LE RÉVISIONNISME A TRAVERS LE MONDE
France
Radio Renaissance, station de radio locale située en
Seine-et-Marne, a diffusé une série de quatre entretiens avec R. Faurisson.
Ces entretiens sont disponibles en cassettes (Radio Renaissance, 95.3 FM, BP nº
1, 77880 Grez-sur-Loing, 16.1. 64 45 60 57). Le parlementaire Bernard Schreiner
a interrogé M. Arpaillange sur les mesures qu'il pouvait prendre pour empêcher
de telles initiatives. Le ministre de la justice a répondu que le
révisionnisme pouvait tomber indirectement sous le coup de la loi et que, pour
sa part, il ne manquerait pas de demander éventuellement aux autorités
judiciaires d'engager des poursuites pénales (Journal Officiel, Radio
[radios privées : Seine-et-Marne] 20450 ; 20 novembre 1989).
Pierre Guillaume, responsable des éditions de La Vieille Taupe (BP 9805, 75224
Paris Cédex 05), a été condamné en cause d'appel à une amende de 50 000 F
pour une page de la troisième livraison des Annales d'Histoire
Révisionniste. Cette page consistait en la traduction d'un article publié
dans The Journal of Historical Review : aux États-Unis, une telle
publication ne saurait faire l'objet de poursuites.
Alain Guionnet, responsable de Revision (11, rue d'Alembert, 92130
Issy-les-Moulineaux), a été condamné par la cour d'appel de Versailles à un
mois de prison ferme pour avoir apposé des auto-collants d'une part contre la
circoncision et, d'autre part, contre le mythe des chambres à gaz («Rapport
Leuchter : Finies les chambres à gaz»). Il est rarissime qu'en cause d'appel
on puisse être condamné à une peine de prison ferme pour «délit de
presse».
Robert Faurisson a été dépossédé de sa chaire d'enseignement à
l'université Lyon-2 et affecté au Centre national d'enseignement à distance
aux termes d'un arrêté pris par Lionel Jospin, ministre de l'Education
nationale. La décision ministérielle, datée du 7 mars 1990, a été signalée
à l'intéressé par une simple photocopie de l'arrêté glissée dans une
enveloppe. Ce n'est que le 9 avril que R. Faurisson a ainsi appris, sans que
rien n'ait transpiré des manœuvres de l'université Lyon-2 et du ministère de
l'Éducation nationale, que, par effet rétroactif, sa chaire lui avait été
enlevée dès le 1er janvier 1990 ! Il n'est pas d'exemple dans l'histoire de
l'université française qu'un professeur titulaire de sa chaire ait été
dépossédé de celle-ci, sinon pour des motifs d'une extrême gravité et au
terme d'une longue procédure administrative et disciplinaire. Le 16 septembre
1989, R. Faurisson avait été la victime d'une tentative d'assassinat : la
sixième agression physique en onze ans. Le 14 février 1990, il a été
débouté, en première instance, de sa plainte en diffamation contre Georges
Wellers qui le traitait de «falsificateur de l'histoire» ; le tribunal a
estimé que G. Wellers pouvait être de bonne foi. Après avoir déclaré qu'il
n'appartient pas aux tribunaux de juger de la véridicité des travaux
historiques, les magistrats (MM. Diet, Pluyette et Breillat) n'ont pas craint de
s'ériger en juges de l'histoire et de fonder leur décision sur la
«notoriété» des faits retenus par G. Wellers et sur quelques documents
allemands dont ils ne se sont pas rendu compte que la traduction, soumise par G.
Wellers, avait été grossièrement tronquée et falsifiée. Ils ont aussi
appuyé leur jugement sur l'existence d'une loi allemande… qui n'existe tout
simplement pas ! M. Faurisson envisage une réplique appropriée.
Le 6 février 1990, Olivier Mathieu, sa compagne et l'un de ses amis ont été
violemment frappés sur le plateau de «Ciel mon mardi !» (TF 1) par des amis
de Jean-Pierre Pierre-Bloch pour avoir dit : «Faurisson a raison : les chambres
à gaz, c'est du bidon» et pour avoir demandé à Jean-Pierre Pierre-Bloch s'il
était prêt à observer une minute de silence à la mémoire des deux millions
de civils allemands morts vers 1945/46 lors des gigantesques déportations des
populations allemandes de l'Est par les Soviétiques, les Polonais, les
Tchèques.
Le 28 février 1990, Fritz Becker a été condamné par la cour d'appel de Metz
à trois mois de prison avec sursis et 20 000 F d'amende en raison d'écrits
révisionnistes.
La presse anarchiste et libertaire s'inquiète de la répression judiciaire et
médiatique contre les révisionnistes et multiplie les articles sur la question
: voy. L'Anarchie (Alliance Ouvrière Anarchiste), de Raymond Beaulaton,
(BP 85, 72004 Le Mans Cédex) ; Libre Examen (Groupe anarchiste affilié
à l'Alliance Ouvrière Anarchiste), de Didier Pomares (9, rue Jean Bullant,
66000 Perpignan) ; L'Homme libre, de Marcel Renoulet (BP 205, 42005
Saint-Étienne Cédex 1).
L'Union des Athées est agitée de tendances diverses, révisionnistes et
antirévisionnistes.
De petits groupes de toutes tendances, à Paris et en province, publient et
diffusent des écrits, des tracts, des posters de nature révisionniste.
Certains de ces écrits sont parfois traduits et diffusés en Allemagne et en
Europe de l'Est.
Le 29 mars 1990, Maître Éric Delcroix, avocat au barreau de Paris, s'est vu
interdire par le président de l'université de Rouen le droit de tenir une
conférence sur la loi antiraciste de 1972. L'interdiction a «soulevé un
tollé» chez les étudiants (Paris-Normandie, 30 mars 1990).
Pour le cas de Bernard Notin, voir ci-dessus p. 143.
DE NOS CORRESPONDANTS PERMANENTS A L'ÉTRANGER
Allemagne
Trois prises de position officielles face au révisionnisme :
– le 23 octobre 1989, le président R. von Weisäcker fait répondre par le
Dr. Franz Spath à Ernst Otto Cohrs de Rottenburg, que dans l'affaire des six
millions, des chambres à gaz et du Rapport Leuchter, il ne peut rien dire
lui-même, que cette affaire (présentée par O. Cohrs) contredit toutes les
connaissances scientifiques jusqu'ici admises. «Néanmoins, le président
fédéral suivra avec beaucoup d'attention la discussion sur le sujet» (der
Herr Bundespräsident wird jedoch die Diskussion hierüber sehr
aufmerksam verfolgen).
– le 14 février 1990, le ministre de la Justice fait répondre par M. Böing
au Dr. Klaus Jordan, de Wuppertal, que nier le meurtre de millions de juifs
constitue un outrage ou une atteinte à la mémoire des morts, condamnable en
justice. Mais il ajoute : «Pour ce qui est de l'expertise de Fred Leuchter, il
s'agit d'une enquête scientifique» (eine wissenschaftliche Untersuchung).
Il ajoute qu'une évaluation du «Leuchter-Report» au point de vue pénal n'est
pas de la compétence du ministère de la Justice. Cette appréciation ne peut
être entreprise que par les autorités compétentes pour les poursuites
pénales. «Je n'ai pas connaissance de quelconques mesures de ce genre.»
– le 13 mars 1990, nouvelle lettre de M. Böing en réponse à une demande
d'éclaircissement : «Je suis d'accord avec vous : en ce qui concerne le "Leuchter-Report"
proprement dit, il s'agit d'une enquête scientifique (eine
wissenschaftliche Untersuchung)». Pour le reste de la documentation,
qu'il n'a pas entièrement lue, M. Böing ne sait si elle tomberait ou non sous
le coup de poursuites. «Mais cette constatation ne concerne pas — je le
souligne expressément — le "Leuchter-Report". En ce qui concerne le
"Leuchter-Report", le ministère de la Justice n'a pas connaissance de
ce que la diffusion de cette documentation […] est interdite en République
fédérale.»
De récentes décisions judiciaires ont été prises en faveur des
révisionnistes assignés devant les tribunaux (affaire Udo Walendy pour le
Rapport Leuchter et affaire Kögel à Remscheid).
Argentine
L'adoption d'une «loi contre la diffamation» par le gouvernement, issu du Parti radical, récemment renversé, a temporairement refroidi l'ardeur des révisionnistes du pays. Des batailles judiciaires ont montré que la loi avait été conçue aux fins de poursuivre et de condamner à des amendes les personnes morales, laissant ainsi une échappatoire aux individus. Les personnes privées peuvent, et apparemment elles le font, publier des livres comme Mein Kampf et même Les Protocoles des Sages de Sion, sans être inquiétées.
Australie
De John Bennett : Les médias australiens font assez
souvent allusion aux activités des révisionnistes de France, du Canada et des
Etats-Unis. D'importants journaux australiens, comme The Australian, ont
évoqué les recherches de Robert Faurisson et d'importantes revues comme Quadrant
et The Bulletin ont consacré de longs articles au révisionnisme ; la
plupart du temps ces articles sont hostiles, ce qui est inévitable lorsqu'on
met en doute un dogme qui touche à la religion.
A la fin de 1989, une chaîne de télévision nationale a diffusé de brèves
interviews de Robert Faurisson et d'Ernst Zündel au cours d'une émission
consacrée à l'Holocauste et, récemment, l'unique journal du soir de Melbourne
a mentionné un incident qui s'est produit à la télévision française et qui
a dégénéré en bagarre lorsqu'un écrivain de droite [Olivier Mathieu] a
dénoncé la croyance aux chambres à gaz.
Mais si les activités des révisionnistes de France, du Canada et des
Etats-Unis sont parfois mentionnées chez nous, en revanche ces pays ne font
pour ainsi dire jamais état des activités révisionnistes en Australie. Ces
dernières années, pourtant, les progrès du révisionnisme ont été très
significatifs en Australie et, de plus en plus, la question de l'ampleur de
l'Holocauste y est manifestement appelée à faire l'objet d'un débat. Dans les
lettres que je reçois, un grand nombre de correspondants, y compris
d'importantes personnalités australiennes, commencent à exprimer leur doute au
sujet de la version officielle de l'Holocauste, mais ne se prononcent pas
publiquement.
En raison de la position que j'occupe en tant que président de l'A.C.L.U. (Australian
Civil Liberties Union ou Ligue australienne pour les libertés civiles), le
révisionnisme a déjà fait l'objet d'un large débat en Australie en 1979 et
1980 lorsque, après avoir lu The Hoax of the Twentieth Century (L'Imposture
du Xe siècle) du professeur Arthur Butz, j'ai fait savoir que j'acceptais la
thèse de ce révisionniste qui mettait en cause l'orthodoxie officielle. Je
suis passé sur trois des quatre plus importantes chaînes de télévision
australienne et j'ai publié des lettres dans des revues nationales telles que The
Bulletin, Quadrant et The National Times. En 1978-1980, le
journal influent de Melbourne, The Age, a fait paraître trois longs
articles sur la controverse ainsi que plusieurs lettres. Le Herald de
Melbourne ainsi que plusieurs stations de radio ont évoqué le sujet. La
plupart du temps, les thèses révisionnistes étaient présentées de manière
hostile et il m'était difficile d'obtenir un droit de réponse aux attaques.
Cette difficulté à obtenir des droits de réponse s'est accentuée ces
dernières années et il semble que les diatribes de tous ordres deviennent de
plus en plus injurieuses et virulentes. Ainsi, récemment, Phillip Adams,
journaliste à The Australian, le seul quotidien national de l'Australie
tout entière, est allé jusqu'à écrire que j'avais pris la relève de Julius
Streicher, le rédacteur de Der Stürmer. Persuadé que la persévérance
et l'exercice d'une constante pression sur une période donnée sont
indispensables lorsqu'il s'agit de combattre une croyance religieuse, j'ai
adressé une réponse qui, comme on pouvait le prévoir, n'a pas été publiée.
Les attaques qui me sont portées sont déclenchées en raison de la très large
diffusion d'écrits révisionnistes que j'envoie par courrier au titre de l'A.C.L.U.
La plupart des hommes politiques, des journalistes et des écoles ont reçu de
la documentation révisionniste.
Bien des révisionnistes sont, comme David McCalden, Douglas Christie et
moi-même, d'origine écossaise, et Robert Faurisson, lui, est de mère
écossaise. L'obstination passe pour être un trait de caractère courant chez
les Ecossais. L'obstination et la persévérance sont certainement nécessaires
dans ce genre de combat.
Quand Robert Faurisson affirme que le révisionnisme historique est la grande
aventure intellectuelle de la fin de ce siècle et que les choses vont en
s'arrangeant pour le révisionnisme mais en s'aggravant pour les
révisionnistes, cela se confirme aussi en Australie.
L'A.C.L.U. a publié une brochure intitulée Your Rights [Vos droits] qui
fournit à ses lecteurs un certain nombre de conseils juridiques sur divers
sujets comme la liberté d'expression, les pouvoirs de la police, les droits des
consommateurs, les droits de la famille et les droits du locataire, jusqu'à
l'édition de 1984 qui a comporté une documentation sur le révisionnisme
historique. Un sioniste a entamé une procédure pour stopper la diffusion de
l'édition de 1984 de Your Rights mais j'ai finalement réussi à
diffuser une seconde série de cette édition. Le procès a eu pour effet de
rendre publiques les thèses révisionnistes. Depuis cette date, chaque édition
annuelle de la brochure évoque le problème du révisionnisme dans les analyses
qu'elle présente des menaces qui pèsent sur la liberté d'expression. J'ai eu
quelques difficultés à assurer la diffusion de Your Rights sur
l'ensemble du pays mais on peut se procurer la brochure auprès de la plupart
des marchands de journaux australiens.
Dans une édition récente comprenant un chapitre intitulé «La Censure des
opinions dissidentes», nous avons traité de la question du pouvoir du lobby
sioniste et de ses tentatives pour réduire au silence le révisionnisme
historique en Australie.
Tout récemment, un célèbre journaliste de radio, Howard Sattler, a recueilli
une longue interview de Fred Leuchter. En France, Jour J, quotidien juif,
dans sa livraison du 8 mars 1990, sous le titre «Les révisionnistes du bout du
monde», a qualifié cette interview de «longue» et de «complaisante».
Autriche
Le révisionnisme est interdit d'expression en Autriche. E. Zündel a été reconduit à la frontière. D. Irving également. Walter Ochensberger, de Feldkirch, Gerd Honsik et Emil Lachout, de Vienne, sont poursuivis en justice. Herbert Schweiger a été condamné à un an de prison ; son avocat, Maître Herbert Schaller, est menacé de poursuites et il pourrait être exclu du barreau pour avoir personnellement pris devant le tribunal des positions révisionnistes.
Belgique
V.H.O. (Vrij Historisch Onderzoek), revue révisionniste,
diffuse à partir d'Anvers livres, revues, audio et vidéocassettes qui ont
trouvé une large audience en région francophone et en région flamande. La
Belgique est, après l'Allemagne, le pays d'Europe où l'activité dite
«samizdat révisionniste» est la plus développée. Certains textes, diffusés
dans le milieu universitaire, sont de haute qualité ; c'est le cas du texte
intitulé «Le débat sur le révisionnisme est inévitable / «Chambres à
gaz» : des opinons contradictoires».
A l'U.L.B. (Université Libre de Bruxelles) a été organisé un séminaire sur
«le révisionnisme ou les négateurs de la Shoah». A cette occasion, les
étudiants ont proposé un débat en présence d'historiens révisionnistes ; il
leur a été répondu qu'on n'accorde pas la parole aux révisionnistes,
classés parmi les «savants fous».
Olivier Mathieu est assigné en justice par Maurice Sarfatti (Serge Dumont),
journaliste au Vif–L'Express. Le 3 avril, au palais de justice de
Bruxelles, à l'occasion du huis-clos où le juge entend les parties
préalablement à la décision éventuelle de poursuite, Jean-Michel Hennebert a
manifesté le désir d'être lui aussi poursuivi pour son refus de croire aux
chambres à gaz. J.M. Hennebert, professeur de lycée, contraint, en 1988, à
abandonner son emploi en raison de son engagement révisionniste, est connu pour
ses opinions d'extrême gauche.
David Irving devait tenir une conférence à Anvers le 10 mars 1990. Quelques
jours avant la date prévue, sous l'effet de pressions policières, l'exploitant
de la salle a dû renoncer à accueillir le conférencier par crainte de
manifestations antirévisionnistes.
Prochainement, aux éditions Houtekiet, paraîtra le livre de Gie van de Berghe,
De uitbuiting van de Holocaust (L'Exploitation de l'Holocauste). L'auteur
croit à l'Holocauste mais estime qu'il existe une «exploitation politique de
l'extermination des juifs» (politieke exploitatie van de dodenuitroeiing) (De
Standaard, 26 mars, p. 6 et 27 mars, p. 7). La communauté juive de Belgique
est en émoi.
Brésil
Le révisionnisme, en 1988 et 1989, a connu un progrès
spectaculaire avec le succès de librairie remporté par un livre de S.E. Castan,
Holocaust : German or Jewish ?, publié chez Revisao Editora Ltda. (Caixa
Postal nº 10 466, Porto Alegre, Rio Grande do Sul, Brésil, Cep.- 90 001). La
version portugaise de cette bombe révisionniste a déjà fait l'objet à ce
jour de plus de 25 éditions et, dans un Etat du Brésil, a compté parmi les
best-sellers pendant dix semaines consécutives.
Elle a été vendue selon des méthodes modernes par des libraires indépendants
qui ont eu recours au porte à porte et au démarchage systématique des
revendeurs. Cette vente était appuyée par une promotion soutenue à l'aide de
grandes affiches en couleur reproduisant la page de garde du livre. L'éditeur
a, depuis, publié une série d'autres titres en portugais sur les opérations
bancaires, sur le sionisme ainsi que sur le Rapport Leuchter, intitulé Acabo
O Gas !… O Fim De Um Mito. Ce dernier livre en est à sa troisième
édition et une traduction anglaise de Holocaust : German or Jewish ? est
aujourd'hui mise en vente.
Les médias ont d'abord fait le silence autour de ces publications mais se sont
ensuite vus contraints, en raison du succès de librairie, à réaliser de
nombreuses interviews dans tout le pays et à faire des reportages pour la
télévision, ce qui a entraîné les réactions prévisibles de menaces et de
violence, ainsi que l'interdiction de ces ouvrages dans les foires aux livres.
S.E. Castan qui est un homme d'affaires particulièrement tenace, est parvenu,
dans le cadre de ses activités d'édition, à remporter d'importantes victoires
judiciaires.
L'étude de Robert Faurisson sur le Journal d'Anne Frank vient d'être
publiée en portugais.
Canada
L'auteur révisionniste à succès, James Bacque, dont le
livre, Other Losses : Eisenhower's Death Camps (Toronto, Stoddard, 1989,
XXI-248 p.), a provoqué une forte impression sur le public dans sa perception
du rôle de l'Amérique durant la seconde guerre mondiale, a engagé des
tournées de conférences (Voy. ci-dessus p. 150).
Doug Christie, l'avocat de Ernst Zündel, défend actuellement un ancien
capitaine de gendarmerie, Imre Finta, dans un procès qui est le premier
intenté au Canada pour crime de guerre selon la toute nouvelle législation
retenant la rétroactivité de la loi.
Ernst Zündel a perdu son procès en appel. Il est condamné à neuf mois de
prison pour avoir diffusé Did Six Million Really Die ?, une brochure due
à un auteur britannique, Richard Harwood, et librement diffusée en
Grande-Bretagne depuis quinze ans. Mis en liberté sous caution, E. Zündel a
porté son cas devant la Cour suprême du Canada qui décidera si,
constitutionnellement, une loi ancienne fondée sur un édit royal britannique
du XIIIe siècle et interdisant la propagation de «fausses nouvelles» est
toujours valable dans un État moderne doté d'une Charte des Droits qui
garantit en principe la liberté d'expression.
Si E. Zündel échouait, il serait immanquablement extradé vers l'Allemagne.
Chili
Le Dr. Miguel Serrano, ancien ambassadeur attaché aux
services diplomatiques du Chili, a écrit la préface du Rapport Leuchter
publié en espagnol sous le titre Fin de una Mentira. Cameras de Gas :
Holocausto Judio, Informe Leuchter.
La version espagnole de l'«Édition sud-américaine» a été augmentée, pour
l' «Édition européenne», d'une préface de l'historien britannique David
Irving.
Espagne
La CEDADE a édité le Rapport Leuchter, avec une préface de
D. Irving et une étude introductive de R. Faurisson. Pour présenter le
rapport, quatre séances publiques ont été organisées en novembre 1989 à
Barcelone, Madrid, Algesiras et Santander, au cours desquelles le texte a été
présenté par David Irving. El Independiente et Ya se sont faits
l'écho du succès remporté par ces quatre séances. ABC, journal
conservateur et partisan déclaré de l'État d'Israël, s'est montré très
critique. El Pais, qui est l'équivalent du Monde, a passé
l'événement sous silence.
La chaîne de télévision d'Etat, la TVE, a diffusé le film Shoah en
quatre émissions et à des heures matinales, si bien que le film est passé
presque totalement inaperçu en Espagne. C. Lanzmann a élevé une protestation
auprès de la TVE.
Violeta Friedmann, originaire de Transylvanie, naturalisée Vénézuélienne et
résidant en Espagne depuis 1985, a définitivement perdu son procès contre
Léon Degrelle à qui elle reprochait d'exprimer des doutes sur l'existence des
chambres à gaz. Ce dernier a eu gain de cause en première instance, en appel
et, dernièrement (le 9 décembre 1989), devant le Tribunal Suprême. Les
magistrats espagnols estiment que la contestation de la réalité de
l'Holocauste fait partie des droits de l'homme.
Le principal révisionniste espagnol, Enrique Aynat Eknès, connu pour ses
articles dans la revue espagnole Revision et dans la revue américaine, The
Journal of Historical Review, vient de publier un livre, El diario ABC y
el Holocausto (Le journal ABC et l'Holocauste), sur la manière dont, en
1945, le journal ABC a rendu compte de la découverte des camps allemands
et des premiers procès de «criminels de guerre». En 1990 paraîtra son
ouvrage sur ce qu'il est convenu d'appeler «les Protocoles d'Auschwitz»,
c'est-à-dire sur les trois «rapports» qui ont donné naissance au mythe
d'Auschwitz sous la forme officielle du fameux War Refugee Board Report,
publié en novembre 1944 par le gouvernement de Washington. Le titre en sera : Los
protocolos de Auschwitz. ¿Una fuente historica ? (Les protocoles
d'Auschwitz : une source historique ?).
États-Unis
L'Institute for Historical Review (Los Angeles) vient de
publier sa 35ème livraison du Journal of Historical Review. Du 13 au 15
octobre 1990, il tiendra sa dixième conférence internationale, avec la
participation du Canadien Doug Collins, du Français Robert Faurisson, de
l'Anglais David Irving, du Japonais Akira Kohchi (les Japonais font depuis
quelques années une entrée en force dans le révisionnisme historique), des
universitaires américains et de quelques autres auteurs dont l'un, de prestige
international, ne révélera son identité que le jour de l'ouverture de la
conférence. L'historien américain Mark Weber, présidera la rencontre.
A Boston, en présence de millions de téléspectateurs, Fred Leuchter et
Bradley Smith (qui a à son actif des centaines d'interventions à la radio ou
à la télévision sur le sujet du révisionnisme) ont été agressés par des
représentants d'une organisation juive.
Patrick J. Buchanan, 52 ans, journaliste de grande renommée, commentateur de
télévision, ancien conseiller de Richard Nixon et de Ronald Reagan, a publié
dans The New York Post (17 mars 1990) un article intitulé : «Ivan le
Terrible, – les doutes s'accroissent». Il souligne les absurdités et les
incohérences de la thèse de l'extermination des juifs à Treblinka et prend la
défense de John Demjanjuk que les Israéliens s'apprêtent à pendre comme
«criminel de guerre». Cet article a suscité une réplique d'Alan M.
Dershowitz, intitulée «Pat Buchanan contre l'Holocauste» dans The Boston
Herald, 26 mars 1990, p. 27.
Une université d'Indianapolis a suspendu d'enseignement un assistant
d'histoire, Donald Dean Hiner, 51 ans, décrit comme «une personne
exceptionnellement brillante mais qui est par trop excentrique sur le sujet de
l'Holocauste». Son exclusion définitive est probable (The Indianapolis Star,
17 février 1990).
Grande-Bretagne
David Irving est connu pour l'abondance et la qualité de ses
travaux historiques sur la seconde guerre mondiale. Jusqu'en 1987, sa position
pouvait être qualifiée de semi-révisionniste. En avril 1988, à la suite de
la lecture du Rapport Leuchter, D. Irving s'est totalement rallié aux thèses
révisionnistes. Il a été conduit à remanier ses deux livres sur Adolf Hitler
et à en exclure tout indice de ses croyances passées sur le sujet. Rainer
Zitelmann a publié dans Die Zeit (6 octobre 1989, p. 52), hebdomadaire
allemand de grande diffusion, un article intitulé : «Les thèses d'Irving sur
Hitler. Dans son nouveau livre, le mot de "camp d'extermination" est
supprimé».
D. Irving, qui parle couramment l'allemand, a donné des conférences en
Autriche (d'où il a été ensuite refoulé) et en Allemagne. Sa conférence de
Munich a été interdite. Sa conférence de Dresde a eu un succès retentissant
; elle portait sur la destruction de Dresde par l'aviation anglo-américaine
mais dans la discussion qui s'en est suivie, devant les autorités locales, le
conférencier a mentionné les résultats du Rapport Leuchter (Die Weltwoche
de Zurich, 1er mars 1990, p. 5 et 7). Il a également prononcé des conférences
en Espagne et en Grande-Bretagne. Un groupe de 88 parlementaires britanniques a
demandé un débat d'urgence sur «David Irving et sa négation de
l'Holocauste». Au sein du Parlement, certains commencent à s'interroger sur la
nécessité de prendre en considération le Rapport Leuchter et les
conséquences à en tirer. Le Daily Telegraph du 19 mars 1990 a publié
intégralement une lettre explicite de D. Irving sur l'importance du Rapport
Leuchter, sur le caractère douteux des témoins des chambres à gaz, sur les
registres mortuaires d'Auschwitz enfin révélés par les Soviétiques (le
professeur Faurisson avait levé un coin du voile sur ce mystère au procès de
Toronto), sur le chiffre probable des morts d'Auschwitz (74 000 au lieu des 4
millions indiqués par le monument), enfin sur les vraies et les fausses
disparitions de juifs à la fin de la guerre. Sur tous ces points, à
l'exception des registres d'Auschwitz et du chiffre des 74 000 morts
enregistrées, la presse française et, en particulier, le journal Le Monde,
a observé un silence complet. Le grand public est ainsi tenu dans l'ignorance
du Rapport Leuchter, deux ans au moins après sa publication. D. Irving projette
d'envoyer un exemplaire du Rapport Leuchter à toutes les écoles de
Grande-Bretagne. L'association des enseignants juifs exige que le ministère
public entame des poursuites contre l'historien (The Jewish Chronicle, 9
février 1990).
Denis Hill, 61 ans, ancien communiste et, aujourd'hui, militant des «Verts»
vient de publier un ouvrage intitulé Seeing Red / Being Green (Je vois
rouge, Je suis vert), The Life and Times of a Southern Rebel, Brighton,
Iconoclast Press, PO Box 1090, Brighton, BN1 5QG, 588 p.) L'auteur développe
sur la seconde guerre mondiale des vues souvent très proches de celles des
révisionnistes.
Grèce
Quelques échos mis à part, le révisionnisme en Grèce était pour ainsi dire inexistant. Un mensuel, Το Αντιδοτο (L' Antidote), a entrepris de le faire connaître à ses compatriotes et publiera prochainement une interview de R. Faurisson . L'étude de ce dernier sur le Journal d'Anne Frank vient d'être publiée en grec ; elle a été mentionnée par le quotidien To Βημα (La Tribune).
Italie
En 1989, le révisionnisme historique a fait, en Italie, de
sensibles progrès.
L'hebdomadaire Candido, dont le rédacteur en chef, Giorgio Pisano, est
sénateur du MSI, mouvement appartenant à la droite nationaliste italienne, a
entrepris une campagne révisionniste avec la publication de divers écrits
comme la brochure de Richard Harwood, Six Millions de Morts le sont-ils
réellement ?, et l'interview du professeur Robert Faurisson parue dans Storia
Illustrata en 1979. Depuis le 17 juin 1989, Candido publie un certain
nombre d'articles de Carlo Mattogno, le plus connu des révisionnistes italiens.
Cet hebdomadaire tire à plus de 15 000 exemplaires.
En mai 1989, lors du Salon du Livre de Turin, quelques-uns des ouvrages
révisionnistes de Carlo Mattogno ont été exposés au stand des éditions
All'insegna del Veltro. Juliana Tedeschi, ancienne déportée, a, en un premier
temps, publié un communiqué, pour dénoncer «les personnes qui veulent nier
ou minimiser le phénomène tragique du nazisme». En un second temps, elle a
publié un ouvrage relatant son expérience à Auschwitz. Carlo Mattogno a
répliqué, dans la revue Orion et dans l'hebdomadaire Candido. Il
a mis au défi Juliana Tedeschi de lui signaler un exemple précis des
falsifications que celle-ci lui reproche. Il l'a invitée à s'expliquer sur
certaines anomalies de son récit. Juliana Tedeschi ne s'est plus manifestée.
En avril 1989, le Museo Storico delle Liberazione de Rome a sollicité de
l'éditeur de Carlo Mattogno un exemplaire de son dernier livre, «Medico
d'Auschwitz». Anatomia di un falso («Médecin d'Auschwitz». Anatomie d'un
faux).
La presse italienne traite de plus en plus du révisionnisme historique mais
trop souvent encore de manière plutôt approximative.
Suède
A Stockholm, la station Radio Islam, dirigée par Ahmed Rami
(ancien officier de l'armée marocaine, réfugié politique en Suède après sa
participation à la tentative de coup d'Etat contre Hassan II en 1972) et
fondée en 1987, s'emploie à «mettre en lumière les origines et les causes du
problème palestinien» et à «remettre en cause, dans sa totalité, la version
juive de l'histoire». Pour Ahmed Rami, «la version [occidentale] de l'histoire
du monde et de la seconde guerre mondiale est rejetée par le monde
arabo-islamique comme un bluff sioniste gigantesque visant à légitimer
l'usurpation de la Palestine [...]. Le monde arabo-islamique doit [...] soutenir
le révisionnisme qui vise, uniquement par des méthodes de recherche
scientifique, à faire connaître la vérité sur les événements de la seconde
guerre mondiale [...]».
Dès les premiers mois de son existence, une campagne s'est déclenchée contre
Radio Islam. Des centaines de plaintes, venant de toute la Suède, ont alors
commencé à être déposées auprès du ministère de la Justice. Des
délégations juives en provenance de diverses villes de Suède, et même des
Etats-Unis, sont venues demander au ministre de la Justice l'arrêt
«immédiat» de Radio Islam.
Dans une déclaration faite au journal suédois Expressen, l'ambassadeur
d'Israël aux Nations Unies s'en est pris au gouvernement suédois «qui a
toléré l'existence de cette radio».
Devant l'impossibilité de répondre dans les médias aux attaques qui étaient
portées contre lui, A. Rami a publié trois livres : Vad är Israel ?
(Qu'est-ce qu'Israël ?), Israels makt i Sverige (Le pouvoir d'Israël en
Suède) et Ett liv för frihet (Une vie pour la liberté).
Au début de l'été 1989, A. Rami a été poursuivi par le ministre de la
Justice pour diffamation du peuple juif (en réalité, pour «manque de
respect» — missaktning — à l'égard du peuple juif).
Le procès contre Ahmed Rami a duré plus de deux mois : du 5 septembre au 14
novembre 1989. Il s'agit peut-être là du plus long procès de l'histoire de la
Suède.
L'accusation a présenté quatre témoins : le grand rabbin de Suède, un
médecin, un professeur d'histoire et un ancien évêque, professeur à Harvard,
venu tout spécialement de Boston.
De son côté, la défense a fait citer deux témoins : un professeur d'islamologie,
Jan Hjärpe, de l'université de Lund, et un professeur d'histoire des
religions, Jan Bergman, de l'université d'Uppsala.
Après avoir déclaré au tribunal qu'il s'agissait d'un débat politique et
qu'il n'était pas de la compétence d'un tribunal de trancher dans un tel
débat, le professeur Jan Hjärpe a affirmé : «Si l'on veut considérer
l'étude de l' "extermination" comme appartenant au domaine des
études historiques, il faut avoir le droit de nier cette
"extermination". Si l'on interdit le droit de la nier, on en fait un
dogme religieux qui sort du domaine de l'histoire».
Le professeur Jan Bergman, quant à lui, a dénoncé l'utilisation politique
faite par Israël des textes sacrés de l'Ancien Testament et du Talmud.
Peu après, selon le journal Judisk Krönika (la chronique juive), ce
professeur aurait dénoncé le caractère douteux du chiffre des six millions
«rapidement répandu après la guerre par les organisations juives» et
déclaré qu'il doutait également de l'authenticité du Journal d'Anne Frank
: «Faurisson nie l'authenticité du Journal d'Anne Frank. Je considère
les 150 pages de son ouvrage comme un travail de recherche très sérieux»
(repris dans le grand journal Idag du 2 mars 1990).
A. Rami a été condamné à six mois de prison ferme. Parmi les dix-huit points
motivant la condamnation, trois concernent la remise en cause de la version
officielle des événements de la seconde guerre mondiale. Selon le procureur,
M. Bondestam, «les recherches historiques ne doivent pas mener à des
conclusions mettant en doute les chambres à gaz, par exemple».
La station de radio a été fermée pour un an.
A. Rami a interjeté appel ; il a été immédiatement suivi par le procureur
Bondestam qui demande une aggravation de la peine prononcée, soit deux ans au
lieu de six mois de prison.
Le procès en appel se déroulera du 4 septembre au 5 octobre 1990. La défense
a demandé que le professeur Faurisson soit entendu comme témoin, car Ahmed
Rami est également inculpé pour avoir diffusé sur ses ondes des textes du
professeur publiés dans le journal Le Monde.
Elie Wiesel envisage une grandiose manifestation antirévisionniste à Oslo à
laquelle seront invités, parmi d'autres personnalités, François Mitterrand et
Lech Walesa.
Carl O. Nordling, statisticien, considérait que l'histoire de l'Holocauste
était trop impersonnelle et imprécise. Désireux d'avoir une vue d'ensemble de
l'histoire personnelle et précise des victimes juives, il a compulsé l'Encyclopedia
Judaica. Il a prélevé les cas du total des 723 juifs, célèbres avant la
guerre ou devenus, comme Elie Wiesel, célèbres après la guerre, qui ont eu à
traverser les années 1938-1945 dans douze pays européens. Il a eu la surprise
d'aboutir à des conclusions non conformes à la version autorisée de
l'histoire de l'Holocauste selon laquelle il y aurait eu de cinq à six millions
de victimes juives. Il a soumis le résultat de ses recherches à Holocaust
and Genocide Studies (Jérusalem) pour publication. La revue a décliné
l'offre. C.O. Nordling, qui ne cache pas ses sympathies pour le peuple juif, a
soumis son texte à un autre éditeur. Le procédé d'échantillonnage qu'il a
choisi paraît des plus sérieux. L'affaire est à suivre. Elle aura
indubitablement de graves conséquences.
Suisse
Le Courrier du Continent, bulletin du Nouvel Ordre
Européen (Caseville 2 428, Lausanne, Suisse), fait régulièrement mention dans
son Bloc-Notes de nouvelles révisionnistes.
Eric Werner, chargé de cours de philosophie à l'université de Genève, avait
publié, en 1988, Ne dites surtout pas que je doute, on finirait par le
croire… à propos de l'affaire Paschoud, du nom de cette enseignante d'un
lycée de Lausanne qui avait provoqué une vive controverse en Suisse au sujet
de son intervention en faveur d'Henri Roques. En 1990, Eric Werner vient de
publier : Vous avez dit guerre civile ? (Editions Thael, Case Postale
4102, 1102 Lausanne) à propos, en particulier, de la loi antiraciste et
spécifiquement antirévisionniste que le gouvernement suisse envisage de faire
adopter, à l'initiative, notamment, du rabbin Vadnaï.
Revue d’Histoire Révisionniste, n° 1, mai-juin-juillet 1990, pp 161 à 174
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