Éditorial (1)
La première livraison de la Revue d'Histoire
Révisionniste paraît dans des circonstances historiques exceptionnelles. Le
«Mur de Berlin» s'est écroulé, «Yalta» est remis en cause, l'Union
soviétique admet que «Katyn» n'est pas un crime allemand, comme feignaient de
le croire les juges de Nuremberg, mais un crime soviétique. Moscou commence à
ouvrir ses archives et ses charniers.
Depuis 1945, Moscou, avec l'approbation tacite des Alliés, dissimulait les
«registres mortuaires» d'Auschwitz. Les révisionnistes et, en particulier,
Robert Faurisson et Ernst Zündel, dénonçaient publiquement en 1988 cette
rétention de documents. En 1989, Gorbatchev a bien voulu accorder le droit au
Comité International de la Croix-Rouge de consulter enfin ces registres.
D'après les indices jusqu'ici recueillis, il ne fait pas de doute que le
véritable chiffre des morts d'Auschwitz sera considérablement inférieur à
celui de 8 millions, comme l'affirmait un document officiel de la République
française ; à celui de 4 millions, comme l'indique le monument de Birkenau ;
à celui de 3 millions, comme le confessait «le commandant d'Auschwitz» ; à
ceux de 1 600 000, de 1 250 000 ou de 800 000 comme le prétendent certains
auteurs tels que Yehuda Bauer, Raul Hilberg ou Gerald Reitlinger. Ce chiffre
dépassera-t-il de beaucoup celui de 74 000 qui, d'après ce qu'en dit la
presse, représenterait le total des morts enregistrées ? Les vérités du
procès de Nuremberg et, à l'autre bout du monde, du procès de Tokyo, sont
aujourd'hui revues et corrigées. Jamais peut-être, depuis l'époque de la
Renaissance, n'a-t-on à ce point revu, corrigé, rectifié un pareil ensemble
de vérités historiques reçues ou imposées. Le dogme du communisme
s'effondre. Le dogme de l'Holocauste est en péril.
Tandis qu'à l'Est on change, à l'Ouest on a plutôt tendance à préserver les
acquis. Trop d'interdits y pèsent encore sur la recherche historique. On y
songe à voter des lois spécifiques contre le révisionnisme, c'est-à-dire
contre le droit au doute et à la recherche. Trop de fonds d'archives restent
fermés aux chercheurs, en particulier le fonds, extraordinairement riche, du
Service International de Recherches situé à Arolsen (Allemagne) et qui relève
du Comité International de la Croix-Rouge, sis à Genève ; en 1978, devant la
montée du révisionnisme, les Alliés, l'État d'Israël et quelques autres
pays ont institué un redoutable barrage pour soustraire ces archives à la
curiosité des historiens et l'on est allé jusqu'à dissoudre la «Section
historique» de cet organisme. Il faudra rouvrir cette «Section historique».
Un organisme international qui se prétend neutre doit recouvrer sa neutralité.
Parmi les archives à ouvrir, citons pêle-mêle celles qui touchent à des
sujets aussi divers que : la réalité du camp de Treblinka, l'histoire des
relations constantes, pendant la guerre, des autorités du III e Reich avec des
organismes juifs européens, américains ou palestiniens en vue de l'émigration
des juifs hors d'Europe (Europa Plan , etc.) ; la nature exacte des efforts
déployés par Churchill et Roosevelt pour entraîner les États-Unis dans une
guerre contre le Japon et l'Allemagne ; le nombre véritable des déportés
résistants et des déportés politiques, raciaux et non raciaux ; l'affaire
Rudolf Hess ; l'Épuration ; la livraison par les Alliés de civils et de
militaires russes, après la guerre, à la police militaire soviétique ; la
déportation des Allemands de l'Est européen ; le traitement des vaincus par
les vainqueurs ; la conduite des procès pour «crimes de guerre», etc.
Le monde arabo-musulman et certains pays du Tiers Monde, accédant à plus
d'indépendance et de dignité, refuseront de cautionner une sorte d'histoire
officielle artificiellement bâtie par ceux qui, jusqu'ici, détenaient presque
exclusivement richesses et connaissances. Venus de ce monde ou de ces pays, des
chercheurs indépendants remettront en cause le dogme de l'Holocauste, parmi
quelques autres dogmes que les sociétés humaines se forgent de siècle en
siècle, dans tous les pays et dans tous les temps.
La R.H.R. est ouverte aux auteurs français et étrangers de toute
opinion, sans exclusive. Elle publiera des documents et des études relatifs à
la seconde guerre mondiale, base sur laquelle s'est fondé, dès 1945, le monde
où nous vivons. Mais le révisionnisme ne se cantonne pas dans le temps et
toute période de l'histoire l'intéresse, y compris l'actualité.
*
* *
Quelle meilleure illustration de l'actualité du
révisionnisme que les événements de Roumanie ? L'article de Serge Thion
montre que si sur le sujet on s'est laissé aller, dans la classe politique et
chez les journalistes, à des extravagances, la réaction saine et naturelle qui
consiste à s'interroger ensuite sur ces extravagances a été quasi
instantanée. On a déliré, puis, très vite, on s'est fait révisionniste. Le
procès Ceaucescu aura été un raccourci du procès de Nuremberg et
«Timisoara», un condensé d'Auschwitz (p. 9-15).
Lorsque s'écrira l'histoire du révisionnisme, il est probable qu'on parlera du
«révisionnisme d'avant Zündel» et du «révisionnisme d'après Zündel». La
figure d'Ernst Zündel, un Allemand établi au Canada, est centrale. Les deux
énormes procès qui lui ont été intentés, en 1985 et 1988, ont provoqué une
sorte de fracture dans l'édifice de l'Holocauste. On lira le bouleversant
récit qui est fait du procès de 1988 par E. Zündel en personne (p. 16-37).
Depuis longtemps, les intellectuels du monde arabo-musulman s'intéressaient au
révisionnisme. Aujourd'hui, Mondher Sfar, d'origine tunisienne, franchit le pas
et entre de plain pied dans un domaine où il devient indispensable que
s'exprime, à son tour, la subtilité d'esprit des intellectuels de la double
culture, islamique et européenne (p. 38-50). Ahmed Rami, de son côté,
Berbère d'origine marocaine et vivant à Stockholm, a repris le flambeau
transmis par Ditlieb Felderer. Avec une vigueur peu commune, il a réussi, par
ses publications et par son action à la tête de Radio Islam, à lancer un
débat historique aux répercussions internationales (voy. rubrique «Suède»,
p. 172-174).
Fred Leuchter, ingénieur américain spécialisé dans les systèmes
d'exécution capitale aux États-Unis, avait soumis en 1988 au tribunal de
Toronto un rapport technique de 193 pages sur les présumées chambres à gaz
d'exécution situées à Auschwitz, Birkenau et Majdanek. Ce rapport contenait
les résultats d'analyse d'échantillons confiés à un laboratoire américain.
La conclusion était venue : il n'avait jamais pu exister de telles chambres à
gaz dans ces trois camps. Aujourd'hui, la R.H.R. publie, en
avant-première, la version française d'un second Rapport Leuchter portant,
cette fois-ci, sur les présumées chambres à gaz d'exécution situées à
Dachau, Mauthausen et au Château de Hartheim. Pour ces trois emplacements
d'Allemagne et d'Autriche, la conclusion est la même que pour les trois camps
de Pologne. Robert Faurisson a rédigé la préface de ce rapport et sa
bibliographie critique (p. 51-114).
Toute livraison de la R.H.R. contiendra un document inédit. Le rapport
Mitkiewicz a été tenu secret pendant trente ans par les Américains. Il
décrit les modes de combat que la résistance polonaise a pu utiliser contre
les civils et les militaires allemands en 1943. La propagation du typhus a été
l'une des armes employées. Quand on se décidera à écrire une histoire
générale des épidémies de typhus durant la seconde guerre mondiale, on
mesurera l'étendue des ravages provoqués par ces épidémies, et par quelques
autres, dans toute l'Europe en guerre. Ce que les Alliés, à la libération des
camps allemands, ont photographié ou filmé consistait pour l'essentiel en un
choix, bien compréhensible pour l'époque, de vues montrant des malades, des
moribonds ou des morts, victimes de ces épidémies. L'Allemagne, qui se battait
sur deux fronts, sans compter le front aérien, luttait aussi sur le front du
typhus. Il n'y a que les moralistes pour condamner les «crimes de guerre» des
vainqueurs ou des vaincus comme si la guerre elle-même n'était pas, à elle
seule, le plus grand des crimes (p. 115-128).
On accable aujourd'hui Staline parce que le monde communiste s'effondre mais on
épargne les autres vainqueurs de la seconde guerre mondiale parce que leurs
pays restent forts. Roosevelt, il est vrai, a beaucoup perdu de son crédit.
Churchill est de plus en plus contesté. De Gaulle paraît moins grand. Les
progrès de la recherche historique nous font découvrir leur cynisme ou leur
machiavélisme dans la préparation ou la conduite de la guerre (p. 147-149).
Sur le comportement des Américains et des Français à l'égard des prisonniers
de guerre ou de certains civils allemands après le 8 mai 1945, le livre du
Canadien James Bacque fournit des informations qui ne sont certainement pas à
l'avantage du général Eisenhower et du général De Gaulle. Et cela à l'heure
où le grand public apprend de quelle manière, à l'Est, on a cruellement
traité les civils et les militaires allemands vers la fin de la guerre et
après la guerre : les vaincus ont repeuplé les camps de concentration et la
plus forte déportation qu'ait connue l'histoire, et l'une des plus cruelles, a
été celle de ces millions de civils allemands chassés de l'Est par les
Russes, les Polonais, les Tchèques (p. 150-160).
Pour le profane qui n'a du révisionnisme que l'image qu'en proposent les grands
moyens d'information, il est probable que c'est la dernière partie de cette
livraison de la R.H.R. qui suscitera le plus d'étonnement. Cette partie
commence à la page 161. Nous y renvoyons le lecteur.
Ceux qui s'imaginaient que les historiens avaient, pour l'essentiel, fixé les
traits de notre époque, sont en train de découvrir depuis quelque temps qu'il
n'en était rien. On commence enfin à écrire l'histoire de la seconde guerre
mondiale. Les révisionnistes se chargeront, pour leur propre part, de
contribuer à cette renaissance de l'esprit critique et de répondre au besoin,
irrépressible malgré tous les interdits, de savoir «ce qui s'est vraiment
passé». C'est en ce sens qu'on a pu dire du révisionnisme historique qu'il
est la grande aventure intellectuelle de la fin de ce siècle, de la fin de ce
millénaire.
La Rédaction
Revue d’Histoire Révisionniste, n° 1, mai-juin-juillet 1990, pp 5 à 8
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