Bodley Head a été sans aucun doute également dissuadé par la
perspective d'une interdiction selon la nouvelle loi britannique relative aux
Secrets d'Etat qui, mêlée aux lois sévères contre la diffamation, permettra
à l'Etablissement d'interdire toutes sortes de découvertes historiques
malvenues. A ce jour, l'I.H.R. n'a rien appris de précis quant au projet de
publication de Codebreaker Extraordinary hors de Grande-Bretagne.
La traîtrise et l'infamie que D. Irving et E. Nave prêtent à Winston
Churchill n'innocentent bien sûr pas pour autant Franklin Roosevelt : à part
l'éventualité pour Franklin Roosevelt d'avoir été averti clandestinement par
Winston Churchill, les chercheurs révisionnistes tels que George Morgenstern,
Percy Greaves, Harry Elmer Barnes et John Toland ont démontré que Washington
n'avait pas la moindre raison d'être surpris par l'attaque de Pearl Harbour et
que Roosevelt et ses conseillers firent preuve de négligence criminelle en
cachant des informations capitales au commandement américain local.
En tout cas, les révélations d'E. Nave et les recherches en cours de David
Irving sur la culpabilité de Churchill, qui trompait l'Amérique pour la faire
entrer «dans la guerre par la petite porte», démontrent la faillite des
historiens de cour qui assuraient que, depuis longtemps, le dossier de Pearl
Harbour n'avait plus rien de secret et que tout avait été dit.
Bibliographie :
Harry Elmer Barnes, Pearl Harbor after a Quarter of a Century
John Toland, Infamy : Pearl Harbor and Its Aftermath
Rear Admiral Robert Theobald, The Final Secret of Pearl Harbor : The Washington Contribution to the Japanese Attack.
Tous ces ouvrages peuvent être obtenus auprès de l'I.H.R. (Institute for Historical Review), 1822 1/2 Newport Blvd., Suite 191, COSTA MESA, Ca. 92627, U.S.A.
Revue d’Histoire Révisionniste, n° 1, mai-juin-juillet 1990, pp 147 à 149
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