Robert Faurisson
L'�norme ouvrage que
Jean-Claude Pressac consacre aux chambres � gaz homicides d'Auschwitz et de
Birkenau est paru il y a plus d'un an. S'il avait r�ellement apport� la
moindre preuve de l'existence de ces pr�tendues chambres � gaz, les m�dias du
monde entier auraient retenti de la nouvelle. Or, au lieu du vacarme, c'est le
silence. L'explication de ce silence tient au fait que l'auteur, loin d'apporter
la preuve attendue, prouve involontairement que les r�visionnistes avaient
raison de conclure de leurs propres recherches que ces chambres � gaz
n'�taient qu'un mythe. Ainsi qu'on va le voir, le livre de Pressac est une
calamit� pour les exterminationnistes, une aubaine pour les r�visionnistes.
Depuis 1978, innombrables ont �t� les livres, les documents, les films cens�s
nous prouver, enfin, la r�alit� des chambres � gaz hitl�riennes. De leur
c�t�, les professeurs ou les chercheurs, qui se portaient de conf�rences sur
l'"Holocauste" en colloques sur la "Shoah", nous
promettaient que, sur ce chapitre, on allait voir ce qu'on allait voir. Mais
rien en d�finitive n'est venu combler les espoirs ainsi cr��s. Rien. Jamais.
Pourtant, la parution de ces livres, de ces documents, de ces films ainsi que la
tenue de ces conf�rences ou de ces colloques �taient g�n�ralement
accompagn�es d'un �ph�m�re brouhaha m�diatique ou d'une apparence
d'agitation intellectuelle comme s'il se produisait vraiment du nouveau. La
fi�vre retombait vite mais au moins avait-on, pendant quelques jours, cr��
l'illusion d'un �v�nement.
Rien de tel avec le livre de Pressac. Le silence, cette fois-ci, est �crasant.
Un seul journaliste a comment� l'ouvrage. Il s'agit de l'Am�ricain Richard
Bernstein dont l'article est paru dans le New York Times du 18 d�cembre
1989 (section C, p. 11, 14). Le titre de cet article et la photographie extraite
du livre et choisie pour illustrer l'article sont significatifs de l'embarras du
journaliste new-yorkais. Le titre porte :
Un nouveau livre r�fute, dit-on, l'opinion r�visionniste sur l'Holocauste (A New Book Is Said to Refute Revisionist View of Holocaust).
La photographie repr�sente une porte de bois avec un encadrement m�tallique et, au centre, un judas ; on note, par ailleurs, des inscriptions � la craie en allemand et en russe. Voici la l�gende du New York Times :
Une photographie d'une porte de chambre � gaz provenant du livre Auschwitz : Technique and Operation of the Gas Chambers. Un avertissement �crit sur la porte apr�s la lib�ration du camp porte : "Attention ! Danger ! Entr�e interdite ! "
Le journaliste est assez honn�te pour souligner que l'inscription est post�rieure � la guerre mais, ce qu'il ne r�v�le pas � son lecteur, c'est que cette photographie est pr�sent�e par Pressac lui-m�me dans le chapitre des chambres � gaz ... de d�sinfection (p. 50). La v�rit� oblige � dire que le malheureux journaliste ne pouvait trouver mieux : parmi les centaines de photographies et de documents du fastidieux pensum, il est impossible de d�couvrir une seule pi�ce qu'on puisse d�cemment pr�senter comme une preuve de l'existence d'une seule chambre � gaz homicide. Le m�me jour, dans une autre �dition du New York Times (section B, p. 1, 4), le m�me article paraissait sous un autre titre :
Auschwitz : un sceptique confirme l'horreur (Auschwitz : A Doubter Verifies The Horror).
Cette fois-ci,
R. Bernstein pr�levait une photographie qui pr�sentait un plan-projet de
cr�matoire et une photographie qui montrait un petit groupe d'hommes nus
sortant d'une grande salle de douches. La premi�re photographie provient de la
page 141 du livre o� le plan-projet est dit concerner un cr�matoire sans
chambre � gaz homicide. La seconde photographie est extraite de la page 80
o� il est dit que ces hommes nus sont des prisonniers qui, les chaussures � la
main, passent d'une salle de douches vers la "Salle de s�chage ; C�t�
propre", et cela dans un vaste ensemble de douches et de d�sinfection.
Le contenu de l'article m�riterait d'�tre int�gralement reproduit pour la
circonspection de son auteur vis-�-vis de Pressac.
Et, comme on le voit, aucune des trois photographies n'illustre la th�se d'une
extermination en chambres � gaz.
En France, on note de-ci, de-l� quelques br�ves mentions du gros ouvrage. On y
sent l'expression d'un dernier et fol espoir en une planche de salut. De ce
point de vue, le cas de Pierre Vidal-Naquet
est d�chirant. Cet universitaire aura, durant ces derni�res ann�es, soutenu
deux auteurs sur lesquels il comptait pour r�pliquer aux r�visionnistes : Arno Mayer
et Jean-Claude
Pressac ou, comme il le dit lui-m�me, un historien juif am�ricain "enseignant
dans l'universit� tr�s �litiste de Princeton" et un Fran�ais, "pharmacien de banlieue, connaissant et pratiquant la chimie" (Arno
Mayer, La "Solution finale" dans l'histoire, Pr�face de Pierre
Vidal-Naquet, La D�couverte, 1990, p. VIII) [1]. Son
coll�gue et ami Arno Mayer
vient de lui jouer un tour pendable en �crivant :
Les sources dont nous disposons pour �tudier les chambres � gaz sont � la fois rares et peu s�res. (Ibid., p. 406) [2]
Ce qui fait �crire � P. Vidal-Naquet :
Personne en tout cas, d�sormais je veux dire : apr�s le livre de Jean-Claude Pressac ne pourra plus parler � propos des chambres � gaz d'Auschwitz de sources "rares et peu s�res" comme le fait Mayer (Ibid., p. IX).
Mais ce que
P. Vidal-Naquet
pr�f�re passer sous silence, c'est que Pressac, lui aussi, le tourne
involontairement en ridicule (voy., ci-dessous, p. 86, n. 4) !
Ni Arno Mayer,
ni Jean-Claude Pressac ne sont parvenus � d�couvrir la moindre preuve de
l'existence de chambres � gaz homicides � Auschwitz ou � Birkenau.
Un auteur et un livre qu'on nous cache
J.-C.
Pressac est
donc pharmacien. Il exerce dans la banlieue parisienne � la Ville du Bois
(Essonne). Vers 1979-1980, il avait d'abord offert ses services aux
r�visionnistes, qui avaient fini par le cong�dier ; vers 1981-1982, il avait
ensuite assi�g� Georges Wellers,
directeur du Monde juif, qui, finalement, s'�tait d�barrass� de lui ; enfin, il �tait all� pr�senter ses services au couple
Klarsfeld
qui l'emploie encore aujourd'hui, mais de fa�on curieuse. Serge et Beate
Klarsfeld
n'ont pas publi� l'ouvrage dans sa version fran�aise originale mais dans une
traduction am�ricaine. Celle-ci est introuvable � l'adresse indiqu�e : The
Beate Klarsfeld Foundation, 515 Madison Avenue, New York, N.Y.10002. On
dirait que ce curieux ouvrage est plac� sous cl�, en quelques tabernacles, et
qu'il n'est accessible qu'� quelques �lus. En janvier 1990, j'en obtenais, par
chance, un exemplaire.
En octobre 1990, de
passage � Washington, je me rendais dans ces deux sanctuaires de la recherche
internationale que sont la Biblioth�que du Congr�s et les Archives nationales
et, par simple curiosit�, je voulus m'y faire communiquer l'ouvrage. Impossible
: il �tait, certes, r�pertori� dans le fichier g�n�ral, mais
curieusement absent des rayons, sans qu'on p�t m'expliquer les raisons de cette
absence.
Quand il arrive
� Pressac, qui br�le de prendre la parole � la radio ou dans des colloques,
d'y faire des apparitions, on a le sentiment que ses cornacs s'ing�nient soit
� lui couper la parole, soit � le maintenir dans le silence. C'est ainsi que,
r�cemment, invit� � un colloque antir�visionniste organis� � Lyon par l'Union
des �tudiants juifs de France et le Conseil
repr�sentatif des institutions juives de France, il a �t� interdit de parole
;
un journaliste �crit : "[J.-C. Pressac], pr�sent, n'a m�me pas pu
pr�senter son travail, hier, et il l'a mal pris" (Lyon Matin, 24
avril 1990, p. 7).
Ses amis ont de bonnes
raisons pour le cantonner dans un r�le d'utilit� ; ils savent que, d�s que
Pressac ouvre la bouche, ils ont � craindre le pire pour leur propre cause :
tout le monde peut alors se rendre compte que le malheureux pharmacien �prouve
de graves difficult�s � s'exprimer, soutient une th�se horriblement confuse
et manie la gaffe avec un r�el bonheur.
Une aubaine pour les r�visionnistes
Je parlerai longuement de son ouvrage pour les raisons suivantes :
L'ouvrage est absurde jusqu'� la loufoquerie et, � ce titre, il constitue une curiosit� historique et litt�raire que l'historien n'a pas le droit d'ignorer ; la fragilit� mentale de l'auteur, jointe � son go�t pour la manipulation des donn�es, pour les comptes d'apothicaire, pour la poudre aux yeux et pour les affirmations sans preuves constituent pour l'amateur d'insolite un r�gal en soi ;
La th�se d�fendue par Pressac illustre l'�tat de d�composition o� en est arriv�e la th�orie de l'extermination des juifs ; selon notre pharmacien, on ne peut plus soutenir, comme l'ont fait les juges de Nuremberg et les autorit�s du Mus�e d'Auschwitz, que les Allemands ont b�ti dans ce camp, de propos d�lib�r�, de vastes chambres � gaz, v�ritables usines � gazer qui, des ann�es durant, auraient impeccablement fonctionn� ; pour lui, les Allemands auraient bricol� des pi�ces inoffensives pour les transformer tant bien que mal en chambres � gaz homicides (c'est le cas de deux grands cr�matoires) et proc�d� � des gazages improvis�s et �pisodiques (c'est le cas de deux autres cr�matoires) ; en somme, pour reprendre des expressions que j'ai maintes fois entendues dans la bouche de notre homme, il se trouve qu'� Auschwitz et � Birkenau on aurait plut�t bricol� et "gazouill�" ; bricolage et "gazouillages" : tout Pressac est l� ;
Cette volumineuse compilation est comme une montagne qui aurait accouch� d'une souris, et la souris est r�visionniste ; en effet, le peu de substance qu'on retire de la lecture de Pressac confirme pleinement que les r�visionnistes �taient et sont dans le vrai ;
Pour la premi�re fois, un exterminationniste accepte, du moins en apparence, un d�bat avec les r�visionnistes sur le terrain qui leur est cher : celui de l'argumentation scientifique et technique ; l'occasion est trop belle de d�montrer l'impuissance des exterminationnistes sur ce terrain-l�, aussi.
Un titre trompeur
Pressac a choisi pour
son ouvrage un titre trompeur. Il ne consacre en fait pas un seul chapitre aux
chambres � gaz homicides et encore moins � la "technique" ou
au "fonctionnement" desdites chambres. Il ne cesse d'affirmer que ces
chambres ont exist� mais nulle part il ne le d�montre. Je me livre souvent �
l'exp�rience suivante : je fais ouvrir l'ouvrage � une demi-douzaine de pages
diff�rentes et j'invite � constater qu'� chaque fois, immanquablement, ou
bien il n'est pas du tout question de chambres � gaz homicides, ou bien il en
est question en m�me temps que d'autre chose ou bien, enfin, il s'agit,
d'apr�s l'auteur lui-m�me, non pas de "preuves" mais
d'"indices" ou de "traces" de chambres � gaz. Des chapitres
sont d�volus au Zyklon-B, aux installations de d�sinfection, au Zentral
Sauna (grand complexe de douches et de d�sinfection situ� � Birkenau),
aux cr�matoires, aux t�moignages, aux r�visionnistes, � la ville
d'Auschwitz, � la vie priv�e de J.-C. Pressac. Des d�veloppements sont
consacr�s � des d�tails, toujours confus, de robinetterie, de plomberie, de
ventilation, d'escalier, de ma�onnerie, de chauffage ou encore � des
confidences d'ordre plus ou moins intime, le tout dans le pire d�sordre et dans
un langage constamment embarrass�. Mais, sur les chambres � gaz qualifi�es d'homicides,
on ne trouve aucun chapitre en tant que tel ni m�me aucun d�veloppement
autonome qu'on puisse d�tacher un instant de cet ensemble pour l'examiner
en lui-m�me.
Pressac veut nous faire
prendre des vessies pour des lanternes ; ou encore des douches, des chambres �
gaz de d�sinfection, des d�positoires pour des chambres � gaz homicides.
Pressac ne respecte
aucunement le plan de son ouvrage. Le d�sordre est g�n�ral. Les redites
pullulent. Les consid�rations techniques sont d�cousues. On �tait en droit
d'attendre, vu le titre de l'ouvrage, un expos� technique, particuli�rement
document�, sur "l'arme du crime".
Puisque, selon
l'auteur, il a exist� � Auschwitz et � Birkenau un nombre consid�rable de
chambres � gaz de d�sinfection (p. 550) et que de telles chambres ne pouvaient
pas, pour d'�videntes raisons mat�rielles, servir � un usage homicide, en
quoi une chambre � gaz homicide se distinguait-elle d'une chambre � gaz de
d�sinfection ?
Puisque, toujours selon
l'auteur, dans tel document (p. 28) les mots de "Gaskammer"
(chambre � gaz), de "Gast�r" ou de "gasdichte T�r"
(porte �tanche au gaz), de "Rahmen" (ch�ssis), de "Spion"
(judas) s'emploient commun�ment pour un gazage de d�sinfection, comment les
seuls mots de "gasdichte T�r" pourraient-ils soudain, dans tel
autre document (p. 430), apporter la preuve d'un gazage homicide ?
Ne risque-t-on pas, �
chaque instant, de croire d�couvrir une chambre � gaz homicide l� o�, en
r�alit�, il n'�tait question dans tel document allemand que d'une chambre �
gaz de d�sinfection ?
Sans un crit�re, sans
le moindre viatique, nous voici, d�s les premi�res pages d'un livre o� r�gne
le d�sordre, condamn�s au doute, � l'incertitude, aux pires m�prises, et
cela dans un d�dale de consid�rations h�t�roclites.
J'attendais avec
curiosit� la r�ponse de Pressac � ces questions �l�mentaires. Non
seulement, il ne nous fournit aucune r�ponse mais il confesse son propre
embarras et, comme on va le voir, il invente, pour se tirer d'affaire, une
pitoyable explication technique. Voici ce qu'il �crit � ce sujet :
Comme les chambres � gaz homicides et de d�sinfection utilisant le Zyklon-B avaient �t� install�es et �quip�es selon le m�me principe, elles avaient des portes �tanches au gaz de caract�re identique, fabriqu�es dans les m�mes ateliers [d'Auschwitz]. La confusion [dont furent victimes les Sovi�tiques qui, en 1945, pr�sent�rent comme preuves de gazages une chambre � gaz de d�sinfection] �tait in�vitable vu qu'� cette �poque on ne savait pas distinguer entre les deux types de chambres � gaz [...]. La seule diff�rence est dans les portes �tanches : il y a � l'int�rieur des portes des chambres � gaz homicides une grille h�misph�rique prot�geant le judas (p. 41).
L'auteur reviendra sur ce sujet � la page 49 et surtout � la page 50, comme s'il d�tenait l� une preuve technique, une preuve mat�rielle de l'existence de formidables chambres � gaz homicides � Auschwitz. Cette apparence de preuve tient en deux photographies de mauvaise qualit�. A gauche, l'ext�rieur d'une porte �tanche au gaz avec un judas et, � droite, l'int�rieur de cette m�me porte avec un judas prot�g� par une grille h�misph�rique. C'est cette grille qui ferait la diff�rence entre une porte de chambre � gaz homicide et une porte de chambre � gaz de d�sinfection : elle prot�ge le judas ; gr�ce � elle, les victimes n'auraient pu briser le verre par lequel les SS les observaient ! A la page 50, Pressac n'est pas trop affirmatif et il �crit que cette grille de protection permet de conclure "raisonnablement" � un usage homicide ("makes it reasonable to conclude a homicidal use"). Mais, cent-cinquante pages plus loin, il reproduira � nouveau ces deux photographies avec une l�gende diff�rente ; cette fois-ci, s'enhardissant, il d�clarera sans ambages qu'il s'agit (indiscutablement) d'une "porte �tanche de chambre � gaz homicide ainsi qu'on peut le voir par la lourde grille h�misph�rique prot�geant le judas � l'int�rieur" (p. 232). On a l� un exemple caract�ristique, chez Pressac, de son incapacit� � mettre de l'ordre dans ses remarques, de ses redites perp�tuelles, de sa manie de passer de l'affirmation hypoth�tique � la pure affirmation sur un m�me sujet. La confusion du lecteur s'accro�t quand, encore cent-vingt pages plus loin, celui-ci d�couvre la photographie d'une porte de bois avec la l�gende suivante :
Une porte �tanche au gaz, presque intacte, dans les ruines de la partie ouest du Krema V [...]. Cette porte n'a pas de judas bien qu'elle ait �t� utilis�e pour des gazages homicides (p. 425).
Comment Pressac sait-il
alors que cette porte a �t� utilis�e [sic] pour de tels gazages ?
Et la confusion
pressacoise atteint probablement le comble quand, � la fin de l'ouvrage, la
photographie d'un petit b�timent de briques du Stutthof-Danzig nous est
pr�sent�e en ces termes :
[...] Cette chambre, utilis�e � l'origine pour la d�sinfection des effets, fut plus tard utilis�e comme chambre � gaz homicide. Cet usage mixte est un exemple extr�me de la confusion cr��e sur une p�riode de trente ann�es et, plus encore, par la difficult� de distinguer ou par le refus d�lib�r� de distinguer entre des chambres � gaz de d�sinfection et des chambres � gaz homicides (p. 541).
En fin de compte, le
lecteur ne voit plus du tout quelles sont, pour Pressac, les caract�ristiques
physiques d'une chambre � gaz homicide d'Auschwitz, ni m�me d'une simple porte
de chambre � gaz homicide dans ce camp. C'est notre homme qui, selon son
caprice, d�cide de qualifier d'homicide telle chambre ou telle porte qui, en
r�alit�, pouvaient �tre totalement inoffensives.
Mais, pour en revenir
� cette grille qui le pr�occupe si fort, notre pharmacien aurait d� consulter
un sp�cialiste des chambres � gaz de d�sinfection et lui poser, par exemple,
la question suivante : ces grilles ne prot�geaient-elles pas tout simplement
soit l'extr�mit� d'un dispositif pr�vu pour mesurer la temp�rature de la
chambre, soit un cylindre pour tester chimiquement la densit� du gaz dans le
local ? (Voy. le rapport Leuchter, Annales d'Histoire R�visionniste, n�
5, 1988, p. 97, section 17004, et, de J.-C. Pressac lui-m�me, "Les Carences
et incoh�rences du rapport Leuchter", Jour J, La Lettre t�l�graphique
juive, d�cembre 1988, p. VIII, o� se trouve mentionn� le "thermom�tre" d'une chambre � gaz de d�sinfection � Majdanek.)
La confusion entre
gazages de d�sinfection et gazages homicides se poursuit avec l'affaire des
camions partant d'Auschwitz pour aller chercher des bo�tes de Zyklon-B �
l'usine de Dessau, ville situ�e au sud de Berlin. Pressac cite cinq "autorisations de route", parfaitement connues des r�visionnistes
(p. 188). Dans ma R�ponse � Pierre Vidal-Naquet (La Vieille Taupe, 2e
�d., 1982, p. 40), je reproduisais le texte d'un message-radio en date du 22
juillet 1942 adress� sous la signature du g�n�ral Gl�cks au camp d'Auschwitz
:
Par le pr�sent [message-radio] j'accorde l'autorisation d'effectuer le trajet aller/retour d'Auschwitz � Dessau pour un camion de 5 tonnes afin d'aller y chercher du gaz destin� au gazage du camp pour lutter contre l'�pid�mie qui s'est d�clench�e.
Les mots allemands sont "Gas f�r Vergasung" : du gaz pour gazage. Ici, et dans deux autres documents du m�me genre, il est express�ment question de gazage pour d�sinfection (22 et 29 juillet 1942 ainsi que 7 janvier 1943). Entre-temps, les 26 ao�t et 2 octobre 1942, deux autres documents du m�me genre parlent de "mat�riel pour traitement sp�cial" et de "mat�riel pour le transfert des juifs". Pressac y voit la preuve qu'il s'agissait, ces deux fois-l�, de gaz pour tuer les juifs ! Il n'en est rien. Il s'agit, comme le montre le contexte g�n�ral (les trois autres textes de m�me nature), de gaz pour la d�sinfection des v�tements ou des locaux � cause de l'arriv�e des juifs d�port�s. Le terme de "traitement sp�cial" (Sonderbehandlung) d�signait ici le "transport" des juifs (Transportierung) (R�ponse � Pierre Vidal-Naquet, op. cit., p. 24). Plus il arrivait de monde � Auschwitz, plaque tournante pour la r�exp�dition d'un grand nombre de d�port�s vers d'autres camps apr�s une p�riode de quarantaine, et plus il fallait de Zyklon-B.
Les six lieux de gazage selon l'histoire traditionnelle et selon Pressac
Ces six lieux sont, d'abord, le Krematorium I ou Krema I (�galement appel� Altes Krematorium ou vieux cr�matoire) situ� dans le camp principal d'Auschwitz et visit� par d'innombrables touristes (pr�sent� comme en �tat d'origine) ; ensuite, situ�s � Birkenau, le Bunker 1 et le Bunker 2 (on ne sait trop o� les situer), les Krematorium ou Krema II et III (� l'�tat de ruines permettant des investigations) et les Krematorium ou Krema IV et V (� l'�tat de vestiges).
Selon Pressac, le Krema I
aurait �t� con�u dans une intention criminelle et les gazages homicides dans
ce cr�matoire constitueraient un "fait �tabli". Mais il s'agit l�
de sa part d'affirmations qu'il n'�taye d'aucun argument, d'aucun document et,
dans les trente-huit pages qu'il consacre � ce b�timent (p. 123-160), il
se contente essentiellement de rapporter des t�moignages de gazages et
non des preuves. Ces t�moignages, sur lesquels je reviendrai, le laissent
pourtant tout � fait insatisfait. Il rappelle, � la suite des r�visionnistes,
comment, apr�s la lib�ration du camp, les Polonais ont transform� et
maquill� ce cr�matoire pour mieux convaincre les visiteurs de l'existence
d'une chambre � gaz homicide. Les supercheries ont �t� nombreuses. C'est, par
exemple, pour cacher certaines d'entre celles-ci que les Polonais, nous
r�v�le-t-il, ont �tendu sur le toit un carton bitum� (p. 133). La plus belle
de ces supercheries, d�couverte par les r�visionnistes et reprise par Pressac
(p. 147), est celle de la pr�tendue porte d'entr�e des victimes dans la chambre
� gaz ; en r�alit�, cette porte avait �t� ouverte tr�s tardivement par les
Allemands comme un acc�s � l'abri anti-a�rien qu'�tait devenu l'endroit.
Bref, pour Pressac, ce que les touristes visitent aujourd'hui est � consid�rer
comme un "authentique symbole des gazages homicides d'Auschwitz" (p. 133), c'est-�-dire comme une repr�sentation imaginaire puisque, ici, un
symbole n'est pas une r�alit� et qu'un "authentique symbole" est
encore plus loin de la r�alit�.
Dans sa
conclusion, il r�alise un v�ritable tour de bonneteau. Il en appelle au
rapport Leuchter comme � la preuve mat�rielle la seule de la
r�alit� de gazages homicides en cet endroit. Il dit que Fred Leuchter,
dont il d�cline les qualifications, a pr�lev� sept �chantillons de briques
et de ciment et qu'� l'analyse six d'entre eux ont r�v�l� la pr�sence de
cyanure ; puis il �crit en caract�res gras :
Ces r�sultats, virtuellement tous (6 sur 7) positifs, prouvent l'usage d'acide cyanhydrique dans la Leichenhalle du Krematorium I, d'o� son usage en tant que chambre � gaz homicide (p. 133).
Pressac s'abstient de dire que Leuchter
a abouti exactement � la conclusion inverse : pour ce dernier, il n'a exist�, ni pu exister de chambre � gaz homicide en cet endroit ;
a fond� sa d�monstration sur une s�rie de constatations physiques ;
a renforc� cette d�monstration par des analyses chimiques confi�es � un laboratoire am�ricain ; ces analyses ont r�v�l� que, dans la pr�tendue chambre � gaz homicide, les quantit�s de ferrocyanures �taient, soit nulles, soit infinit�simales par comparaison avec l'�chantillon pr�lev� dans une chambre � gaz de d�sinfection, reconnue comme telle par les autorit�s du mus�e, et qui r�v�lait une quantit� de ferrocyanures �gale � 1050 mg par kilo, c'est-�-dire, en moyenne, 133 fois plus que les quantit�s trouv�es dans les pr�tendues chambres � gaz homicides.
Je reviendrai plus loin sur le rapport Leuchter et l'usage qu'en fait Pressac [3]. Notons, pour l'instant, que notre homme utilise � son profit ce rapport et les analyses chimiques qu'il contient. Georges Wellers agit de m�me (voy. "A propos du "rapport Leuchter" et les [sic] chambres � gaz d'Auschwitz", Le Monde juif, avril-juin 1989, p. 45-53), qui estime que "les r�sultats des analyses chimiques sont obtenus par un sp�cialiste tr�s comp�tent et consciencieux [Fred Leuchter]" mais que "sa compr�hension du probl�me pos� est au-dessous de tout" (Ibid., p. 48). P. Vidal-Naquet abusait donc de la cr�dulit� g�n�rale quand, devant un parterre d'�l�ves du lyc�e Henri IV, � Paris, il d�clarait, le 24 septembre 1990, � propos du rapport Leuchter :
C'est un document grotesque qui ne d�montre rien. Wellers et Pressac ont dit ce qu'il faut en penser.
Ajoutons que Pressac
dit que Leuchter a �t� "commissionn�" par les r�visionnistes,
laissant ainsi entendre que ceux-ci ont �t� pris � leur propre jeu et que
l'ing�nieur am�ricain a cruellement d��u ses "commanditaires". Or,
Leuchter a bel et bien d�montr� que les r�visionnistes avaient raison et il a
agi en toute ind�pendance d'esprit, comme un homme qui jusqu'alors croyait �
la r�alit� des chambres � gaz homicides allemandes.
Puisque Pressac admet
que les Polonais ont fortement maquill� les lieux, il lui appartenait
d'examiner la question des gazages dans la pr�tendue chambre � gaz telle
qu'elle �tait � l'origine avant tout maquillage, d'apr�s les plans qu'il nous
en pr�sente, des plans que j'avais d�couverts en 1976, publi�s en 1980, et
dont il m'est redevable. Or, il n'en fait rien parce qu'il lui aurait fallu
admettre l'�vidence : de vastes op�rations de gazage, tout pr�s de la salle
des fours et � vingt m�tres de l'h�pital SS, auraient tourn� � la
catastrophe g�n�rale.
Le local a pu �tre
d�sinfect� au Zyklon-B, comme il convient pour un d�positoire o� l'on
entassait, notamment, des cadavres de typhiques ; d'o�, sans doute, ces
infinit�simales traces de ferrocyanures.
Ni Gerald Reitlinger,
ni Raul Hilberg,
ni Pierre Vidal-Naquet
ne paraissent croire qu'il a exist� l� une chambre � gaz homicide ; quant �
Olga Wormser-Migot,
elle dit express�ment dans sa th�se qu'Auschwitz I �tait sans chambre
� gaz (homicide) (Le Syst�me concentrationnaire nazi (1933-1945), PUF,
1968, p. 157).
Pressac est donc
peut-�tre le dernier tenant de la "chambre � gaz homicide du Krema I".
Du moins officiellement, car, en priv�, devant Pierre Guillaume et moi-m�me,
je me souviens qu'il en faisait des gorges chaudes.
Pour ce qui est du Bunker 1, il admet qu'en fin de compte m�me l'emplacement mat�riel nous en est inconnu (p. 163). Il ajoute qu'on ne poss�de ni traces mat�rielles, ni plan d'origine (p. 165). Quant aux charniers qui auraient �t� proches de ce Bunker et dont l'odeur aurait �t� insupportable, il estime qu'ils sont un produit de l'imagination des "t�moins" et que l'odeur en question �tait celle de bassins de d�cantation (p. 51, 161).
Pour le Bunker 2, on n'aurait pas non plus de preuves. Pressac pense avoir retrouv� les vestiges de cette maison et il ne fournit que des "t�moignages" qu'il juge lui-m�me peu plausibles ; ces t�moignages sont parfois accompagn�s de dessins ; s'y ajoutent de vagues plans de situation dus � une commission sovi�tique (p. 171-182).
Le bilan jusqu'ici �tabli par Pressac est effrayant si l'on songe qu'une bonne partie de l'histoire des gazages homicides d'Auschwitz est fond�e sur la certitude que des Allemands ont proc�d� en ces trois points (Krema I, Bunker 1, Bunker 2) � des gazages massifs. Cette certitude, dont on voit aujourd'hui qu'elle n'�tait fond�e sur aucune preuve, a envahi les livres d'histoire et les r�les des pr�toires : des Allemands ont �t� condamn�s en grand nombre pour ces pr�tendus gazages dans le Krema I, dans le Bunker 1 et dans le Bunker 2.
Le Krema II aurait �t� con�u SANS chambre � gaz homicide (p. 200). C'est l� que la th�se pressacoise diff�re totalement de la th�se traditionnelle. Les Allemands, selon lui, auraient transform� une inoffensive chambre froide semi-enterr�e (Leichenkeller 1) en une chambre � gaz homicide. Ils auraient proc�d�, pour cela, � des bricolages mais sans modifier la ventilation ; celle-ci serait rest�e conforme � celle d'une chambre froide avec �vacuation de l'air vici� par le bas ; elle aurait donc �t� contraire � celle d'une chambre � gaz � l'acide cyanhydrique, o� l'air chaud et le gaz auraient exig� une �vacuation de l'air vici� par le haut.
Le Krematorium
II
aurait fonctionn� comme chambre � gaz homicide et comme installation de
cr�mation du 15 mars 1943, avant son entr�e en service officielle le 31 mars
[1943], jusqu'au 27 novembre 1944, "an�antissant un total
d'approximativement 400.000 personnes, la plupart d'entre elles �tant des
femmes, des enfants et des vieillards juifs" (p. 183).
Pressac n'offre pas de
preuves � l'appui de telles affirmations. Il affirme m�me que l'extermination "industrielle" des juifs � Auschwitz-Birkenau fut "planifi�e
entre juin et ao�t 1942 et effectivement r�alis�e entre mars et juin 1943 par
l'entr�e en service des quatre cr�matoires" (p. 184). Ces dates sont
connues pour �tre celles o� les Allemands, alarm�s par les ravages du typhus,
ont d�cid� de b�tir ces cr�matoires, puis ont fini de les b�tir, mais on ne
voit pas ce qui permet � Pressac d'affirmer, en plus, que ces dates
coincident avec une d�cision de gazer et la mise en oeuvre de gazages ! Nulle
part il ne nous r�v�le qui a pris une pareille d�cision, quand, comment,
pourquoi, quels auraient �t� les autorisations, les instructions, les cr�dits
financiers et, aussi, quels sont les gens qui, sur place, auraient �t�
r�quisitionn�s pour une telle entreprise et qu'il aurait bien fallu mettre au
courant des modalit�s de ce gigantesque assassinat. Il dit qu'on manque de
document pour pr�ciser � quelle date la d�cision a �t� prise d'une
transformation "criminelle" (Ibid.) !
Le Krema III aurait �t�, lui aussi, con�u SANS chambre � gaz homicide (p. 200). Les Allemands auraient proc�d� aux m�mes travaux de bricolage que dans le Krema II. Le Krema III, lui, aurait fonctionn� du 25 juin 1943 au 27 novembre 1944, "tuant environ 350.000 victimes " (p. 183).
Les Krema
IV et
V
auraient �t� con�us AVEC chambres � gaz homicides (p. 384). Ils auraient
fonctionn�, l'un � partir du 22 mars et l'autre � partir du 4 avril 1943 (p.
378) mais ils auraient � peine �t� utilis�s. "Apr�s deux mois, le Krema
IV fut compl�tement hors service. Le Krema V n'entra en service que
plus tard mais ne valut gu�re mieux" (p. 384, 420). La proc�dure de gazage
aurait �t� "illogique jusqu'� l'absurdit�" (p. 379) et aurait
constitu� un vrai "num�ro de cirque" pour le SS gazeur (p. 386 ; voy.,
ci-dessous, p. 85-89).
Il importe de rappeler
ici qu'en 1982 Pressac soutenait que les Krema IV et V avaient
�t� con�us SANS chambres � gaz homicides ; les Allemands y avaient, selon
lui, transform� des pi�ces inoffensives en chambres � gaz homicides
("Les "Krematorien" IV et V de Birkenau et leurs chambres � gaz,
Construction et fonctionnement", Le Monde juif, juillet-septembre
1982, p. 91-131). Il ne nous confie jamais pourquoi il a renonc� � cette th�se
pour adopter ici une th�se diam�tralement contraire.
En r�sum�, si l'on en croit notre guide, on obtiendrait, pour les cr�matoires con�us AVEC ou SANS chambres � gaz homicides, la s�quence suivante selon l'ordre chronologique d'entr�e en fonction :
Krema I : con�u AVEC chambre � gaz homicide
Krema IV : con�u AVEC (th�se Pressac en 1982 : SANS )
Krema II : con�u SANS
Krema V : con�u AVEC (th�se Pressac en 1982 : SANS )
Krema III : con�u SANS
La logique et la chronologie ne sauraient se satisfaire de tant de caprices et de tant d'incoh�rences.
Selon Pressac, presque pas de Zyklon-B pour tuer les hommes
Selon notre homme, le Zyklon-B aurait �t� utilis� � plus de 95 % pour exterminer la vermine, qui est longue � tuer, et � moins de 5% pour exterminer les gens, faciles � tuer (p. 15). Il ne nous r�v�le pas comment il est parvenu � d�terminer ces quantit�s. On est loin de l'affirmation des exterminationnistes en g�n�ral, et de Raul Hilberg en particulier qui assure que :
La presque totalit� des approvisionnements d'Auschwitz [en Zyklon-B] servait au gazage des gens ; tr�s peu servaient � la d�sinfection (The Destruction of the European Jews, New York, Holmes and Meier, Revised And Definitive Edition, 1985, p. 890 ; en fran�ais, La Destruction des juifs d'Europe, Fayard, 1988, p. 771).
On imagine la consternation des exterminationnistes sur ce point comme sur bien d'autres si, au lieu de vanter le livre sans l'avoir lu, ils se mettaient � le lire.
Il ne peut expliquer l'absence de taches bleues
Il est vrai que, selon
notre pharmacien, si les Allemands ont utilis� si peu de Zyklon � des fins
homicides, c'est que, pour gazer 1 million d'hommes (sept cent cinquante mille
dans les Krema II et III et deux cent cinquante mille ailleurs, p.
475), il n'en aurait fallu que d'infimes quantit�s tandis que, pour tuer des
insectes, il en fallait beaucoup plus. Pressac tient � ce qu'on le croie sur ce
chapitre car c'est pour lui le seul moyen d'expliquer une stup�fiante anomalie
physico-chimique : la compl�te absence de taches bleues dans les locaux
d'Auschwitz ou de Birkenau o�, para�t-il, on aurait fait usage de Zyklon-B
pour tuer des �tres humains dans des proportions industrielles tandis qu'on
note la pr�sence, aujourd'hui, de grosses taches bleues dans les murs des
chambres � gaz de d�sinfection au Zyklon-B, que ce soit � Auschwitz, �
Birkenau ou dans d'autres camps de concentration. Ces taches bleues des chambres
� gaz de d�sinfection sont dues � la pr�sence, autrefois, d'acide
cyanhydrique ou prussique ; cet acide est rest� dans les murs o�, se combinant
avec le fer contenu dans les briques, il a donn� des ferrocyanures.
Pressac ose affirmer (p. 555) que, dans le cas des gazages homicides, l'acide cyanhydrique allait
directement dans les bouches des victimes sans avoir le temps de se r�pandre
ailleurs et d'impr�gner le plancher, le plafond et les murs. Le gaz ne se
serait pas m�me d�pos� sur les corps des victimes pour aller ensuite se
r�pandre, par �manation, dans tout le local. Cette na�ve explication revient
� supposer que le gaz cyanhydrique serait, dans ce cas et dans ce cas
seulement, constitu� de mol�cules � t�tes chercheuses, organis�es au point
de se r�partir la besogne d'aller se perdre directement dans la bouche de
chaque personne, et seulement dans cette bouche.
De l'aveu m�me de ses
fabricants, le Zyklon-B (employ� d�s le d�but des ann�es 20 et encore en
usage aujourd'hui dans le monde entier quoique sous d'autres d�nominations)
pr�sente l'inconv�nient d'�tre d'une "ventilabilit� difficile et
longue, vu la forte capacit� d'adh�rence de ce gaz aux surfaces" (doc.
NI-9098). Pressac oublie que, selon sa propre th�orie, on aurait gaz� dans le
seul Leichenkeller 1 (moins de 210 m2 ) du Krema II 400000
personnes en 532 jours (voy., ci-dessus, p. 78), ce qui implique que les gazages
d'�tres humains se seraient relay�s � grande vitesse et de fa�on quasi
continue. Il sait que l'acide cyanhydrique s'absorbe par la peau (p. 25). Tant de
cadavres, repr�sentant une surface de peau beaucoup plus vaste que le corps des
insectes et impr�gn�s, qu'on le veuille ou non, du poison cyanhydrique,
auraient constitu� comme autant de sources d'�manations du redoutable gaz qui
serait all� se fixer partout dans le local. Ces cadavres auraient �t�, de
plus, impossibles � manipuler comme on nous le raconte et je ne reviendrai pas
ici sur les pr�cautions extr�mes qu'il faut aujourd'hui, dans les
p�nitenciers am�ricains, au m�decin et � ses deux aides, pour extraire de la
chambre � gaz � acide cyanhydrique un seul cadavre cyanur�.
Les ruines du Krema II
sont parlantes : elles ne comportent pas la moindre tache bleue de ferrocyanure.
Les Allemands n'y ont donc certainement jamais utilis� de Zyklon-B dans les
quantit�s n�cessaires pour gazer 400.000 personnes.
Il admet que le langage cod� des Allemands est un mythe
Pressac ouvre une �norme br�che dans l'�difice des historiens traditionnels et notamment dans celui de Georges Wellers quand il r�cuse la th�se selon laquelle, pour camoufler leur crime, les Allemands auraient utilis� un langage secret ou un "code". Il dit � deux reprises qu'il s'agit l� d'un "mythe" et s'en explique longuement (pp. 247 et 556). Il voit bien que le secret d'un tel massacre aurait �t� impossible � garder. Il apporte, � la suite des r�visionnistes, des documents qui prouvent que les camps d'Auschwitz et de Birkenau �taient en quelque sorte transparents. Des milliers de travailleurs civils se m�laient chaque jour aux prisonniers (pp. 313, 315, 348, ...). De nombreuses firmes civiles, situ�es en diff�rents points d'Allemagne ou de Pologne, recevaient des commandes, par exemple, pour la construction des cr�matoires, des chambres � gaz de d�sinfection ou des portes �tanches au gaz. La seule Direction de la construction (Bauleitung) comprenait environ cent employ�s ; des photos montrent des ing�nieurs, des architectes, des dessinateurs dans leurs bureaux (p. 347) o� -on le savait bien avant Pressac- les plans des cr�matoires �taient affich�s � la vue de tous. Les photos a�riennes prises par les Alli�s montrent pour Auschwitz, comme d'ailleurs pour Treblinka, que les paysans cultivaient leurs champs tout contre les cl�tures des camps. En revanche, il est s�r que les Allemands cherchaient � cacher jalousement leurs activit�s industrielles � Auschwitz, en vain d'ailleurs. Le paradoxe serait donc le suivant : � Auschwitz, les Allemands se seraient efforc�s de dissimuler les activit�s de toutes leurs usines (armements, p�trole synth�tique, caoutchouc synth�tique, ...) sauf... de leurs "usines de mort", cens�es se trouver � l'emplacement des cr�matoires.
Affirmations sans preuves et manipulations
Tout au long de l'ouvrage abondent les affirmations sans preuves et les manipulations.
Quelle preuve l'auteur a-t-il pour reprendre � son compte les affirmations, jamais prouv�es jusqu'ici, selon lesquelles le 3 septembre 1941 on a, pour la premi�re fois, utilis� le Zyklon-B dans les caves du Block-11 � Auschwitz I pour y tuer huit cent cinquante personnes (p. 132) ? Il affirme que, peu apr�s (?), des prisonniers russes ont �t� gaz�s dans la chambre froide (Leichenhalle) du Krema I. Il ne fournit aucune preuve. Il dit que, selon la "confession" de H�ss, ces prisonniers ont �t� au nombre de 900, puis il glisse les mots suivants : "en fait entre 500 et 700". Le syst�me est caract�ristique de Pressac : constatant sans doute que le chiffre de neuf cents est impossible vu la dimension du local, il le "corrige" et, au lieu de dire clairement que c'est � titre d'hypoth�se qu'il propose un chiffre moindre, il affirme qu'"en fait" il y a eu de cinq cents � sept cents victimes. Je pense que je pourrais citer une cinquantaine d'exemples de ce proc�d� qui consiste � invoquer un t�moignage incroyable, � le transformer pour le rendre croyable et, finalement, � accorder un peu plus loin au r�sultat de cette transformation le statut de "fait �tabli", sans rappeler qu'il y a eu transformation d'un texte � partir d'une hypoth�se.
Pressac change les mots, les chiffres, les dates, parfois en pr�venant son lecteur de ces changements laborieusement justifi�s, parfois sans crier gare. La page 18 offre un exemple de ces proc�d�s. L'auteur y �num�re les diff�rentes caract�ristiques de l'acide cyanhydrique (HCN, principale composante du Zyklon-B) : poids mol�culaire, etc. Soudain, dans une liste de quinze caract�ristiques il glisse la caract�ristique suivante : "Concentration utilis�e � Birkenau dans gazage homicide : 12 g/m3 (1 %) ou 40 fois la dose l�tale (ou mortelle)". Ce faisant, il donne � croire, d�s le d�but de son livre, que les gazages homicides de Birkenau seraient un fait �tabli par la science au m�me titre que le poids mol�culaire dudit gaz ; et il veut nous faire croire que la science a pu �tablir au gramme pr�s combien on utilisait de Zyklon � Birkenau pour y tuer un homme ! Ce proc�d�, o� se combinent rouerie et aplomb, est d'usage courant chez Pressac. La page 227 contient de surprenantes affirmations. Sans fournir la moindre justification, l'auteur d�clare que le Krema II a servi � gazer des juifs avant m�me son ach�vement (le vestiaire n'�tait pas achev�) et avant sa livraison � l'administration du camp le 31 mars 1943. Il ass�ne comme des v�rit�s d'�vidence qu'environ six mille neuf cents juifs ont �t� gaz�s en douze jours. Et il indique avec pr�cision les dates et les quantit�s respectives : mille cinq cents juifs du ghetto de Cracovie le soir du dimanche 14 mars, deux mille deux cents juifs de Salonique le 20 mars, pr�s de deux mille autres juifs de Salonique le 24 mars et mille deux cents autres le lendemain. Aucune de ces pr�cisions n'est accompagn�e d'une indication de source autre que le "calendrier d'Auschwitz" �tabli par les communistes polonais. Si ces juifs sont bien arriv�s au camp � ces dates, de quel droit nous affirme-t-on qu'ils ont �t� gaz�s ? L'accusation port�e ici contre l'Allemagne est d'une gravit� exceptionnelle et n�cessiterait un faisceau de preuves d'une extr�me pr�cision.
A maintes reprises, Pressac mentionne "l'ordre donn� par Himmler le 26 novembre 1944 de d�truire les Krema II et III de Birkenau", "mettant ainsi fin aux gazages" (pp. 115, 310, 464, 501, 533...) mais notre autodidacte ne fait ici que reprendre, sans le v�rifier, ce qu'affirment d'�minents auteurs juifs (avec des variations sur les dates). Cet ordre n'a jamais exist� mais on comprend qu'il ait fallu l'inventer, d'abord en vue d'expliquer pourquoi, � la lib�ration du camp, on n'a trouv� aucune trace du crime et ensuite pour suppl�er de cette mani�re � l'absence de tout ordre de commencer les gazages.
De quel droit affirme-t-il que Himmler a assist� en personne � un gazage homicide dans le Bunker 2, et cela le 17 juillet 1942 (p. 187) ? Comment peut-il accuser le Dr Grawitz, "responsable de la Croix-Rouge allemande", d'avoir vu de ses propres yeux l'extermination des juifs (en chambres � gaz, indique le contexte) (p. 206) ?
Pour commencer, o� a-t-il puis� son esquisse de description de la proc�dure de gazage homicide � Auschwitz telle qu'elle appara�t, par fragments, � la page 16 ? Cette esquisse est surprenante.
CE QUE LE LECTEUR D'UN OUVRAGE INTITULE AUSCHWITZ, TECHNIQUE ET FONCTIONNEMENT DES CHAMBRES A GAZ ATTENDAIT, C'ETAIT UNE ETUDE APPROFONDIE PORTANT SUR LA TECHNIQUE ET LE FONCTIONNEMENT DE CES EXTRAORDINAIRES ABATTOIRS CHIMIQUES SANS PRECEDENT DANS L'HISTOIRE, PUIS UNE DESCRIPTION COMPL�TE DE LA PROCEDURE DE GAZAGE D'UN MILLION DE VICTIMES. OR, L'AUTEUR ESCAMOTE LE SUJET. IL NE FOURNIT QUE DES INDICATIONS VAGUES, FRAGMENTAIRES ET DONT ON NE VOIT PAS SI ELLES REPOSENT SUR DES "TEMOIGNAGES", SUR DES DOCUMENTS OU SI ELLES NE SONT PAS SIMPLEMENT LE RESULTAT D'EXTRAPOLATIONS. NULLE PART DANS SON LIVRE IL NE REVIENDRA SUR CE SUJET CENTRAL DE LA PROCEDURE DE GAZAGE. TOUT JUSTE MENTIONNERA-T-IL, MAIS SEULEMENT � PROPOS DES KREMA IV ET V, LA PROCEDURE PARTICULI�RE AUX GAZAGES DANS CES DEUX ENDROITS, UNE PROCEDURE SI ABSURDE QU'IL EN PARLERA COMME D'UN "NUMERO DE CIRQUE" (p. 386).
Comment peut-il �crire : "En mai 1942, le gazage � grande �chelle des arriv�es de juifs par le train commen�a dans les Bunker 1 et 2 de Birkenau" (p. 98), surtout �tant donn� que, comme on l'a vu ci-dessus, il reconna�t ne rien savoir du Bunker 1 (forme, constitution et m�me emplacement) ?
Comment sait-il que, lorsqu'on versait du Zyklon-B par les orifices de la terrasse du Krema I, les SS qui �taient dans l'h�pital situ� tout � c�t� s'abstenaient de regarder l'op�ration car "il �tait alors interdit de regarder par les fen�tres" (p. 145)?
En quoi un amoncellement de chaussures constitue-t-il une preuve qu'il existait des chambres � gaz homicides (p. 420) ?
Comment peut-il soutenir que les SS auraient envisag� la possibilit� d'utiliser alternativement le Leichenkeller 1 et le Leichenkeller 2 comme chambres � gaz (p. 233) ?
Comment peut-on prof�rer l'�normit� qui tr�ne au sommet de la page 188 (2e colonne) ? Pressac y affirme que les "terribles conditions hygi�niques du camp" exigeaient d'�normes livraisons de Zyklon-B et que les SS, pour cacher ces conditions, affectaient de demander du Zyklon-B ... pour l'extermination des juifs ; ces demandes �taient adress�es � des sup�rieurs qui auraient eu "une connaissance g�n�rale" de cette extermination "sans �tre inform�s des d�tails pratiques" !
Le "num�ro de cirque" des Krema IV et V
S'il avait �t�
honn�te, l'auteur aurait d� commencer le d�veloppement qu'il consacre aux Krema
IV
et V par un rappel de son interpr�tation de 1982. A cette �poque, il
avait soutenu dans Le Monde juif (op. cit.) que ces deux Krema
avaient �t� con�us dans une intention non criminelle comme de simples
stations de cr�mation ; puis, ult�rieurement, les Allemands auraient proc�d�
� des bricolages pour transformer certaines salles de ces stations en chambres
� gaz homicides. Encore en 1985, l'auteur soutenait cette th�se (Colloque de
l'Ecole des hautes �tudes en sciences sociales
[Fran�ois Furet
et Raymond Aron], L'Allemagne nazie et le g�nocide juif, Gallimard-Le Seuil, 1985,
p. 539-584).
Mais voici que,
dans le pr�sent ouvrage, il op�re un retournement � 180�, et cela sans en
pr�venir son lecteur sinon apr�s coup et en termes obscurs (p. 379, 448). Comme
Pressac est toujours confus, les lecteurs ne peuvent savoir ni les raisons qu'il
avait de soutenir son ancienne th�se (ces Krema ont �t� con�us
sans
intention criminelle), ni les raisons qui le conduisent � adopter une nouvelle
th�se, diam�tralement contraire � l'ancienne (ces Krema ont �t�
con�us dans une intention criminelle) [4].
La g�ne de l'auteur
est consid�rable. On se demande s'il ne serait pas heureux d'envoyer au diable
l'histoire de ces deux Krema IV et V qui -il insiste sur ce point-
n'auraient, pour ainsi dire, pas fonctionn� parce qu'ils �taient si mal
con�us et construits que les fours furent rapidement mis hors d'usage (p. 384,
420).
Il �crit qu'� la fin
de mai 1944 la plupart des membres du Sonderkommando qui vivaient dans
une section du "camp des hommes" de Birkenau et donc, ajouterai-je en
passant, au vu et au su de tout le monde furent transf�r�s "au Krema
IV,
qui fut converti pour eux en un dortoir" (p. 389).
Dans la litt�rature de
l'"Holocauste", on pr�sente comme une page d'h�roisme la r�volte du Sonderkommando juif mettant le feu au
Krema IV, le 7 octobre 1944,
par d�sespoir d'avoir � gazer et � br�ler des foules de leurs
coreligionnaires. Pressac, pour sa part, doute de la "v�racit�" de
ce r�cit et dit que le Krema IV � cette �poque n'�tait qu'un dortoir
et que
cette r�bellion fut un acte de d�sespoir de la part de prisonniers qui �taient entass�s et inoccup�s, qui en avaient trop vu et qui sentaient que leur fin �tait proche (p. 390).
Comme on va tout de
suite le voir, la disposition des lieux �tait telle, dans les Krema
IV
et V, qu'elle aurait rendu absurde une op�ration de gazage homicide.
Prenons l'un quelconque
de ces deux Krema. Pour commencer, la foule des victimes aurait �t�
introduite, faute de "vestiaire", dans le d�positoire o� d�j� des
cadavres �taient entass�s. L�, les victimes se seraient d�shabill�es face
au spectacle des cadavres. Puis, on les aurait fait entrer dans une antichambre,
suivie d'un corridor. Sagement, elles seraient pass�es devant la pi�ce du
m�decin, puis devant une r�serve de charbon. Ensuite, � l'extr�mit� du
corridor, on les aurait r�parties dans deux "chambres � gaz
homicides", dot�es, pour chacune d'elles, d'un po�le � charbon dont la
bouche de chargement donnait sur le corridor. Enfin, un SS, se trouvant �
l'ext�rieur du b�timent, serait venu d�verser les granul�s de Zyklon-B par
les impostes plac�es sous le toit. Vu la hauteur, il aurait eu � se d�placer
avec une �chelle. Il aurait d�ploy� son �chelle et y serait grimp� autant
de fois qu'il y avait d'impostes ; d'une main, il aurait tenu ouverte chaque
imposte et, de l'autre, il aurait vers� le contenu d'une bo�te de Zyklon-B.
Prestement, il aurait referm� l'imposte et serait pass� � la suivante. A la
suivante, il aurait agi avec d'autant plus de c�l�rit� que, le HCN �tant
moins dense que l'air, les �manations des granul�s de la premi�re bo�te
auraient rendu l'op�ration plus dangereuse, m�me si notre SS �tait muni d'un
masque � gaz.
A la fin de
l'op�ration, il aurait fallu soigneusement et longuement ventiler les pi�ces.
Vu la petitesse des impostes et l'absence de tout appareil de ventilation
forc�e, on ne voit pas comment l'op�ration aurait pu se d�rouler. Il aurait
fallu ouvrir les portes et donc inonder de gaz l'antichambre, la pi�ce du
m�decin, etc. Les cadavres auraient �t� extraits de chacune des deux chambres
� gaz ; il aurait fallu les tirer tout le long du vestibule et passer trois
portes successives pour finir ... dans le d�positoire o� bient�t arriveraient
d'autres futures victimes.
En 1982, dans son �tude du Monde juif (op. cit., p. 126), Pressac �crivait : "On est stup�fait devant ce bricolage" et il en concluait :
Alors, une �vidence s'impose : LES KREMATORIUM IV ET V N'ONT PAS ETE CONCUS COMME INSTRUMENTS CRIMINELS MAIS ONT ETE TRANSFORMES A CETTE FIN [lettres capitales de l'auteur].
Dans son gros ouvrage,
il fait une obscure allusion � son sentiment de "1980" ; il dit qu'�
cette �poque il trouvait que l'op�ration �tait "illogique jusqu'�
l'absurdit�" (p. 379).
Neuf ans plus tard,
notre pharmacien serait-il enfin parvenu soit � s'expliquer cette proc�dure "illogique jusqu'� l'absurdit�", soit � d�couvrir que les
Allemands utilisaient, en fait, une autre proc�dure, logique, sens�e,
explicable ? Point du tout.
Il commence par
raconter que les SS se rendirent compte que leur fa�on de proc�der �tait "devenue irrationnelle et ridicule"
(p. 386). Le SS gazeur avait �
d�verser le Zyklon-B par six ouvertures (Pressac estime qu'il n'y avait pas
deux chambres � gaz mais trois, le corridor faisant office de troisi�me
chambre � gaz !). Ce SS, dit-il, avait � monter ou descendre son �chelle �
dix-huit reprises avec un masque � gaz sur la figure.
Toujours selon notre
guide, apr�s deux ou trois gazages conduits de cette mani�re, la Bauleitung
(la Direction de la construction) d�cida qu'une ventilation naturelle �tait
dangereuse et que l'introduction du poison ressemblait � "un num�ro de
cirque".
Pour ce qui est de la
ventilation, on installa une porte qui eut pour effet, nous assure-t-il,
d'emp�cher le vent d'ouest de pousser les gaz dans une direction dangereuse et
de permettre seulement aux vents du nord ou du sud de ventiler les pi�ces !
Pour ce qui est du
proc�d� d'introduction du gaz (le "num�ro de cirque"), il resta le
m�me, sauf que les impostes furent �largies de 10 cm. Le plus s�rieusement du
monde, Pressac �crit que
la m�thode d'introduction resta la m�me cependant, les autorit�s du camp consid�rant qu'un peu d'exercice physique ferait beaucoup de bien aux soldats du service de sant� responsables du gazage.
Ici, comme ailleurs,
notre pharmacien fait preuve d'un merveilleux aplomb et il d�bite son r�cit
sans fournir au lecteur de r�f�rence � une preuve quelconque. O� a-t-il vu,
par exemple, que les autorit�s du camp (lesquelles ? quand ?) ont d�cid� que
ce "num�ro de cirque" �tait absurde mais qu'"un peu d'exercice
physique ferait beaucoup de bien aux soldats du service de sant� responsables
du gazage" des juifs ?
L'une des constantes
des �crits de Pressac est la b�tise dont les SS font preuve dans leurs
vantardises. Il explique par l� beaucoup d'anomalies, d'absurdit�s, d'inepties
contenues dans les r�cits de gazage homicide. Il est curieux qu'il ne
soup�onne apparemment pas que cette "b�tise" pourrait �tre
attribu�e � ceux pr�cis�ment qui nous d�crivent ainsi les activit�s des SS
gazeurs. Ou encore, puisque toutes ces op�rations seraient empreintes de
b�tise, cette b�tise est-elle celle des SS, tels que Pressac nous les d�crit,
ou celle de Pressac lui-m�me ?
Il est enfin surprenant
qu'avant d'en venir � pr�tendre que les Krema IV et V
poss�daient, � coup s�r, des chambres � gaz homicides, il ne se soit pas
demand� s'ils ne poss�daient pas tout simplement l� des douches ou des
chambres � gaz de d�sinfection. Je poss�de dans mes archives un dessin du Krema
IV
ou V, fait par Pressac d'apr�s un plan que je lui avais confi� ; je
vois, en toutes lettres, de la main de notre homme, les mots de "Douches
1" et de "Douches 2" � l'emplacement de ce qu'il
appelle aujourd'hui des chambres � gaz homicides. Et, � la place de sa
troisi�me chambre � gaz, je vois "Corridor".
Au lieu d'une preuve, une seule preuve... trente-neuf pr�tendus indices
Sur le chapitre des
preuves, Pressac capitule d'embl�e.
Il a conscience de son �chec ; malgr� ses rodomontades, il avoue :
Le jour o� un dessin ou une lettre r�cemment d�couverte permettra d'expliquer la r�alit� noir sur blanc, les "r�visionnistes" seront mis en d�route (p. 67).
Cette remarque, qui lui
�chappe sur un point de d�tail, pourrait s'�tendre � tout l'ouvrage : Pressac
esp�re d�couvrir un jour un "document allemand sp�cifique" qui
prouvera que les r�visionnistes ont tort mais, pour l'heure, il n'a encore rien
trouv� de tel.
Il rappelle qu'en 1979
je lan�ais un d�fi. Je demandais une preuve, une seule preuve de l'existence
d'une seule chambre � gaz homicide. Ce d�fi, il est incapable de le relever.
Le titre du chapitre 8 est �loquent. Il porte :
"Une preuve ... une seule preuve" : trente-neuf traces criminelles (p. 429).
Pour ma part, je
m'attendais � trouver un chapitre qui se serait intitul� : "Une preuve
... une seule preuve" ? Trente-neuf preuves".
Par "traces
criminelles" (criminal traces), il convient d'entendre "traces
du crime" ou "indices du crime". Il s'agit, comme le pr�cise
l'auteur, de "preuves par pr�somption" ou de "preuves
indirectes".
Pressac nous dit que,
faute de "preuve fond�e sur des documents incontestables et
irr�futables", une preuve "indirecte" (les guillemets sont de
lui) "peut suffire et �tre valable". Il ajoute :
Par preuve "indirecte", je veux dire un document allemand qui ne d�clare pas noir sur blanc qu'une chambre � gaz est � fins HOMICIDES, mais un [document] contenant la preuve que logiquement il est impossible pour [cette chambre] d'�tre quoi que ce soit d'autre (p. 429).
Et l�-dessus le lecteur se voit proposer trente-neuf preuves indirectes.
Mais revenons un
instant � mon d�fi, � son sens et � ses raisons. Et voyons aussi en quels
termes Pressac admet qu'il ne peut fournir ce qu'il appelle lui-m�me une "preuve directe" ou une
"preuve formelle".
Le 26 f�vrier 1979,
j'avais adress� sur le sujet une lettre en droit de r�ponse que Le Monde
refusa de publier et qui se trouve reproduite dans mon M�moire en d�fense
contre ceux qui m'accusent de falsifier l'histoire (La Vieille Taupe, 1980,
p. 100). J'�crivais alors :
Je connais un moyen de faire progresser le d�bat. Au lieu de r�p�ter � sati�t� qu'il existe une surabondance de preuves attestant de l'existence des "chambres � gaz" (rappelons-nous la valeur de cette pr�tendue surabondance pour les "chambres � gaz" mythiques de l'Ancien Reich), je sugg�re que, pour commencer par le commencement, on me fournisse une preuve, une seule preuve pr�cise de l'existence r�elle d'une "chambre � gaz", d'une seule "chambre � gaz". Cette preuve, nous l'examinerons ensemble, en public.
J'�tais, cela va
de soi, pr�t � consid�rer comme "preuve" ce que l'adversaire
lui-m�me choisirait d'appeler de ce nom. Mon d�fi s'expliquait par une
constatation : les exterminationnistes utilisaient tous le syst�me un peu trop
facile des "faisceaux convergents de pr�somptions" ou encore, comme
on disait autrefois, des "adminicules" (�l�ments de preuve,
pr�somptions, traces). Telle de leurs pr�tendues preuves, plut�t chancelante,
s'appuyait sur une autre preuve, tout aussi fragile. On usait beaucoup de la
preuve testimoniale qui est la plus fragile de toutes puisque, comme son nom
l'indique, elle ne repose que sur des t�moignages. On invoquait "l'essentiel" du t�moignage de Kurt Gerstein,
en l'appuyant sur "l'essentiel" de la confession de Rudolf H�ss,
laquelle reposait sur "l'essentiel" d'un journal personnel o�,
para�t-il, en termes voil�s, le Dr Johann-Paul Kremer
r�v�lait, tout en la cachant, l'existence des chambres � gaz homicides. En
quelque sorte, l'aveugle prenait appui sur le paralytique, guid� par le sourd.
Autrefois, lors des proc�s de sorcellerie, les magistrats faisaient grand usage
des adminicules et, pour condamner les sorciers et les sorci�res, se livraient
� d'�tranges comptabilit�s o� un quart de preuve ajout� � un quart de
preuve, lui-m�me ajout� � une demi-preuve, �taient cens�s �galer une vraie
preuve (le film Les Sorci�res de Salem montre un juge se livrant � ce
genre d'arithm�tique). Certes, on ne pouvait fournir de preuve formelle de
l'existence de Satan et d'une rencontre avec lui. Il �tait impossible de
prouver son existence comme on prouve celle d'un �tre humain. Ce n'�tait pas,
pensait-on, de la faute des juges mais pr�cis�ment de la faute de Satan qui,
comme bien on pense, �tait trop malin pour laisser des traces probantes de ses
m�faits. De caract�re intrins�quement pervers, Satan ne laissait, tout au
plus, que de vagues traces de son passage. Ces traces ne parlaient pas
d'elles-m�mes. Il fallait les faire parler. Des esprits particuli�rement
sagaces s'entendaient � les d�tecter l� o� le commun des mortels ne voyait
rien. Pour ces esprits, Satan avait cherch� � effacer ses traces mais il avait
oubli� de supprimer les traces de l'effacement de ses traces et, partant de
l�, de doctes magistrats, aid�s de savants professeurs, parvenaient � tout
reconstituer.
Il n'en va pas
autrement de tous les proc�s o�, depuis 1945, on a jug� des SS pour leur
participation, toujours indirecte, � des gazages homicides. Tels des adeptes de
Satan, les SS n'avaient laiss� aucune trace des gazages mais des esprits
exerc�s (des Poliakov
et des Wellers),
t�moignant par l'�crit ou � la barre des tribunaux, avaient su d�jouer les
ruses, d�nouer l'�cheveau et reconstituer le crime dans toute son horreur
satanique ; ils avaient tout interpr�t�, d�chiffr�, d�cod�, d�crypt�.
Aucune "preuve directe", finit-il par admettre
Pressac �crit :
Les historiens "traditionnels" ont fourni � Faurisson une "abondance de preuves" qui �taient virtuellement toutes fond�es sur le t�moignage humain (p. 429).
Il dit aussi qu'on
poss�de nombre de photographies dont certaines passaient traditionnellement
pour prouver l'existence de gazages homicides mais il admet qu'aucune d'entre
celles-ci "ne peut �tre pr�sent�e comme une preuve d�finitive" (Ibid.).
Aucun des nombreux
plans qu'on poss�de des Krema d'Auschwitz et de Birkenau n'indique,
dit-il, "explicitement" l'emploi de gazages homicides bien que dans
des proc�s on ait utilis� certains de ces plans comme s'ils �taient des
�l�ments � charge explicites (Ibid.).
Restent, dit-il, les
divers �l�ments de correspondances ou divers documents, d'origine allemande,
qu'on a, par exemple, utilis�s dans le "proc�s Faurisson" ; mais cela
ne constituait toujours pas plus qu'un ensemble convaincant de preuves par
pr�somption (Ibid.).
La liste des
trente-neuf "traces criminelles" fait songer � un d�nombrement (�
la mani�re de Rabelais ou de Pr�vert) d'objets disparates. On y voit d�filer
d'inoffensifs termes techniques, appartenant au domaine de l'architecte, du
chauffagiste ou du plombier-zingueur, sur lesquels notre pharmacien de la Ville
du Bois se torture l'esprit pour d�couvrir la trace des plus noirs desseins.
Pressac n'a pas son pareil pour faire parler les vis, les �crous, les boulons
et, m�me et surtout, les t�tes de vis [5]. Il serait fastidieux de passer en revue ces trente-neuf indices. Je m'en
tiendrai � ceux qui, selon lui, seraient essentiels.
Des termes techniques inoffensifs
Mais je voudrais
auparavant appeler l'attention du lecteur fran�ais sur quelques termes
techniques allemands qui sont d'un emploi relativement banal.
Pour d�signer
une chambre � gaz de d�sinfection (ou une chambre � gaz pour l'entra�nement
des recrues au port du masque � gaz), les Allemands emploient le mot de "Gaskammer"
et, quand le contexte est suffisamment clair, celui de "Kammer".
Une porte �tanche aux gaz est appel�e "Gast�r" (porte �
gaz) ou "gasdichte T�r" (porte �tanche au gaz) ; les
Anglais disent "gasproof door" ou "gastight door" ;
ce type de portes peut �tre utilis� soit pour des chambres � gaz de
d�sinfection, soit pour des sas (par exemple, sas de salle de fours ou sas
d'abri antia�rien) [6]. D'une mani�re plus g�n�rale, une porte �tanche au gaz peut se trouver en
n'importe quel point d'un �difice o� il y a des risques d'incendie ou
d'explosion ; c'est le cas pour un cr�matoire o� fonctionnent des fours �
haute temp�rature. Je crois qu'en Allemagne -c'est � v�rifier- les portes des
caves o� se trouve un chauffage d'immeuble sont, g�n�ralement sinon
obligatoirement, �tanches pour pr�server de l'incendie, de l'explosion, des
�manations de gaz. "Gaspr�fer" d�signe le d�tecteur de gaz. "Brausen" signifie pommes d'arrosage (pour arrosoir, pour jet,
pour douches). "Auskleideraum" se dit d'une salle de
d�shabillage et, dans les installations de d�sinfection, il s'agit de la
pi�ce o�, du "c�t� sale" (unreine Seite), on se d�shabille ; il n'est pas impossible, mais je ne l'ai pas v�rifi�, que, dans
un d�positoire, ce m�me mot s'applique � la pi�ce o� l'on d�pouille les
cadavres de leurs v�tements. Pressac fera �tat de l'existence de mots comme "Drahnetzeinschiebvorrichtung", qu'il traduit par
"dispositif d'introduction en treillis de fil de fer" et "Holzblenden", "obturateurs ou couvercles de
bois" ; je ne pense pas que ces mots
appellent un commentaire particulier.
En revanche, il
est inadmissible qu'au tout d�but de son ouvrage o� il pr�tend reproduire les
termes employ�s par la Direction de la construction afin de d�signer
l'�pouillage ou la d�sinfection, il ait not� les mots d'Entlausung, d'Entwesung
et de Desinfektion sans profiter de l'occasion pour rappeler que l'un des
termes les plus couramment employ�s par les Allemands pour d�signer ce type
d'op�ration est : Vergasung, qu'on traduira par "gazage". Par
exemple, pour s'en tenir aux documents cit�s par Pressac, le document
NI-9912, que j'ai �t� le premier � publier et dont
il m'est aussi redevable, ne d�signe pas autrement le gazage que par Durchgasung
ou Vergasung ; ce dernier mot, qui figure au premier paragraphe de la
section III, a re�u en anglais la traduction de "fumigation" (p. 18,
col. D). Dans un document cit� par Pressac lui-m�me, le g�n�ral
Gl�cks parle de "gaz pour le gazage" du camp en raison de
l'�pid�mie de typhus : "Gas f�r Vergasung" (voy., ci-dessus, p. 73-74)
; quant au commandant H�ss, il d�signe les gazages de d�sinfection
par "Vergasungen" (voy., ci-dessous, p. 114-115).
Je pr�cise, en
passant, que, pour la commodit� du lecteur, je traduis "Entlausung"
et "Entwesung" de la m�me fa�on, c'est-�-dire par "d�sinfection". Je constate d'ailleurs que, dans le vocabulaire de la
Bauleitung ou dans les registres de la serrurerie d'Auschwitz, on a
tendance � employer un mot pour l'autre sans toujours distinguer entre
l'"�pouillage" et la "d�sinsectisation".
Dans les Krema II
et III, la ventilation de l'ensemble que Pressac ose appeler chambre �
gaz homicide alors qu'il s'agissait d'un d�positoire �tait pr�cis�ment �
contresens et il l'admet de ce qu'elle aurait d� �tre si du Zyklon-B y avait
�t� employ�. Le Zyklon-B est essentiellement de l'acide cyanhydrique, gaz
moins dense que l'air. La ventilation aurait donc d� se faire de bas en haut.
Or, elle se fait de haut en bas comme ... dans un d�positoire. Pressac ne
tente pas d'expliquer cette anomalie, qui d�truit sa th�se, � la base si l'on
peut dire. Il constate et passe outre [7].
Quatorze pommes d'arrosage et une porte �tanche au gaz
Une d�couverte dont il s'enorgueillit, la seule � vrai dire qu'il pr�sente comme "d�finitive" (p. 430) avant de d�clarer qu'elle prouve "indirectement" (p. 439) l'existence d'une chambre � gaz homicide, est un bordereau de r�ception du Krema III pour quatorze pommes d'arrosage (Brausen) et une porte �tanche au gaz (gasdichte T�r). C�dant d'abord � l'enthousiasme, notre inventeur �crit, � la page 430 :
[CE] DOCUMENT [...] EST LA PREUVE DEFINITIVE DE LA PRESENCE D'UNE CHAMBRE A GAZ HOMICIDE DANS LE LEICHENKELLER 1 DU KREMATORIUM III.
En 1986, la revue VSD avait publi� une interview de Serge Klarsfeld sous le titre "Les historiens du mensonge" (29 mai, p. 37). Ce dernier y reconnaissait que jusqu'� pr�sent "personne ne [s'�tait] pr�occup� de rassembler des preuves mat�rielles" de l'existence des chambres � gaz homicides. A la question : "Parce qu'il n'y avait pas encore de vraies preuves ?" il r�pondait
Il y avait des d�buts de preuves qui embarrassaient les faurissoniens mais ne les avaient pas encore r�duits au silence. Notamment deux lettres analys�es par Georges Wellers, et datant de 1943, qui parlaient, l'une d'une cave � gazage, l'autre de trois portes �tanches � poser dans les cr�matoires.
Klarsfeld annon�ait qu'allait enfin para�tre "un ouvrage monumental de Jean-Claude Pressac sur Auschwitz-Birkenau". Il ajoutait que l'auteur avait trouv� la "preuve des preuves" :
au total il a trouv� trente-sept preuves dont une d�finitive de l'existence d'une chambre � gaz homicide dans le [Krema III] de Birkenau.
L'interview s'accompagnait de la "preuve irr�futable" avec la reproduction d'un document ainsi d�crit :
Sur ce bordereau de r�ception du [Krema III] sign� par le directeur du camp d'Auschwitz, on lit en t�te des deux derni�res colonnes : 14 douches (Brausen), 1 porte �tanche au gaz (gasdichtet�r).
Klarsfeld d�clarait, � propos de cette preuve "d�finitive" ou "irr�futable", qu'il s'agissait d'
Un document qui mentionne � la fois une porte �tanche au gaz et quatorze pommeaux [sic] de douches.
A quoi, il ajoutait en guise de commentaire :
Alors, soyons logiques, s'il s'agit d'une salle de douches, pourquoi cette porte �tanche au gaz ? La d�monstration est imparable.
La d�monstration
n'�tait certainement pas imparable et, d'ailleurs, ainsi qu'on le voit,
Klarsfeld
usait ici d'un proc�d� rh�torique cher � Pressac : la pr�t�rition (et, qui
plus est, sous la forme interrogative).
J'envoyais � la revue
un texte en droit de r�ponse dont la publication me fut refus�e.
Pour commencer,
cette interview constituait un aveu. Klarsfeld
y reconnaissait que, jusque-l�, personne ne s'�tait pr�occup� de rassembler
des preuves mat�rielles. Pressac, de son c�t�, d�clarait � la m�me �poque
:
"On avait jusqu'ici des t�moignages et seulement des
t�moignages" (Le Matin de Paris, 24-25 mai 1986, p. 3). Autrement
dit, on avait, jusqu'ici, propag� dans le monde entier une terrible
affirmation, une atroce accusation contre l'Allemagne, sans v�ritable preuve,
mais seulement avec des "d�buts de preuves" ou des "t�moignages". L'arme du crime n'avait jamais fait l'objet d'une
expertise.
Mon droit de r�ponse
rappelait que des portes �tanches au gaz constituaient une banalit� et que,
par exemple, avant et pendant la guerre, tout local qui, en cas de guerre,
pouvait servir de refuge �tait obligatoirement �quip� d'une porte �tanche au
gaz. J'ajoutais que des portes �tanches au gaz n'impliquaient, pas plus que de
simples masques � gaz, un gazage homicide.
S. Klarsfeld,
embarrass� par le profit que je tirais de son interview dans un texte que je
consacrais � Elie Wiesel (Un grand faux t�moin : Elie Wiesel),
Annales d'Histoire
R�visionniste, n� 4, 1988, p. 163-168), commit l'erreur de publier une lettre
dans Le Monde juif (janvier-mars 1987, p. 1) o� il affirma que son
interview �tait d'une "r�daction erron�e" sur certains points. Mais
il y a des d�mentis qui valent confirmation et tel �tait le cas puisque
Klarsfeld,
aggravant son impair, �tait alors amen� � �crire :
Il est �vident que dans les ann�es qui ont suivi 1945 les aspects techniques des chambres � gaz ont �t� un sujet n�glig� parce que personne alors n'imaginait qu'un jour on aurait � prouver leur existence.
Pressac avait sous les
yeux un bordereau dactylographi�, probablement tir� � la ron�o, en de
nombreux exemplaires. Des rubriques dans le sens vertical �num�raient les
diff�rentes parties d'un b�timent (pi�ces, cage d'escalier, couloir, WC ,
etc.) et, dans le sens horizontal, diff�rents objets (lampes, lustres,
lanternes, po�les, fiches de prise de courant, etc.). Dans un sens comme dans
l'autre, des espaces �taient laiss�s en blanc pour des inscriptions
compl�mentaires. Le bordereau en question concernait plusieurs pi�ces du Krema
III,
dont les Leichenkeller 1 et 2. Pour le Leichenkeller 1,
cens� �tre la chambre � gaz homicide, on avait not� : douze lampes d'un
certain type, deux robinets de prise d'eau, quatorze pommes d'arrosage et
(addition port�e � la plume) une porte �tanche au gaz. Pour le Leichenkeller
2,
cens� �tre le vestiaire, on avait not� vingt-deux lampes et cinq robinets.
Pressac tire de la
juxtaposition dans une m�me pi�ce (partie constituante d'une morgue) de
quatorze pommes d'arrosage et d'une porte �tanche au gaz la conclusion qu'on se
trouve devant une chambre � gaz homicide (!) pourvue de fausses
pommes de douche ; ces pommes d'arrosage, ajoute-t-il avec un beau sang-froid,
seraient "de bois ou d'autres mat�riaux et peintes" (p. 429 ; voy.
aussi p. 16) !
Le raisonnement est
d�concertant. Pressac l'amorce express�ment dans les termes suivants :
Une porte �tanche au gaz ne peut �tre pr�vue que pour une chambre � gaz [sous-entendu : homicide] ;
Pourquoi une chambre � gaz [sous-entendu : homicide] poss�de-t-elle des douches ?
Ce raisonnement
comporte, en plus de ses sous-entendus, une grave erreur. Une porte �tanche au
gaz peut se trouver, comme je l'ai d�j� dit, en n'importe quel point d'un
�difice o�, comme c'est le cas pour ce cr�matoire, il fonctionne des fours �
haute temp�rature, avec risques d'incendie, d'explosion et d'�manations de
gaz. Elle peut aussi se trouver dans un abri anti�rien, dans une chambre �
gaz de d�sinfection, dans une chambre froide, etc. Enfin, le Krematorium III
a pu poss�der, en tout ou partie de son Leichenkeller 1, une salle de
douches ou de lavage (tout cr�matoire poss�de une salle de lavage des
cadavres). D'ailleurs, en un autre passage, Pressac �crit que Bischoff,
responsable de la Construction, demanda, le 15 mai 1943, � la maison Topf &
fils, sp�cialiste de la construction des cr�matoires, de "dessiner les
plans pour cent douches utilisant l'eau chauff�e par l'incin�rateur d'ordures
du Krematorium III" (p. 234) ; nous savons qu'il existait au
rez-de-chauss�e une salle de douches car le plan est assez d�taill� pour
l'indiquer ; en revanche, le plan du sous-sol n'est pas d�taill� et n'indique,
pour les Leichenkeller 1 et 2, que leur configuration g�n�rale.
Mais Pressac doit �tre
sensible � la faiblesse de son argumentation puisque, son enthousiasme une fois
retomb�, il �crit, neuf pages plus loin � propos de ce m�me document :
Ce document est le seul pr�sentement connu qui prouve indirectement [soulign� par moi] l'existence d'une CHAMBRE A GAZ HOMICIDE dans le Leichenkeller 1 du Krematorium III (p. 439).
Notons, par cons�quent, qu'il s'agit de la seule v�ritable preuve et que cette preuve est maintenant indirecte, alors qu'auparavant elle �tait d�cr�t�e "fondamentale" (p. 429) et "d�finitive" (p. 430). Georges Wellers lui-m�me, pourtant pr�t � se satisfaire des "preuves" les plus frelat�es, confessait, d�s 1987, son total scepticisme � l'endroit de la valeur d�monstrative de ce document r�v�l� l'ann�e pr�c�dente par VSD. Il d�clarait � Michel Folco :
Bon, et l'histoire des pommes de douche du bordereau, vous savez, ce n'est pas la preuve de quoi que ce soit (Z�ro, Interview, mai 1987, p. 73).
Aussi longtemps qu'on refusera de proc�der aux fouilles compl�tes des Krema II et III ou de publier les explications fournies par les ing�nieurs-architectes Dejaco et Ertl au proc�s de Vienne, en 1972, sur la disposition des lieux, on en sera r�duit � des sp�culations.
Quatre "dispositifs d'introduction"
Quand Pressac d�couvre dans un autre bordereau qu'il est question de quatre "dispositifs d'introduction en treillis de fil de fer" et de quatre "obturateurs en bois" pour le Leichenkeller 2, il �met l'hypoth�se qu'il y a erreur sur le bordereau et qu'il faut lire Leichenkeller 1 (p. 232 et 430). Son hypoth�se n'est pas gratuite ; elle est fond�e sur une constatation mat�rielle : une photo a�rienne montrant, apparemment, quatre ouvertures dans le toit du Leichenkeller 1. Mais il a tort de pr�senter ensuite son hypoth�se comme une certitude et de d�cider que ces obturateurs appartiennent au Leichenkeller 1 (p. 431). Si ces dispositifs avaient servi � introduire des granul�s de Zyklon-B jusqu'au sol de la pr�tendue chambre � gaz, comment aurait-on pr�serv� ces dispositifs des pressions exerc�es par la foule des victimes et comment le gaz aurait-il pu se r�pandre dans la pi�ce ? Je rappelle que, dans les op�rations de gazage de d�sinfection, les granul�s �taient non pas entass�s ou jet�s � la vol�e mais �parpill�s sur des napperons pour que le gaz puisse sans contrainte et sans obstacle monter du sol au plafond ; apr�s l'op�ration, le personnel, toujours pourvu de masques � gaz avec un filtre particuli�rement s�v�re, venait, apr�s un long temps d'a�ration, r�cup�rer les dangereux granul�s en prenant grand soin de ne pas en laisser sur place. Enfin, Pressac a l'air d'ignorer qu'en 1988, au proc�s Z�ndel de Toronto, les r�visionnistes ont pu montrer que, si les quatre ouvertures apparentes existent bien dans l'ouvrage de Brugioni et Poirier � la date de la reconnaissance a�rienne du 25 ao�t 1944, curieusement elles n'apparaissent plus sur la photographie a�rienne "6V2" du 13 septembre 1944 non publi�e par Brugioni et Poirier. S'agissait-il de taches ? de retouches ? de d�colorations ? Il faut lire l�-dessus le t�moignage de l'expert Kenneth Wilson (Robert Lenski, The Holocaust on Trial, Decatur, Alabama [USA], Reporter Press, 1990, p. 356-360, avec photo de l'expert � son travail, p. 361). L'imposant tablier de b�ton qui constitue le toit du Leichenkeller 1 et qu'on peut aujourd'hui inspecter sur sa face ext�rieure comme sur sa face int�rieure ne porte aucune trace de ces myst�rieuses ouvertures. Quant aux colonnes de sout�nement, elles �taient enti�rement de b�ton et non pas creuses. Enfin, si le bordereau indique que ces "dispositifs" et "obturateurs" appartenaient au Leichenkeller 2, il est malhonn�te de les transposer d'autorit� au Leichenkeller 1 comme le fait Pressac sur son "plan r�capitulatif pour les cr�matoires II et III" de la page 431.
Vergasungskeller
Pressac reprend � son
compte, mais non sans h�sitation, l'argument �cul� de la pr�sence du mot "Vergasungskeller" dans une lettre de routine que la Direction
de la construction d'Auschwitz adresse aux autorit�s comp�tentes de Berlin
(doc. NO-4473). Cette lettre, dat�e du 29 janvier 1943, qui n'a rien de
confidentiel et qui ne porte pas m�me le tampon "Secret", annonce que
malgr� les difficult�s de toutes sortes et, en particulier, malgr� le froid
on a presque achev� la construction du Krema II (en r�alit�, ce Krema
ne sera op�rationnel que deux mois plus tard). On y pr�cise qu'� cause du gel
le toit de b�ton du Leichenkeller (sans pr�cision de chiffre) n'a pas
encore �t� d�coffr� mais que cela n'est pas grave, vu que le Vergasungskeller
pourra �tre utilis� comme morgue provisoire (p. 211-217, 432). Pour Pressac,
l'emploi, dans cette lettre, du mot Vergasungskeller constitue une "�norme gaffe"
(p. 217), r�v�latrice de l'existence d'une
"cave
� gazage homicide" qui ne pourrait �tre que le Leichenkeller 1.
Comme le mot de
"Vergasung"
est courant dans la langue technique allemande pour
d�signer soit le ph�nom�ne de gaz�ification [8],
soit la carburation d'un moteur, soit le gazage de d�sinfection (traduit en
anglais par "fumigation" ; voy., ci-dessus, p. 94), on ne voit
pas comment, d'une part � Auschwitz, chez l'auteur de la lettre, et, d'autre
part, � Berlin, chez le destinataire de cette lettre, une communication de
pens�e se serait op�r�e pour comprendre qu'il s'agissait ici, pour la
premi�re et la derni�re fois, d'un gazage ... homicide ! Si Pressac a raison de
dire, en s'appuyant sur un autre document, que le Leichenkeller en
question ne peut pas �tre le Leichenkeller 2, il a tort de d�duire
qu'en cons�quence il ne peut s'agir que du Leichenkeller 1 (qu'il appelle
la chambre � gaz homicide). Il n'examine pas s�rieusement une autre hypoth�se
: celle du
Leichenkeller 3 avec ses trois pi�ces.
Si je me place
dans le cadre de son hypoth�se et si le mot de "Vergasung" est
� prendre ici au sens de "gazage", Pressac doit, avant de conclure
pr�cipitamment � un gazage homicide, envisager que le mot puisse d�signer un
gazage de d�sinfection et, puisque, toujours pour me placer dans le cadre de
son livre, il fait grand cas du t�moignage du cordonnier juif Henryk Tauber, je
lui rappelle que, d'apr�s ce t�moignage, tel que le lit Pressac lui-m�me,
on entreposait dans une des pi�ces du Leichenkeller 3 les bo�tes de
Zyklon-B. Selon lui, la pi�ce dont parle H. Tauber serait celle qui, sur les
plans que nous poss�dons, est marqu�e "Goldarb[eit]" ;
peut-�tre estime-t-il que cette pi�ce, avant de devenir celle o� l'on fondait
l'or dentaire [9],
servait d'entrep�t aux bo�tes de Zyklon (voy. p. 483 et plan annot� de la
page 485, chiffre 8) mais peut-�tre s'agissait-il d'une autre pi�ce du Leichenkeller
3.
Ce qui est s�r, c'est que le mat�riel de gazage (Vergasung) devait
�tre entrepos�, si possible, dans des endroits abrit�s (de la chaleur et de
l'humidit�), normalement a�r�s et ferm�s � cl� ; une cave �tait
recommand�e.
Autrement dit,
toujours
dans le cadre m�me de ce qu'�crit Pressac, la lettre du 29 janvier 1943
pourrait signifier que le d�positoire ne peut pas encore �tre utilis� mais
qu'en attendant les cadavres peuvent �tre plac�s dans l'entrep�t pr�vu pour
le mat�riel de gazage : dans le Vergasungskeller, c'est-�-dire le "cellier � gazage" (comme on dit
Vorratskeller pour le
"cellier � provisions").
En revanche, si
on faisait de Vergasungskeller une cave � gazage homicide, si
cette cave �tait le Leichenkeller 1, et si les Allemands
envisageaient d'en faire un d�positoire � titre provisoire, o� aurait-on
gaz� les victimes ? Le Leichenkeller 1 n'aurait pas pu �tre � la fois
une chambre � gaz homicide et un d�positoire.
Je note aux pages
503 et 505 que Pressac croit que j'ai donn� dans mes �crits trois affectations
successives et diff�rentes au Leichenkeller 1. J'aurais successivement
vu dans cette pi�ce une salle de carburation, puis un d�positoire et, enfin,
une chambre � gaz de d�sinfection. Il n'en est rien. En un premier temps, j'ai
rappel� l'interpr�tation d'Arthur R. Butz pour le mot de Vergasung au
sens de "gaz�ification" ou de "carburation" mais ni Butz,
ni moi nous n'avons localis� ce Vergasungskeller qui, de toute fa�on,
aurait d� �tre proche de la salle des fours et non dans une d�pendance
�loign�e des fours. En un second temps, j'ai rappel� � P. Vidal-Naquet
que le mot de Leichenkeller signifiait d�positoire ou chambre froide et
je pr�cisais : "Une chambre froide, cela se d�sinfecte" (R�ponse
� Pierre Vidal-Naquet, op. cit., p. 35). J'ajoutais qu'une analyse
chimique pourrait r�v�ler des traces de cyanure puisque le Zyklon-B est un
insecticide � base d'acide cyanhydrique. Des pi�ces appel�es � contenir des
cadavres, en particulier de typhiques, devaient �tre d�sinfect�es (je
rappelle ici que j'use du mot de d�sinfection aussi bien pour la d�sinfection
proprement dite que pour la d�sinsectisation).
On notera que R. Hilberg
mentionne ce document NO-4473 et en cite trois extraits en allemand mais qu'il
s'abstient de reproduire le mot de Vergasungskeller (The Destruction
of the European Jews, op. cit., p. 885 ; La Destruction des juifs
d'Europe, op. cit., p. 767). Je suppose qu'en bon connaisseur de la
langue allemande il voyait que, si les Allemands avaient voulu parler d'une
chambre � gaz, ils auraient employ� les mots de "Gaskammer"ou
de "Gaskeller" (?) et non celui de "Vergasungskeller"
qu'� moins de malhonn�tet� on ne peut traduire par "chambre �
gaz". D'ailleurs, parvenu � la fin de son livre, Pressac lui-m�me se
r�signe � �crire que le document Vergasungskeller "ne constitue
pas une preuve absolue de l'existence d'une chambre � gaz homicide dans la cave
du Krematorium II de Birkenau" (p. 505).
Quatre portes �tanches au gaz
A la page 447, au titre de la 22�me "trace du crime", Pressac cite un document qui mentionne, pour le Krema IV, quatre portes �tanches au gaz. Pour d'obscures raisons, il d�cide, cette fois-ci, que ce document ne constitue pas une preuve "concluante" de l'existence d'une chambre � gaz homicide. Cet aveu tend � retirer beaucoup de sa valeur � sa premi�re et fondamentale "trace du crime" o� il faisait �tat de la mention d'une seule porte �tanche au gaz sur un bordereau concernant le Krema III comme s'il s'agissait d'une preuve concluante (voy., ci-dessus, "Quatorze pommes d'arrosage et une porte �tanche au gaz", p. 95-99).
Une cl� pour chambre � gaz
A la page 456, il nous pr�sente comme 33�me "trace du crime" un document concernant une "cl� pour chambre � gaz". Il en con�oit quelque embarras. On le comprend. Imagine-t-on l'emplacement d'une cl� dans la porte, �tanche, d'un local lui-m�me suppos� �tre �tanche ? Il dit que c'est "incompr�hensible dans l'�tat pr�sent de nos connaissances" ; mais alors pourquoi fait-il de ce document une "trace du crime" ? Cette cl� pourrait �tre celle qui fermait le local o� �taient entrepos�es les bo�tes de Zyklon-B.
Un judas pour chambre � gaz
Toujours � la page 456, il avoue que la 34�me "trace du crime" n'en est pas une, contrairement � ce qu'on croyait. Il s'agit d'une commande concernant "Les garnitures pour une porte avec ch�ssis, �tanche, avec judas pour chambre � gaz" (Die Beschl�ge zu 1 T�r mit Rahmen, luftdicht mit Spion f�r Gaskammer). En 1980, dans le proc�s qu'ils m'avaient intent�, la LICRA et tous autres avaient pr�sent� ce document comme la preuve de l'existence de chambres � gaz homicides. Or, Pressac reconna�t qu'il s'agit ici d'une commande concernant une chambre � gaz de d�sinfection, comme je l'avais d'ailleurs signal� dans ma R�ponse � Pierre Vidal-Naquet, (op. cit., p. 80).
Autres fausses d�couvertes
Ces 33�me et 34�me "traces du crime" n'auraient jamais d� figurer dans le tableau r�capitulatif des "39 traces du crime". En effet, l'une nous est pr�sent�e comme "incompr�hensible dans l'�tat pr�sent de nos connaissances" et l'autre prouve, ainsi que le reconna�t Pressac, l'existence d'une chambre � gaz de d�sinfection et non pas d'une chambre � gaz homicide.
L'histoire des dix d�tecteurs de gaz, telle qu'on nous la mentionne � la page 432, s'�tait d�j� d�truite elle-m�me � la page 371 o� Pressac ne nous cachait pas que la firme Topf & fils, fabriquant des fours cr�matoires, fournissait normalement des d�tecteurs de CO et de CO2 ; pourquoi essayer de nous faire croire qu'une firme de ce genre, recevant une commande de "d�tecteurs de gaz", aurait compris par transmission de pens�e qu'il s'agissait, cette fois-ci, de fournir des d�tecteurs de HCN (et non de CO et de CO2 ) et ... qu'elle aurait �t� en mesure de fournir un mat�riel qu'elle ne fabriquait pas ?
Aux pages 223 et 432, Pressac d�couvre qu'� en croire un document du 23 mars 1943 le Leichenkeller 1 des Krema II et III devait �tre "pr�chauff�". Il triomphe. Comment irait-on pr�chauffer une morgue ? Et de laisser entendre que ce qu'on voulait pr�chauffer c'�tait ... une chambre � gaz homicide. Mais, dix-neuf jours plus tard, soit le 25 mars 1943, les autorit�s apprennent que ce pr�chauffage ne sera pas possible (p. 227).
A la page 302, Pressac r�galait son lecteur d'une histoire de d�placement d'escalier qu'il renonce, vers la fin de son livre, � faire figurer dans les "39 traces du crime".
Il aurait fallu m�diter la le�on du proc�s Dejaco-Ertl (1972)
J'ai
eu l'occasion de dire que le vrai "proc�s d'Auschwitz" n'avait pas
�t� celui de Francfort (1963-1965) contre certains "gardiens
d'Auschwitz" mais le proc�s � Vienne (Autriche), en 1972, de deux
responsables de la construction des cr�matoires d'Auschwitz et surtout de
Birkenau, Walter
Dejaco et Fritz Ertl, ing�nieurs-architectes.
Tous deux furent acquitt�s.
Si la moindre des pi�ces pr�sent�es
ici par Pressac et, ainsi qu'il l'admet, d�j� connues � l'�poque avait pu
d�montrer l'existence de chambres � gaz homicides, on aurait men� grand
bruit autour de ce proc�s et les deux hommes auraient �t� lourdement
condamn�s. Le proc�s, long et m�ticuleux, d'abord annonc� avec fracas,
surtout par Simon Wiesenthal,
apporta la preuve -Pressac en convient- que l'expert d�sign� par
l'accusation ne put mettre en difficult�s les deux accus�s
; ledit expert
"virtuellement admit sa d�faite" (p.
303). En juillet 1978, je
rendis visite � Fritz Ertl
(Dejaco �tait mort en janvier). J'esp�rais obtenir de lui quelques �claircissements
sur les plans des cr�matoires que j'avais d�couverts au mus�e d'Auschwitz.
Je rencontrais un vieillard affol� � la perspective de voir ses ennuis
recommencer. Il refusa obstin�ment de me livrer le moindre renseignement mais
il me dit tout de m�me qu'il n'avait, pour sa part, jamais vu de chambres �
gaz homicides � Auschwitz ni � Birkenau.
Je ne cache pas que je serais heureux
d'avoir communication des pi�ces de l'instruction du proc�s et des st�nogrammes
des d�bats du proc�s Dejaco-Ertl.
Je suis convaincu qu'on y d�couvrirait une r�ponse circonstanci�e sur
l'architecture des cr�matoires de Birkenau, sur la disposition des lieux, sur
leur destination et, enfin, sur les transformations �ventuelles de ces lieux.
On oublie vraiment trop ce proc�s Dejaco/Ertl, dont l'instruction commen�a
en 1968 � Reutte (Tyrol) et qui provoqua, pour la premi�re fois, une
mobilisation g�n�rale pour essayer de prouver l'existence de chambres � gaz
homicides � Auschwitz. Pour la premi�re fois, en effet, l'Union sovi�tique
se mit vraiment de la partie et fournit de pr�cieux documents. On vit m�me
s'�tablir une sorte de ligne directe entre Moscou et Vienne par l'interm�diaire
de Varsovie (Commission des crimes de guerre hitl�riens) et d'Oswiecim
(archives du mus�e d'Auschwitz) (p.
71). Les responsables de la communaut�
juive mondiale, alert�s par Simon Wiesenthal,
ne m�nag�rent pas leurs efforts. Les deux malheureux ing�nieurs-architectes
virent ainsi se liguer contre eux des forces immenses. Ajoutons � cela que,
comme ils ignoraient tout des impossibilit�s physiques et chimiques d'un
gazage homicide dans les locaux qu'ils avaient construits, ils plaid�rent
qu'ils avaient �difi� des b�timents parfaitement normaux mais qu'apr�s
tout peut-�tre certains Allemands en avaient fait un usage criminel. Dejaco
alla jusqu'� dire : "Et puis, de toute grande pi�ce on peut faire une
chambre � gaz. De cette salle d'audience aussi bien" (Kurier, 20
janvier 1972). Dejaco se trompait lourdement puisqu'une chambre � gaz
homicide ne peut �tre qu'un petit local exigeant une technologie tr�s
compliqu�e et une machinerie sp�cifique, mais personne ne releva l'erreur.
C'est durant ce proc�s (18 janvier-10 mars 1972) que le seul "t�moin"
juif des gazages, le trop fameux Szlamy Dragon, "s'�vanouit" � la
barre et ne revint plus t�moigner (AZ, 3mars 1972). Pressac dit qu'il
se r�v�la d'une "totale confusion" (p. 172).
Pour avoir une id�e des Leichenkeller de Birkenau, Pressac aurait d� visiter le Leichenkeller du camp de concentration de Sachsenhausen, qui est intact, et qui, transform� et remis � neuf en 1940-1941, constitue une sorte de mod�le typique de ce genre d'�difice : au niveau du sol se trouvent salle de dissection, bureau m�dical, etc., et, au sous-sol, trois pi�ces dont la superficie totale est d'environ 230 m2. On peut y entreposer deux cents cadavres. Chaque pi�ce a sa destination. L'une est pr�vue pour quatre-vingts cadavres � d�shabiller et � mettre en bi�re ; l'autre est pour cent cadavres mis en bi�re ; la troisi�me est pour vingt cadavres infect�s. On ne pr�tend pas qu'il y ait eu l� de chambre � gaz homicide. Pressac pourrait v�rifier sur place qu'un Leichenkeller, qui doit �tre frais, poss�de aussi des sources de chaleur, un appareillage charg� de fournir de l'air humide, un syst�me particulier d'isolation pour les cadavres infect�s (pas de raccordement direct au syst�me des �gouts), un plan inclin� (Rutsche) tout � fait comparable � celui des Krema II et III de Birkenau avec, de part et d'autre, des marches pour le personnel qui descend ou remonte le chariot transportant les corps. Enfin, il se confirme � Sachsenhausen que le mot m�me de Leichenkeller est g�n�rique et s'applique � tout un corps de b�timent avec rez-de-chauss�e et cave. Ce point de vocabulaire � lui seul doit nous rendre prudents sur le compte de tout bordereau, de toute feuille de travail, de toute pi�ce comptable qui, concernant en apparence une pi�ce situ�e en sous-sol, concerne peut-�tre en fait une pi�ce situ�e au rez-de-chauss�e. Par exemple, � Sachsenhausen, la lumineuse salle de dissection ou la salle de consultation du m�decin, toutes deux situ�es au rez-de-chauss�e, sont cens�es appartenir � un Leichenkeller (morgue enterr�e).
Aux archives f�d�rales de Coblence, Pressac aurait pu d�couvrir, comme cela a �t� mon cas, l'extraordinaire ensemble de documents NS-3/377, relatif � la modernisation, en 1940, du Leichenkeller de Sachsenhausen. Les trois plans, pour les fondations, pour le sous-sol et pour le rez-de-chauss�e sont dignes d'une r�alisation artistique. S'y ajoute un ensemble de quatre-vingt-dix pages d�taillant la fourniture des mat�riaux et le calcul des frais ; Pressac y trouverait peut-�tre l'explication de mots auxquels il donne abusivement un sens sinistre quand il les trouve dans les registres des ateliers d'Auschwitz. Soit dit en passant, je poss�de aussi des extraits des registres des ateliers d'Auschwitz, soigneusement pr�lev�s par l'accusation polonaise : on y constate que les Allemands et, sous leurs ordres, les intern�s notaient scrupuleusement les moindres commandes et travaux ; il y est souvent question de chambres � gaz de d�sinfection.
Pressac qui, dans son livre, parle plus des cr�matoires et de leurs fours que des chambres � gaz, devrait peut-�tre visiter le cr�matoire Ruheleben � Berlin-Charlottenburg pour voir ce qu'est aujourd'hui un Leichenkeller pouvant recevoir cinq cents cadavres � la fois (voy. Hans-Kurt Boehlke, Friedhofsbauten, Munich, Callwey Verlag, 1974, p. 117 o� peut se voir le plan).
Vers la fin de son livre (p. 539-541), il consacre un d�veloppement au petit b�timent de briques qui, au camp de Stutthof-Danzig (� ne pas confondre avec le camp du Struthof-Natzweiler, en Alsace), est parfois pr�sent� dans la litt�rature de l'"Holocauste" comme une chambre � gaz homicide alors qu'il s'agit manifestement, avec son fourneau � l'ext�rieur, d'une chambre � gaz de d�sinfection. Pressac tient des propos incoh�rents. Il commence par dire, avec raison, que, vu la pr�sence de ce fourneau, il s'agit d'une chambre � gaz pour l'�pouillage des v�tements des prisonniers (p. 539). Puis, soudain, sans aucune preuve � l'appui, il affirme que, du 22 juin 1944 (on admirera la pr�cision) au d�but de novembre 1944, le b�timent a servi de chambre � gaz homicide pour l'ex�cution de groupes de cent personnes. Enfin, � la page suivante (p. 540), se ravisant, il conclut qu'on n'a jamais fait d'expertise scientifique de l'arme du crime, d'o� il conclut judicieusement :
ce qui signifie que nous ne savons pas comment la chambre a fonctionn� en tant qu'installation d'�pouillage et nous sommes incapables de fournir une preuve mat�rielle de son usage criminel.
On fera remarquer � Pressac qu'il n'avait donc pas le droit de porter quelques lignes plus haut l'accusation de gazage homicide. DE PLUS, CE QUI VAUT POUR CE CAMP PROCHE DE DANZIG EST AUSSI VALABLE POUR LE CAMP D'AUSCHWITZ ET IL EST INADMISSIBLE, L� COMME AILLEURS, D'ACCUSER LES ALLEMANDS D'AVOIR UTILISE UNE ARME ABOMINABLE SANS QU'ON AIT MEME EXPERTISE CETTE ARME.
Jusqu'en 1988, on n'avait jamais
expertis� les chambres � gaz d'Auschwitz et de Birkenau. Il fallut attendre
avril 1988 pour que l'Am�ricain Fred Leuchter,
sp�cialiste des chambres � gaz d'ex�cution dans les p�nitenciers am�ricains,
rend�t public un rapport de cent quatre-vingt-treize pages sur "les pr�sum�es
chambres � gaz d'ex�cution d'Auschwitz, de Birkenau et de Majdanek".
Ernst Z�ndel, un Allemand �tabli � Toronto (Canada), avait charg� Fred
Leuchter
d'examiner ces chambres � gaz et d'y pr�lever des �chantillons. Le r�sultat
allait �tre spectaculaire : il n'y avait jamais eu de chambres � gaz
homicides dans ces camps. Seul l'�chantillon pr�lev� dans une chambre �
gaz de Birkenau officiellement reconnue par les autorit�s du camp comme ayant
servi � la d�sinfection par Zyklon-B comportait des traces importantes, et m�me
consid�rables, de cyanure ; d'ailleurs, cette chambre poss�dait les taches
bleues r�v�latrices de l'usage du gaz cyanhydrique ou prussique.
P. Vidal-Naquet
osait affirmer en 1980 qu'une expertise avait �t� "r�alis�e en juin
1945 sur les orifices de ventilation de la chambre � gaz de Birkenau [Krema
II],
sur vingt-cinq kilos de cheveux de femmes et sur les objets m�talliques trouv�s
dans ces cheveux" (r��dit� dans Les Juifs, la m�moire et le pr�sent,
Maspero, p. 222, n. 41). Je lui r�pliquais :
Je connais ces expertises
command�es par le juge d'instruction Jan Sehn et men�es par le
laboratoire situ� rue Copernic � Cracovie. CE
NE SONT JUSTEMENT PAS DES EXPERTISES ETABLISSANT QUE TEL B�TIMENT ETAIT
UNE CHAMBRE A GAZ HOMICIDE (R�ponse
� Pierre Vidal-Naquet, op. cit., p. 35).
Je passe ici sur les explications que
je donnais de la pr�sence possible de trace de gaz cyanhydrique dans les
orifices de ventilation, dans les cheveux ou dans d'autres objets. S.
Klarsfeld
connaissait cette expertise mais en savait aussi les limites puisque, dans son
interview de 1986 (voy., ci-dessus, p.
95), il admettait qu'on n'avait toujours
pas publi� � cette date de vraie preuve
; or, une expertise aurait constitu�
une vraie preuve. Pressac mentionne l'expertise de 1945 et il est bien loin de
partager les vues de
P. Vidal-Naquet
puisqu'il fait remarquer que, s'il y a eu analyse des produits de grattage de
certains objets m�talliques pr�sent�s comme plaques galvanis�es provenant
du Leichenkeller 1 du Krema II, cette analyse, r�v�lant une pr�sence
de compos�s de cyanure, est seulement qualitative (mot soulign� par
Pressac lui-m�me p. 233), alors qu'elle aurait d� �tre imp�rativement
qualitative et quantitative.
Pressac nous apprend que l'association
allemande de "r�conciliation avec les juifs" et de
"repentance", Suehnezeichen, avait commenc� en 1968 des
fouilles dans les ruines de la "chambre � gaz" du Krema II ;
je serais curieux de savoir pourquoi ces fouilles ont �t� presque aussit�t
interrompues. En 1987, le journaliste fran�ais Michel Folco m'avait fait une
r�v�lation. Lors d'un voyage organis� pour Auschwitz en commun avec Pressac,
ils avaient tous deux eu un entretien avec Tadeusz Iwaszko, responsable des
archives du mus�e d'Auschwitz, dont j'avais personnellement fait la
connaissance en 1976. M. Folco avait demand� pourquoi les Polonais ne se d�cidaient
pas toujours pas � entreprendre des fouilles et une expertise qui
permettraient, par leurs r�sultats, de faire taire les r�visionnistes. T.
Iwaszko avait r�pondu que, si l'on ne trouvait pas de preuves du crime, les
juifs accuseraient les Polonais d'avoir supprim� ces preuves. Pressac �crit
qu'en 1980 T. Iwaszko lui avait d�j� r�pondu que des fouilles seraient sans
valeur parce que, de toute fa�on, quels que fussent les r�sultats, on
accuserait les Polonais d'avoir "arrang�" les lieux (p. 548).
Voil� bien o� le b�t blesse les accusateurs : ils redoutent le r�sultat de fouilles et d'analyses. Les r�visionnistes,
eux, ont couru le risque de faire entreprendre de telles recherches et ils en
ont �t� r�compens�s par le rapport Leuchter, qui prouve qu'il n'y
a jamais eu de chambres � gaz homicides � Auschwitz, � Birkenau et �
Majdanek (Annales d'Histoire R�visionniste, n� 5, 1988, p.
51-102).
En 1983, S. Klarsfeld
et Pressac avaient publi� une version fran�aise de
L'Album d'Auschwitz (�d.du
Seuil) [10].
Pressac avait dessin� un faux
plan de Birkenau (p. 43) o� il dissimulait, en particulier, l'environnement
des grands cr�matoires de Birkenau. En particulier, il cachait � ses
lecteurs que, tout contre le Krema III, se trouvait un stade (Sportplatz)
qui servait de terrain de football aux d�tenus, puis que, tout contre ce
stade, s'�tendait un grand secteur hospitalier. Ces simples sp�cifications
topographiques (sur lesquelles Pressac est plut�t discret dans son gros
livre) rendent ridicule la th�se selon laquelle les cr�matoires auraient �t�
le haut lieu d'une formidable extermination au milieu des cris, des feux, des
flammes et des odeurs de chair br�l�e. Imagine-t-on des �quipes de joueurs
de football et des foules de spectateurs des diff�rents matches � deux pas
de ces horreurs ? Le dimanche
apr�s-midi, il y avait des s�ances de football, de basket-ball, de water-polo
[soulign� par moi] sous
les acclamations bruyantes des spectateurs : il faut extr�mement peu de chose
� l'homme pour le distraire des dangers les plus imm�diats ! L'administration
SS avait permis des distractions r�guli�res
pour les d�tenus, m�me les jours de semaine. Un cin�ma projetait des
actualit�s nazies et des films sentimentaux et un cabaret fort pris�
donnait des repr�sentations fr�quent�es souvent par les autorit�s SS.
Enfin il existait un orchestre tr�s honorable, compos� au d�but
uniquement de musiciens polonais et remplac� ult�rieurement par une
nouvelle �quipe de haute classe compos�e de musiciens de toutes
nationalit�s, en majorit� juifs (Marc Klein, Observations et r�flexions
sur les camps de concentration nazis, extrait de la revue Etudes
Germaniques (n� 3, 1946), 1948, p. 31).
Je pourrais accumuler les exemples
d'activit�s de ce genre ; je m'en abstiendrai parce que, l� o� l'on
concentre des �tres humains, la vie devient insupportable en d�pit de tout ;
la promiscuit�, les �pid�mies, la lutte pour la vie et pour les avantages
individuels rendent cette existence affreuse, surtout en temps de guerre. Mais
il ne faut pas ajouter de fausses horreurs aux horreurs vraies et les camps
dirig�s par les Sovi�tiques, y compris les camps qu'ils ont "lib�r�s"
en Allemagne avant de les remplir de leurs adversaires politiques, au premier
rang desquels figuraient les nationaux-socialistes, ont �t� plus horribles
encore aux dires de ceux qui, telle Marguerite Buber-Neumann, ont fait la
double exp�rience.
Pressac commet une imprudence quand il
met les r�visionnistes au d�fi de prouver que, dans le camp central, la
piscine �tait utilis�e par les intern�s. Pour lui r�pondre, je donnerai la
parole � un ancien intern� d'Auschwitz, professeur � la facult� de m�decine
de Strasbourg, qui, tout en accordant sa caution de fa�on plut�t vague aux
gazages homicides d'Auschwitz, n'en �crivait pas moins ceci au sujet des
distractions laiss�es aux d�tenus :
Pressac donne pour titre � l'un de ses
chapitres "Auschwitz selon les r�visionnistes. Exposition photographique
du fameux camp de vacances, KL Auschwitz" (p. 507). Cette ironie et cette
insinuation calomnieuse cachent la g�ne qu'il �prouve � reproduire des
photographies qui ne cadrent pas du tout avec la galerie d'horreurs en tous
genres qu'aurait contenues ce camp. Encore cherche-t-il � jeter la suspicion
sur certaines de ces photographies en pr�cisant qu'elles sont de "source
r�visionniste". Il ignore manifestement que beaucoup d'entre celles-ci
proviennent de l'album de l'ing�nieur D�rrfeld qui �tait l'un des hauts
responsables des usines d'Auschwitz : la cote
" DUE " (pour DUERRFELD
) aurait pu le mettre sur la voie ;
le proc�s D�rrfeld est connu des historiens d'Auschwitz, mais apparemment
pas de notre autodidacte.
Au fil du texte, on recueille des informations (sous la forme, assez souvent, de documents photographiques) qui tendent � renforcer la position des r�visionnistes. En voici quelques �chantillons :
- Le r�cit de l'intern� Rablin, employ� � la d�sinfection par Zyklon-B, prouve � quel point l'utilisation de ce gaz est dangereuse. Rablin, l�g�rement atteint par ce terrible gaz, est hospitalis� et il met deux mois � gu�rir (p. 25) ; il est paradoxal que les Allemands aient cherch� � gu�rir d'un empoisonnement par le gaz un homme qu'ils auraient d�, para�t-il, tuer par ce m�me gaz ;
- La d�position de l'intern� Joseph Odi d�crit la proc�dure d'utilisation du Zyklon-B dans les chambres � gaz de d�sinfection, une proc�dure au demeurant souvent d�crite par les r�visionnistes et qui montre les dangers de l'op�ration. Applicable � des v�tements, elle serait inapplicable � des �tres humains. Mais, surtout, le t�moin raconte que les caisses contenant les bo�tes de Zyklon-B �taient entrepos�es au Theatergeba�de (b�timent du th��tre) et que le transport de cet endroit vers les chambres � gaz en question se faisait en pr�sence d'un v�hicule du service de sant�. Les r�visionnistes savaient tout cela mais il est int�ressant de voir rappeler dans le livre de Pressac deux points qui devraient contribuer � d�charger � la fois les Carm�lites d'Auschwitz et la "Croix-Rouge" des accusations dont on les accable trop souvent. Aux Carm�lites, on reproche d'occuper aujourd'hui un endroit o� les Allemands auraient entrepos� du gaz employ� � tuer des �tres humains ; en r�alit�, ce gaz servait � tuer les poux et donc � prot�ger la sant� des hommes. La voiture de la "Croix-Rouge" �tait l� pour parer aux accidents toujours possibles avec le Zyklon-B : elle ne participait pas � un meurtre ; elle aussi, elle veillait � la sant� des hommes (p. 41 ; il est remarquable que J. Odi soit pr�cis quand il parle des chambres � gaz de d�sinfection et tout � fait vague au sujet des chambres � gaz homicides ; d'ailleurs, il croit qu'on gazait les hommes dans des chambres � gaz de d�sinfection !) ;
- La belle photographie montrant un impressionnant combin� de huit chambres � gaz de d�sinfection dans la partie de Birkenau appel�e traditionnellement "le camp des tziganes" (Entwesungsanlagezigeunerlager) contredit la th�se de la volont� chez les Allemands d'exterminer les tziganes (p. 63) ;
- Une �tonnante photographie prise au Zentral Sauna montre un groupe de prisonniers nus, et bien portants, passant, leurs chaussures � la main, d'une vaste salle de douches (cinquante pommes de douches) � la salle de s�chage du c�t� "propre" de la d�sinfection (Trockenraum, reine Seite) : sc�ne impensable dans un "camp d'extermination" (p. 80 ; voy., ci-dessus, p. 67) ;
- Une photographie montre des d�tenus en tenue ray�e employ�s � la d�sinfection des v�tements devant une batterie de trois autoclaves ; ici la d�sinfection se fait � la vapeur ; ailleurs, elle peut se faire � l'air chaud, au Zyklon-B, � d'autres gaz encore ; la v�ritable pr�occupation des Allemands �tait d'exterminer par tous les moyens la vermine et non les hommes (p. 82) ; on ne dira jamais assez leur hantise du typhus ; "il y avait en fait dans le camp � peu pr�s vingt-cinq chambres � gaz [de d�sinfection] de diff�rentes dimensions fonctionnant au Zyklon-B" (p. 550) et une quantit� de chambres de d�sinfection fonctionnant autrement ;
- Une feuille d'instruction concernant l'emploi des fours cr�matoires rappelle que chaque soir les scories doivent �tre retir�es ; ces fours, nous dit Pressac, ne pouvaient fonctionner que douze heures sur vingt-quatre et non vingt-quatre heures sur vingt-quatre comme l'affirment les tenants du mythe (p. 136, 224, 227) ;
- Pour remplacer le Krema I, les Allemands avaient envisag� la construction d'un "nouveau Krema" qui, � peu de distance de l�, aurait �t� �difi� � proximit� de l'h�pital SS et de la Kommandantur ; Pressac reconna�t que ce "nouveau Krema" n'avait aucune chambre � gaz homicide ; il dit que, finalement, la construction a �t� transf�r�e � Birkenau et que le Krema II et le Krema III de Birkenau ne sont que la transposition de ce qui �tait pr�vu d'abord � Auschwitz I ; le plan est rest� le m�me ; en cons�quence, les Krema II et III ont �t� con�us sans chambres � gaz homicides (p. 33, 140-143) ;
- La page 143 est particuli�rement int�ressante ; Pressac ne voit sur ce plan que d'inoffensifs Leichenkeller mais, lorsque ce m�me plan sert � la construction des Krema de Birkenau, voici que ces Leichenkeller sont par lui arbitrairement qualifi�s soit de "vestiaires" pour les victimes, soit de "chambres � gaz homicides" ; en r�alit�, l'existence de ce plan prouve que, dans l'esprit des Allemands et, en particulier, de Walter Dejaco, les Krema II et III de Birkenau, simples transpositions d'un nouveau Krema pr�vu au camp central d'Auschwitz pr�s de la Kommandantur et de l'h�pital SS, ne pouvaient avoir aucune destination homicide (ce point est confirm� � la page 200 o� on lit que les Krema II et III ont �t� "con�us sans chambres � gaz homicides") ;
- Une surprenante photographie, datant probablement de mai 1945, prouve que le toit du Krema I a servi de piste de danse, d�cor�e d'une �toile rouge avec la faucille et le marteau ainsi que de drapeaux sovi�tiques et polonais ; les gens, dit Pressac, ont dans� sur le toit de la "chambre � gaz" ; je sugg�re que si, � cette �poque, on avait ajout� foi au mythe des gazages, on ne se serait pas permis une telle profanation ; le mythe des chambres � gaz, quelques mois apr�s la lib�ration d'Auschwitz, n'avait pas encore vraiment pris la forme que nous lui connaissons aujourd'hui (p. 149) ;
- Pressac reproduit toute une s�rie de documents provenant des archives de Weimar et concernant l'ing�nieur Kurt Pruefer, responsable de la conception et de la construction des fours "Topf & fils" ; Pruefer a �t� arr�t�, emprisonn�, interrog� apr�s la guerre ; rien, ni dans ses papiers, ni dans ses interrogatoires ne fournit la moindre preuve de l'existence de chambres � gaz homicides dans les cr�matoires (p. 93, 94, 191, 371) ; or, si les documents dont fait �tat Pressac �taient comme autant d'indices du crime, Kurt Pr�fer et d'autres membres du personnel de la firme auraient �t� facilement confondus ;
- Le 12 ao�t 1942, le commandant
H�ss
fait diffuser � quarante exemplaires un Sonderbefehl (ordre sp�cial)
r�dig� en ces termes :
Aujourd'hui s'est produit
un accident de sant� accompagn� de l�g�res manifestations
d'empoisonnement par acide cyanhydrique, qui conduit � rappeler � tout
participant aux gazages (Vergasungen) ainsi qu'� tout autre membre
de la SS que, particuli�rement � l'ouverture des locaux pleins de gaz,
les membres de la SS doivent, au moins pendant 5 heures, se tenir � 15 m�tres
de la chambre [� gaz]. Faire alors sp�cialement attention � la
direction du vent. Le gaz utilis� � pr�sent contient moins de composant
odorant et il est donc particuli�rement dangereux. Le m�decin de la
garnison SS d�cline toute responsabilit� pour les accidents qui
surviendraient l� o� des membres de la SS n'observeraient pas ces
directives (p. 201).
Le mot employ� pour d�signer les
gazages de d�sinfection est Vergasungen. Cette directive confirme ce
que les r�visionnistes n'ont cess� de dire sur le danger d'utilisation du
Zyklon-B. Si, � Auschwitz, on s'�tait livr� � d'incessantes et massives op�rations
de gazage, surtout dans les conditions o� on nous le raconte, les accidents
touchant le personnel SS auraient �t� innombrables. Ni le commandant du
camp, ni le m�decin chef responsable de la garnison, ni les autres m�decins,
ni les SS n'auraient tol�r� pareils accidents (p. 201) ; et, s'il fallait �
tout prix se placer au point de vue de la l�gende, les "gazages
homicides" n'auraient pu se d�rouler normalement puisque le personnel
juif n'aurait pu accomplir la t�che d'entrer dans un local cyanur� pour en
retirer des milliers de cadavres cyanur�s et, faute de personnel pour la
mener � bien, la criminelle entreprise serait imm�diatement tomb�e en panne
[11]
- Un t�lex du 18 d�cembre 1942 montre que, pendant le mois de d�cembre, le travail, aussi bien des d�tenus que des travailleurs civils libres, a d� �tre interrompu � plusieurs reprises pour proc�der � des mesures d'�pouillage et de d�sinsectisation (Entlausung und Entwesung). Il a fallu isoler le camp. Les travailleurs civils n'ont pu quitter le camp depuis six mois. Il faudra pr�voir une p�riode de vacances du 23 d�cembre 1942 au 4 janvier 1943 (p. 210).
- Dans les archives du M�morial Yad Vashem, � J�rusalem, se trouve un album de 397 photos prises par les Allemands eux-m�mes pendant la guerre et montrant les constructions d'Auschwitz, y compris celle des cr�matoires. Cette information est la plus importante du livre de Pressac. Il est inadmissible que cet album ait �t� si longtemps tenu cach� et que la publication des photographies se fasse au compte-gouttes comme cela avait �t� le cas pour celles de L'Album d'Auschwitz. Cette fois-ci, il s'agit du Bauleitung Album (album de la Direction de la construction). Ces photographies nous confirment qu'Auschwitz �tait un camp de prisonniers ou d'intern�s sans rien d'extraordinaire. Pressac reconna�t que tous les d�tenus qu'on aper�oit au travail paraissent dans un �tat de sant� comparable � celui des ouvriers civils (p. 331, 339). Nous dissimulerait-il des photographies de cet album qui permettraient de pr�ciser ou de rectifier ce que nous croyons savoir de chaque pi�ce des grands Krema et des transformations �ventuelles apport�es � ces pi�ces ?
- A propos d'une feuille de pr�sence indiquant la composition d'une �quipe travaillant � la construction d'une chemin�e du Krema IV ou V, Pressac fait remarquer que "la composition de l'�quipe employ�e est typique avec ses douze civils et vingt prisonniers travaillant � la pose des briques" (p. 412) ; il n'y avait donc aucune possibilit� de secret de ce c�t�-l� non plus ;
- Un plan prouve que les Allemands projetaient de construire un �norme secteur hospitalier dans toute la partie connue, � Birkenau, sous le nom de "Mexico". Pressac dit qu'il s'agit l� d' "une v�ritable aubaine pour les r�visionnistes". Il reconna�t qu' "il y a INCOMPATIBILITE [il �crit le mot en capitales] dans la cr�ation d'un camp sanitaire � quelques centaines de m�tres de quatre cr�matoires o�, selon l'histoire officielle, on exterminait des gens � grande �chelle" (p. 512). Et son commentaire se poursuit dans le m�me sens. On attend sa parade. Elle ne vient pas. L'embarras de Pressac est manifeste. Tout juste pense-t-il peut-�tre se tirer de ce mauvais pas en disant qu'il ne faudrait pas m�conna�tre la capacit� de "double pens�e" dans la hi�rarchie SS, qui ex�cutait aveugl�ment les ordres m�me quand ils �taient totalement contradictoires. Je rappelle que, comme je le disais ci-dessus (p. 110), Pressac a pass� sous silence l'existence, pr�s des cr�matoires, d'un vaste secteur hospitalier de dix-sept baraquements [12] ; le plus fort est que, dans son gros ouvrage, il persiste � cacher l'existence de ce secteur hospitalier. Un plan-projet du 21 juin 1944 montre que les Allemands envisageaient la construction, � Birkenau, le long de la rampe de chemin de fer, d'un ensemble de six hangars � l�gumes de 930 m3 chacun : curieuse initiative dans un "camp d'extermination" (p. 530-531).
Pressac dresse un constat de
faillite :
personne avant lui n'a �t� en mesure de prouver l'existence des chambres �
gaz homicides d'Auschwitz et de Birkenau. Il reconna�t que les historiens,
les juges, les Sovi�tiques, les Polonais, les accusateurs des "criminels
de guerre " ainsi que les accusateurs des r�visionnistes ont accumul�
de fausses preuves et des arguments sans valeur (les r�visionnistes, eux
aussi, d'ailleurs, auraient �chou� dans leur entreprise). Il �crit � la
fin de son �tude (toute la suite �tant compos�e d'annexes) :
Cette �tude d�montre
d'ores et d�j� la compl�te faillite de l'histoire traditionnelle (the
complete bankruptcy of the traditional history) (et, de l�, aussi des
m�thodes et des critiques des r�visionnistes), une histoire fond�e
principalement sur des t�moignages, assembl�s pour les besoins du
moment, tronqu�s pour correspondre � une v�rit� arbitraire et parsem�s
de quelques documents allemands de valeur in�gale et sans lien les uns
avec les autres (p. 264).
- Du c�l�bre ouvrage d'Eug�ne Aroneanu
qui a si longtemps constitu� une sorte de bible exterminationniste (Camps
de concentration, pr�face de Jacques Billiet, directeur du Service [fran�ais]
d'information des crimes de guerre, Office fran�ais d'�dition, 1946), il dit
que c'est "une monstruosit� historique", "un ensemble incoh�rent
qui se contredit lui-m�me" (p. 15). Sur les proc�s d'apr�s-guerre, il
�crit que "les tonnes de Zyklon-B command�es par les camps se voyaient
attribuer, sans aucune v�rification, une utilisation homicide". Et,
ainsi que je le mentionnais ci-dessus (p. 79), il ajoute cette remarque propre
� bouleverser ses amis exterminationnistes :
De loin, la plus grande
partie [du Zyklon-B] (plus de 95 %) �tait destin�e � la destruction de la
vermine (effets et b�timents), cependant qu'une toute petite quantit�
seulement (moins de 5 %) a �t� employ�e � des gazages homicides (Ibidem).
- Il estime que le proc�s conduit par
les Am�ricains contre Bruno Tesch, l'un des responsables de la soci�t�
Degesch et donc de la fabrication du Zyklon-B, fut une "mascarade" ;
on ne se soucia pas de la question technique mais on se contenta du t�moignage
de ses employ�s. En 1946, dit Pressac, un simple ragot malveillant pouvait
conduire � la pendaison d'un accus�. Ce fut le cas pour B. Tesch (et,
ajouterai-je, pour son associ� K. Weinbacher) (p. 16-17) ; voy. � ce propos
l'article r�v�lateur de William B. Lindsey, "Zyklon-B, Auschwitz and the
Trial of Dr. Bruno Tesch", The Journal of Historical Review,
automne 1983, p. 261-303. - Le film sovi�tique Chroniques de la
lib�ration du camp, 1945 montre une porte �tanche au gaz comme
appartenant � une chambre � gaz homicide ; vu son emplacement, dit Pressac,
il s'agissait d'une porte de chambre � gaz de d�sinfection (p. 41). Plus
loin, il parle � propos d'un travail de la commission d'enqu�te sovi�tique
de "coup mont�" et de "montage "historique""
(p. 46) ; le malheur est que le Tribunal de Nuremberg reconnut � ce travail
"valeur de preuve authentique" au nom de l'article 21 de son statut. - A Birkenau, la vaste salle du Zentral
Sauna o� se d�shabillaient les d�tenus (Auskleideraum) avant la
douche poss�dait une impressionnante quantit� de radiateurs (serpentins).
Les Polonais ont enlev� ces radiateurs parce que, dit Pressac, ce souci de
confort pour les prisonniers se combinait mal, dans l'esprit des visiteurs
d'aujourd'hui, avec, � cent m�tres de l�, les ruines du Krema IV et
de ses chambres � gaz (p. 78) ; il aurait pu ajouter que les Polonais avaient
proc�d� de m�me pour les "cellules d'arrestation" du Bloc 11, que
les touristes visitent en grand nombre ; c'est moi qui avais appel�
l'attention de Pressac sur cette manie, chez les Polonais, d'enlever le mat�riel
de chauffage soit pour leur propre usage, soit pour donner une id�e plus
cruelle des conditions dans lesquelles les d�tenus �taient cens�s vivre. - Au Tribunal de Nuremberg, on a pr�sent�
comme preuve du crime tel document allemand, tout � fait banal, sur les fours
cr�matoires. Pressac voit l� un exemple de "la fa�on stupide selon
laquelle les documents du vaincu ont �t� "�valu�s" par un
tribunal des vainqueurs" (p. 106). - Telle reconstitution par les Polonais
apr�s la guerre est "loin d'�tre une fid�le reproduction" de
l'original � cause de ses exag�rations et de ses simplifications (p. 108). - Tel fait (ici le fait, selon Pressac,
qu'� une �poque donn�e de 1942 on ait utilis� 2 � 3 % du Zyklon-B pour tuer
et 97 % ou 98 % pour d�sinfecter) "infirme totalement" telle interpr�tation
de certains documents par "les historiens traditionnels" (p. 188).
- Parfois sans le nommer et parfois en le
nommant, Pressac souligne les erreurs ou les tricheries de Georges Weller
- Le pr�tendu camouflage autour des Krema II et III est, pour Pressac, un produit de l'imagination des "historiens traditionnels" (p. 341).
- Jan Sehn, le juge d'instruction polonais qui a instruit le proc�s de R. H�ss et de bien d'autres SS, a "retouch�" un document allemand en le reproduisant sous la forme d'une copie pr�tendument conforme � l'original (p. 454) ; n�anmoins, Pressac prend soin de m�nager ce juge d'instruction � qui nous sommes redevables de cent mensonges sur Auschwitz ; c'est � lui que nous devons le mensonge des "pr�s de soixante mille personnes par vingt-quatre heures" gaz�es � Birkenau (Jan Sehn, Le Camp de concentration d'Oswiecim-Brzezinka, Wydawnictwo Prawnicze, Varsovie, 1961, p. 132) ; c'est �galement � lui que nous devons les "fosses gigantesques" en plein air (au nombre de 8 ?) o�, "en ao�t 1944, on atteignit le chiffre de vingt-quatre mille incin�rations par jour" (avec ou sans les cr�matoires ?) (Ibid., p. 148) ; or, les photographies a�riennes prises par les Alli�s le 25 ao�t 1944 ne montrent absolument rien de tel (D. Brugioni et R. Poirier, The Holocaust Revisited, Washington, CIA, f�vrier 1979, p. 9-11).
- En 1981 se d�roula � Paris le proc�s
que m'avaient intent� la LICRA
et bien d'autres organisations. Le
principal avocat de la LICRA
�tait Me Bernard Jouanneau.
Des pages consacr�es � ce proc�s et � cet avocat il ressort qu'on a invoqu�
contre moi, selon Pressac lui-m�me, beaucoup de documents qui, en r�alit�,
ne prouvaient pas du tout l'existence de chambres � gaz homicides. Me
Jouanneau
a surtout invoqu� des t�moignages dont pas un, selon Pressac, n'avait de
vraie valeur. Quant aux arguments techniques de Me
Jouanneau,
ils �taient d�nu�s de toute valeur et parfois "d�sastreux".
Enfin, l'avocat a outrageusement abus� de la th�orie selon laquelle les
Allemands, pour dissimuler leur crime, usaient de "code" ou de
"camouflage" (p. 554-556).
Les incoh�rences de Pressac ont des
effets divertissants. Il constate la malhonn�tet� ou l'incomp�tence des
exterminationnistes mais, en m�me temps, il veut � tout prix sauver la th�orie
exterminationniste. Il lui reste pour seule ressource de flatter ses amis pour
des qualit�s cens�es compenser leurs d�fauts. Et quand il flatte, il ne
flatte pas � demi : il flagorne ; la d�monstration de Me Jouanneau
reposait sur une foule d'erreurs mais elle �tait ... "superbe" (p.
556).
- Rudolf H�ss est cens� avoir �crit J'�tais commandant � Auschwitz et Miklos Nyiszli, lui, aurait �crit J'�tais m�decin � Auschwitz : deux t�moignages pr�sent�s comme essentiels. H�ss a v�cu plusieurs ann�es � Auschwitz et Nyiszli y aurait v�cu six mois, en tant que d�tenu. Or, ce qu'�crivent ces deux "t�moins", par exemple sur la ventilation des chambres � gaz homicides, constituerait, selon Pressac, une �norme erreur technique ; ils auraient dit sur ce point le contraire de "la v�rit�" (p. 16).
- Alter Fajnzylber, Filip M�ller et Rudolf H�ss affirment des choses "pratiquement impossibles", ne correspondant pas aux faits, "douteuses", "erron�es", "contraires � la r�alit�", "invraisemblables" (p. 126-127). Les "erreurs" commises par H�ss "tout au long de son autobiographie" ont une explication que Pressac brandit fi�rement et souligne en caract�res gras : Il �tait pr�sent, sans voir (p. 127). Il n'�tait donc pas un t�moin ! Comment pouvait-il �tre pr�sent et ne pas voir ? Comment peut-on �tre le commandant d'un "camp d'extermination" et ne pas voir l'instrument d'"extermination" d'un million (?) de personnes au moins ? Comment ce commandant a-t-il pu mettre l'accent sur les dangers du Zyklon en 1942 (voy., ci-dessus, p. 114-115) et d�cr�ter en 1946 que ces dangers �taient inexistants (voy., ci-dessus, p. 115, n. 11) ?
- Quant au t�moignage, si souvent invoqu�, du SS Pery Broad, la forme et le ton, nous dit Pressac, en "sonnent faux". Ses �crits, que nous devons aux Polonais, ne peuvent �tre sinc�res. Ils sont "color�s d'un patriotisme polonais passablement trop flagrant". On ne conna�t pas le manuscrit. Tout cela a �t� "l�g�rement" retravaill� par les Polonais (les guillemets impliquent ici que le travail n'a pas �t� l�ger !). Mais qu'importe, dit Pressac, malgr� les divergences entre ces diff�rents t�moins, des gazages homicides ont eu lieu dans le Krema I ; c'est un fait �tabli (p. 128) ; "�tabli" par qui ? par quoi ? Il ne le pr�cise pas.
- Le t�moignage de Szlamy Dragon nous vaut le commentaire suivant :
Il y a l� une impossibilit� physique [...]. Je ne pense pas que ce t�moin nous trompait intentionnellement, mais il suivait la tendance � exag�rer qui semble avoir �t� de r�gle � l'�poque de la lib�ration et qui a donn� naissance au chiffre de 4 millions de victimes pour le camp d'Auschwitz, un chiffre aujourd'hui consid�r� comme de pure propagande. Il devrait �tre divis� par quatre pour approcher de la r�alit� (p. 171).
En 1972, au proc�s Dejaco et Ertl, ce t�moin s'est r�v�l� d'une "totale confusion" (p. 172 ; voy., ci-dessus, p.106).
- Les t�moignages de P. Broad, de R. H�ss, du Dr Johann-Paul Kremer et du SS H�lblinger (que Pressac �crit : H�blinger) sur les Bunker font l'objet de r�serves qui s'expriment dans les termes suivants : "enti�rement imaginaires", "impossibilit� physique", "impossible de situer la sc�ne" (p. 174).
- Le t�moignage de Nyiszli serait valable � condition ... de diviser les chiffres par quatre, mais pas toujours. Pressac parle � propos de Nyiszli de "son "nombre quatre"" ; il dit que ses chiffres sont "inqui�tants" (p. 179).
- En 1980, on a men� grand bruit autour
du livre de Filip M�ller, Trois ans dans une chambre � gaz d'Auschwitz, pr�face de
Claude Lanzmann,
Ed. Pygmalion-G. Watelet. Le livre obtenait de Jean Pierre-Bloch
le prix de la LICRA.
Filip M�ller
fut l'un des t�moins vedettes du proc�s d'Auschwitz (1963-1965) et du film Shoah.
En r�alit�, Filip M�ller est un mythomane et m�me Pressac s'en rend compte, qui
�crit :
[dans son livre]
il a
accumul� les erreurs, rendant ainsi son compte rendu douteux sur le plan
historique. La meilleure fa�on de l'aborder est de lire [ce livre] comme
un roman fond� sur une histoire vraie (p. 181).
- Si des membres du Sonderkommando
affirment que, dans une seule bouche de four cr�matoire on enfournait 5, 7 ou
12 corps � la fois, Pressac, lui, sugg�re qu'il y a l� une exag�ration et
qu'on pouvait probablement enfourner seulement 3 corps � la fois, et encore
bien maigres (p. 229). Il dit qu'aujourd'hui le touriste, "apr�s une pri�re
silencieuse" (sic !) devant le Krema I, doit bien se rendre
compte qu'on est l� "devant le fameux coefficient multiplicateur par
quatre utilis� par le Dr Miklos Nyiszli" (p. 483). - A Auschwitz, les visiteurs peuvent voir
dans l'ancien "Block 4" une maquette pr�tendant reproduire un Krema
en pleine sc�ne de gazage. La reconstitution, il faut le dire, montre
involontairement les impossibilit�s physiques des gazages homicides et, en
particulier, l'exig�it� des lieux et les encombrements qui en auraient r�sult�
d�s le premier "gazage". S'ajoute � cela le fait que des documents
r�v�l�s ult�rieurement et surtout les photographies a�riennes prises par
les Alli�s en 1943-1944 et publi�es en 1979 soulignent les
"erreurs" de cette maquette. Peu importe pour Pressac, qui voit dans
cette reconstitution la "puissante �vocation d'un gazage massif"
(p. 378).
- A partir de la page 459, l'auteur
essaie de sauver du d�sastre l'absurde War Refugee Board Report de
novembre 1944, aussi appel� Protocoles d'Auschwitz. Les seules
critiques qu'il est bien oblig� d'en faire discr�ditent totalement cette
oeuvre mensong�re due en grande partie � Rudolf
- Les dessins d'un certain David Ol�re ont la faveur de Pressac, qui conna�t personnellement l'auteur, mais ces dessins, grotesques en tous points, semblent inspir�s principalement par un antinazisme de sex-shop. Pressac les tient pour des "chefs-d'oeuvre d'authenticit�" (p. 554) mais ... il fait des r�serves sur leur valeur documentaire et sur la sinc�rit� du t�moin (p. 493-497, 554-556). Avec des mines de P�re-la-Pudeur, il va jusqu'� s'interdire de reproduire certains dessins (p. 498). Le m�me David Ol�re assure que les SS fabriquaient des saucisses de chair humaine qu'ils appelaient "Kremawurst" : saucisse de Krema (p. 554). Sa m�moire souffre d'une certaine "d�t�rioration" (p. 493) et il est sujet � ce que Pressac appelle le "Krematorium delirium" (p. 556).
- Le t�moin pr�f�r� de l'auteur est
le cordonnier juif Henryk Tauber. Mais ce t�moin, lui aussi, a tendance �
utiliser "le fameux coefficient multiplicateur par quatre" (p. 483).
Il
n'a pas vu de gazage mais ou bien on lui en a parl� (Ibid.) ou
bien il a vu les cadavres de ceux qu'il appelle des gaz�s (p. 489). Un jour,
par une fen�tre, il a vu un SS verser du Zyklon-B dans la chambre � gaz
(p. 494). Si, en tant d'ann�es, il n'a rien vu de plus, c'est que, pendant les
op�rations de gazage, les SS enfermaient syst�matiquement les membres du
Sonderkommando dans ... la cokerie. C'est aussi l'explication d'Alter Fajnzylberg. Les
SS
voulaient leur cacher l'existence des gazages mais non celle des gaz�s !
Tauber raconte l'histoire d'un juif du
nom de Lejb. Un jour, les Allemands suspendirent Lejb, mains li�es dans le
dos, � une barre de fer au-dessus des foyers en feu. Pendant une heure. Puis,
ils lui d�li�rent les mains et le jet�rent dans un four froid. On versa de
l'essence dans le cendrier qui �tait en-dessous. On y mit le feu. Les flammes
atteignirent le four. Pendant plusieurs minutes. On ouvrit la porte du four.
L'homme en �mergea et courut, couvert de br�lures. On lui ordonna de faire
le tour de la cour au pas de course en criant qu'il �tait un voleur.
Finalement, on le for�a � grimper au fil de fer barbel� o� il fut tu�
d'un coup de feu !
Tauber parle aussi d'une fosse pleine
de graisse humaine. La graisse coulait des cadavres vers un r�servoir creus�
dans le sol. On puisait la graisse et on la reversait sur les cadavres pour
acc�l�rer la combustion. Un jour, les SS jet�rent un homme dans la graisse
bouillante, l'en retir�rent encore vivant et l'abattirent d'un coup de feu.
Son cadavre fut le lendemain apport� au cr�matoire et incin�r� dans une
fosse (p. 494).
Tauber dit qu'on incin�rait dans un
seul cr�matoire environ deux mille cinq cents cadavres par jour. Voici le
commentaire de Pressac :
Ce chiffre ne correspond pas � la r�alit� (et il est � mettre en rapport avec la propagande de l'imm�diat apr�s-guerre) [...]. Nous trouvons l� presque le fameux facteur de multiplication par quatre dont le Dr Miklos Nyiszli a fait un usage si abondant et si lamentable dans son livre que sa cr�dibilit� en a �t� longtemps contest�e. Henryk Tauber est loin d'�tre le seul t�moin pour dire en substance "Je ne sais pas le nombre des morts" ou "Je pense qu'il y en a eu tant" et pour dire ensuite froidement, une ou deux phrases plus loin, que, tout bien consid�r�, nous arrivons au chiffre (usuel) de 4 millions de victimes au total. J'insisterais sur le fait que ce genre d'imposture [imposed falsehood] doit �tre excus� � cause du climat politique de la p�riode 1945-1950 (p. 494) [13].
En un seul passage de la page 498, Pressac emploie, pour qualifier des assertions de son t�moin pr�f�r�, les mots de "douteux", "incorrect" (deux fois), "pas certain", "histoire [invent�e]", "pur mythe". Et si, au terme de son t�moignage, H. Tauber est si faible et si vague sur les Krema IV et V, on ne peut le lui reprocher, estime Pressac, qui suppose que ce t�moin "a d� �tre �puis� � la fin de sa d�position".
Bref, tous ces t�moins semblent surtout atteints, comme David Ol�re, de ce que le pharmacien Pressac d�signe par les termes de Krematorium delirium (p. 556).
Pressac ne dispose d'aucun crit�re
pour distinguer l'un de l'autre le vrai et le faux t�moin. Ses t�moins
peuvent accumuler les pires erreurs ou les pires insanit�s, ils trouveront gr�ce
aux yeux de notre homme pour peu que ce dernier d�cide d'en faire de vrais t�moins.
Un t�moin d�crit-il m�ticuleusement
la pi�ce qualifi�e de chambre � gaz homicide et lui voit-il trois piliers
alors qu'il y en avait quatre, c'est, nous dit Pressac, qu'il n'a pas march�
jusqu'au bout de la pi�ce. Ce m�me t�moin parle-t-il d'une porte d'entr�e
et d'une porte de sortie, alors qu'il n'y avait qu'une porte d'entr�e donnant
sur une pi�ce en cul-de-sac, cette erreur, dit Pressac, peut s'expliquer par
la route prise par ce t�moin pendant sa visite (!). Le t�moin parle-t-il de
dix fours alors qu'il y avait cinq fours (� trois moufles), c'est, dit
Pressac, que "probablement il n'a pas parcouru toute la longueur de la
salle des fours mais qu'il est rest� � l'entr�e ouest". Les chiffres
de victimes que donne ce t�moin sont-ils incroyables, c'est, nous rassure
Pressac, qu'il s'agit, ici, d'un "chiffre gonfl�" donn� par un SS
qui servait de guide � ce t�moin ou, l�, d'un "chiffre de la
propagande SS" (p. 239).
Un t�moin dessine-t-il la salle des
fours en oubliant de noter la pr�sence de rails, c'est, dit Pressac, que ces
rails ne servaient � rien et qu'en cons�quence la "m�moire
visuelle [de ce t�moin] ne les a pas retenus" (p. 229). Ce m�me t�moin
accumule-t-il quatre graves erreurs mat�rielles, c'est que "les
souvenirs visuels d'un survivant se d�t�riorent avec le temps" (p.
493).
Si ce t�moin ajoute quoi que ce soit dans son dessin, ce n'est pas grave ; c'�tait
un ajout "pour enjoliver" (Ibid.).
Tout au long de son livre, Pressac s'�vertue
� d�couvrir des excuses pour les innombrables "erreurs" de ses t�moins,
que celles-ci portent sur l'emplacement, la couleur, le mat�riau, la forme,
la distance, le nombre de quoi que ce soit.
Mais son explication favorite, c'est
que la faute de toutes ces "erreurs" revient aux SS, �
"l'habituelle exag�ration SS" (p. 108) et si, dans leurs confessions
recueillies par les Alli�s, ces SS avouent des �normit�s, c'est par
"orgueil professionnel" (p. 161).
Gr�ce � cette m�thode, les t�moins
juifs ou autres de Pressac gagnent � tout coup, de m�me qu'� tout coup les
SS ne peuvent que perdre.
Je voudrais revenir ici sur le cas d�j�
cit� du Dr Miklos Nyiszli. L'un des faux t�moignages les plus connus de la litt�rature
concentrationnaire, apr�s celui de Martin Gray (Au nom de tous les miens),
est celui du
Dr Miklos Nyiszli
: M�decin � Auschwitz, Souvenirs d'un m�decin d�port�, traduit et
adapt� du hongrois par Tib�re Kremer, Julliard, 1961.
Je ne m'attarderai pas aux diff�rentes
versions de ce faux, publi� d�s 1951 par Jean-Paul Sartre dans Les Temps
modernes ; le couple J.-P. Sartre-Simone de Beauvoir avait une remarquable
vocation de gobeurs pour ce genre d'�crits (voy. Simone de Beauvoir pour le Treblinka
de J.-F. Steiner).
Paul Rassinier
a souvent d�nonc� ce faux (voy. notamment Le Drame des juifs europ�ens,
Les Sept couleurs, 1964, p. 52-58) ainsi que Carlo Mattogno. Ni l'Encyclopaedia
Judaica (1971), ni la r�cente Encyclopaedia of the Holocaust
(1990) ne mentionnent M�decin � Auschwitz, qui est depuis longtemps
discr�dit�.
Pourtant, au r�cent proc�s du r�visionniste
Michel Konen devant le tribunal de Meaux, le banquier Hubert Heilbronn,
PDG de la Banque Lazare, poussait
l'impudence jusqu'� invoquer un seul t�moignage en faveur de l'existence des
chambres � gaz d'Auschwitz : celui de M.
Nyiszli (Le Figaro, 6 juillet 1990, p. 8).
Pressac, lui aussi, ressuscite M. Nyiszli.
Mais, ce faisant, je crois pouvoir dire qu'il a, dans ses commentaires sur ce
t�moignage, involontairement �crit deux pages d'une intense dr�lerie (p.
474-475). Qu'on en juge plut�t.
Le juif Miklos
Nyiszli aurait v�cu pendant six mois dans un cr�matoire de Birkenau et aurait servi
d'assistant au Dr Josef
Mengele dans la salle de dissection. Pressac pr�l�ve, dans le livre, le seul
chapitre VII o� ce t�moin est cens� d�crire une op�ration de gazage au Krema II.
Il affirme d'abord que cette description est "enti�rement exacte, SAUF pour certains
CHIFFRES qui sont vraiment tr�s ERRONES" (p. 473). Puis, il commente
le texte et c'est l� qu'on s'aper�oit que, m�me pour un Pressac, quasiment
toutes les donn�es du livre de Nyiszli sont erron�es, qu'il s'agisse de chiffres ou de pr�cisions mat�rielles.
Le t�moin d�clare que la chambre �
gaz �tait d'une longueur de cinq cents pieds (cent cinquante m�tres) ; or,
dit Pressac, un plan (d�couvert par Faurisson et confirm� par l'�tat des
ruines) montre que la longueur de la pi�ce ainsi d�sign�e ne pouvait d�passer
cent pieds (trente m�tres). C'est simple, dit Pressac, le t�moin a dit la v�rit�
mais il a utilis� le coefficient multiplicateur cinq.
Le t�moin d�clare que le vestiaire
avait une longueur de deux cents yards (environ deux cents m�tres) ; or, dit
Pressac, tout montre que la pi�ce ainsi d�sign�e mesurait cinquante yards
(environ cinquante m�tres). C'est, dit-il, que Nyiszli a utilis� le
coefficient multiplicateur quatre.
Comme la moyenne des diff�rents
coefficients multiplicateurs est proche de quatre, Pressac, fier de sa d�couverte,
en vient � parler dans son livre, soit � propos de Nyiszli, soit � propos
d'autres affirmations ou t�moignages, du "fameux coefficient
multiplicateur par 4" (voy. p. 483, 494) ; par cons�quent, d'apr�s notre
pharmacien, si nous voulons trouver les vrais chiffres, il nous appartient
d'utiliser dans notre lecture le coefficient de division par quatre.
Pour ma part, je dirais qu'� ce compte
tout faux t�moin se tirerait d'affaire. Supposons qu'un "t�moin"
affirme avoir, pendant six mois (c'est la dur�e du s�jour de Nyiszli sur les
lieux), vu quatre hommes qui �taient tous hauts de sept m�tres et tous vieux de
deux cents ans, on peut supposer que n'importe qui r�cusera ce t�moin.
N'importe qui, sauf Pressac, qui, appliquant la r�gle du fameux coefficient
de division par quatre, prononcerait : ce t�moin dit vrai ; il a vu un
homme, qui mesurait 1 m 75 et qui �tait �g� de cinquante ans.
Mais l� ne s'arr�te pas la
gymnastique pressacoise. J'ai fait la recension de ses commentaires du t�moignage
de Nyiszli dans le court passage consacr� au gazage. Voici, d'une part, les coefficients
employ�s, nous dit-il, par Nyiszli
et, d'autre part, un �chantillon des commentaires de Pressac � propos de tel
fait, de telle r�alit� mat�rielle ou de tel chiffre rapport�s par le m�me
Nyiszli
(p.
474-475) :
- COMMENTAIRES DE PRESSAC SUR LES COEFFICIENTS DE NYISZLI :
Nyiszli, dit Pressac, a divis� par 2.
Nyiszli, dit Pressac, a multipli� par 3 ; par 5 ; par 4 ; par 2,5 ; par 6,7 ; par 4 ; par 4 ; par 2,5 ; par 4 ; par 2 � 3.
La moyenne des diff�rents multiplicateurs est presque exactement 4 [14]. Si l'on applique cette moyenne au total officiel de 4 millions, nous arrivons � un chiffre beaucoup plus proche de la r�alit� : 1million. Ce calcul n'est aucunement scientifique ou rigoureux mais il montre que le DOCTEUR NYISZLI, un honorable UNIVERSITAIRE, FORME EN ALLEMAGNE, a multipli� les chiffres par QUATRE, quand il a d�crit l'int�rieur du Krematorium II et quand il a parl� du nombre des personnes ou des victimes (p. 475).
Bref, Pressac comprend que la "cr�dibilit�"
du livre de Nyiszli
ait �t� "longtemps contest�e" (p.
495)
; c'�tait � cause du
"fameux facteur de multiplication par quatre dont le Dr Nyiszli a fait un usage si abondant
et si lamentable" (Ibid.)
; mais Pressac est heureusement
survenu
;
il a d�couvert la cl� de lecture n�cessaire au lecteur de M�decin �
Auschwitz et, gr�ce � cette cl�, tout se d�chiffre et il n'y a plus
lieu de contester la cr�dibilit� d'un honorable universitaire, form� en
Allemagne. Pressac a sauv�
Nyiszli.
Mais le lecteur, lui, quand il verra un
chiffre quelconque sous la plume de cet �tonnant t�moin, ne saura jamais si
ce chiffre est � consid�rer comme exact ou s'il faut le multiplier ou s'il
faut le diviser, et par combien au juste.
Je renonce � compter le nombre de fois o� Pressac s'en prend aux r�visionnistes en g�n�ral et � ma personne en particulier. L'Am�ricain Mark Weber �crit :
Pressac ne semble pas �tre
une personne psychologiquement solide. Par exemple, il confesse s'�tre
"presque" tu� dans le camp principal d'Auschwitz en octobre
1979 (p. 537). Ses rapports avec le professeur Faurisson et l'�diteur r�visionniste
fran�ais Pierre Guillaume auxquels il consacre plusieurs pages ont chang�,
passant d'une sorte d'admiration � une animosit� personnelle pleine
d'aigreur. Il ne mentionne rien dans le comportement de Faurisson � son
�gard qui justifierait une telle haine visc�rale, m�me compte tenu de
l'intensit� de son d�saccord avec lui sur la th�se de l'Holocauste. La
nature affective et m�me vicieuse de l'hostilit� furieuse de Pressac
envers Faurisson laisse augurer d'une personnalit� anxieuse et instable
("Jean-Claude Pressac et la technique des chambres � gaz", Revue
d'Histoire R�visionniste, n� 2, ao�t-octobre 1990, p. 170).
Je me dois d'apporter ici une
explication. Pressac a une raison pr�cise de m'en vouloir : au d�but des ann�es
80, j'ai �t� conduit � le mettre � la porte du domicile de Pierre
Guillaume (o� il �tait venu nous voir une fois de plus sans s'annoncer). Ce
sont l� de ces humiliations qui ne s'oublient pas, surtout chez quelqu'un
qui, afflig� d'un sentiment d'inf�riorit�, qu�te l'approbation, recherche
les compliments, propose ses services avec insistance et veut se faire prendre
au s�rieux. Pressac avait fini par me lasser. Son obs�quiosit�, sa
confusion d'esprit, ses peurs paniques, son horreur de la clart� et des
positions franches, sa propension � mentir et � tricher rendaient ses
visites de plus en plus ind�sirables. Dans son livre, il ne fait aucune
allusion � cet �pisode humiliant ; au contraire, il affirme qu'en mars ou
avril 1981, il prit l'initiative de "briser compl�tement avec Faurisson"
(p. 554). C'est tout simplement faux. Il a �t� mis � la porte, et m�me, je
dois le dire, assez vivement.
J.-C. Pressac �tait un admirateur
d'Hitler, de Degrelle et des militaria. Il poss�dait chez lui, en
bonne place, un buste d'Adolf Hitler et, redoutant notre r�action lors d'une
visite � son domicile, il nous en avait pr�venus, P. Guillaume et moi-m�me,
non sans quelque appr�hension. Il avait r�v� d'�crire un roman montrant la
victoire de son h�ros et le triomphe du national-socialisme (voy., � ce
propos, p. 541). Il avait fait ses �tudes au Prytan�e militaire de La Fl�che
et, si j'en crois Pierre Guillaume, lui-m�me ancien �l�ve de cet �tablissement,
il avait, en 1959, re�u une r�primande de l'administration � la suite d'un
sketch d'inspiration nazie qu'il avait mont� lors d'une f�te de l'�cole. Il
disait avoir soutenu l'action de Pierre Sidos. L'extr�me droite, ou ce qu'on
appelle ainsi, poss�de, � c�t� de fortes personnalit�s (c'est le cas d'un
L�on Degrelle), des malheureux qui admirent la force parce qu'ils sont
faibles. Tel �tait le fait de J.-C. Pressac qui, de plus, pr�sentait un cas m�dical
qui, je dois le dire, avait ajout� � ma piti�.
P. Guillaume a consacr� � J.-C. Pressac
quelques pages de son livre Droit et histoire (La Vieille Taupe, 1986,
p. 118-125). Je conseille la lecture de ces pages � la fois vivantes et p�n�trantes.
Avant de nous rencontrer, Pressac
croyait aux chambres � gaz homicides. Je lui montrai ma documentation. Il en
fut boulevers� et comprit son erreur. Croyant savoir lire les plans que
j'avais d�couverts dans les archives du Mus�e d'Auschwitz, il nous offrit
ses services. Mi-s�rieux, mi-goguenards, nous affections de l'appeler
"Schliemann", du nom de l'inventeur des ruines de Troie. Il avait
une sp�cialit� : � chaque rencontre, ses premiers mots �taient : "Je me
suis plant�". Il "se plantait" -il se trompait- de fa�on
chronique. Influen�able et angoiss�, il changeait perp�tuellement d'avis
sur les d�tails et, � chaque fois, prenait le ton le plus p�remptoire pour
articuler sa th�se du jour. Il avait une autre sp�cialit� : d�s qu'une
question des plus simples le mettait dans l'embarras (et il vivait dans
l'embarras), il r�pondait : "Oui/Non". Non pas : "Oui et
non" mais, d'un seul souffle : "Oui/Non" et il lui �tait
impossible de clarifier sa r�ponse, qui lui servait de refuge comme � un
enfant pris en faute. Il avait la manie de pr�tendre, d'une minute �
l'autre, qu'il n'avait pas dit ce qu'il venait de dire. Je l'invitais donc �
enregistrer nos conversations au magn�tophone pour dissiper toute m�prise.
Avec une peur d'enfant et sans aucune explication, il refusait d'�tre
enregistr�.
Mais il ne croyait plus aux chambres �
gaz. Il se sentait na�tre une vocation de r�visionniste ; cependant n'est pas
r�visionniste qui veut. Ma vie et celle de P. Guillaume devenaient de plus en
plus difficiles. Pressac s'affolait. L'accumulation des proc�s et des
attaques de toutes sortes, la d�t�rioration progressive de ma sant�
physique, nos angoisses financi�res, une atmosph�re g�n�rale d'hallali (il
faut se rappeler ici ce qu'a �t� le montage de la "rue Copernic",
bien pire que celui du "cimeti�re de Carpentras") rendaient notre n�ophyte
de plus en plus f�brile et h�sitant. Il m'adjurait de renoncer � une
entreprise aussi dangereuse. Pour sa part, il commen�ait � prendre ses
distances. Des "amis juifs" lui avaient fait entendre que, dans le
scepticisme, il y avait des limites � ne pas franchir (p. 548). A lire les
plans d'Auschwitz et de Birkenau, que je lui avais fournis en abondance, il
voyait bien que les gazages �taient impossibles. Mais, sait-on jamais, commen�ait-il
� dire, peut-�tre y avait-il eu tout de m�me, de-ci de-l�, quelques menus
gazages homicides, discrets, furtifs, improvis�s, ce qu'il appelait des
"gazouillages".
Avant son premier d�part pour
Auschwitz, � la suite de notre rencontre, il m'avait demand� quelle
recherche il pourrait y entreprendre pour moi. Je lui avais r�pondu que j'�tais
int�ress� par la question des cr�mations : nombre officiellement enregistr�
de corps incin�r�s ; qualit�s (d�tenus/gardiens/soldats et officiers
allemands et membres de leurs familles) ; nombre des employ�s affect�s aux cr�mations
de cadavres et aux incin�rations des fours � ordures ; dur�e des
cr�mations ;
emplois du temps, etc.). Je pensais, en effet, que ces nombres, � eux seuls,
constitueraient un �l�ment propre � d�montrer l'impossibilit� des
formidables cr�mations qui auraient �t� exig�es par les gazages de
centaines de milliers de victimes en plus des cr�mations n�cessit�es par
les ravages des �pid�mies dans le camp.
A son retour d'Auschwitz, Pressac me
dit d'un air embarrass� qu'il n'avait pas trouv� le temps de s'occuper de la
question qui m'int�ressait. Il avait eu trop de travail et puis une jeune
Polonaise l'avait beaucoup occup�, ajoutait-il : innocente forfanterie de
timide.
Avant son second d�placement �
Auschwitz, il me posa la m�me question et je lui fis la m�me r�ponse. Au
retour, il me d�clara � nouveau qu'il n'avait pas eu le temps d'entreprendre
les recherches n�cessaires. J'ouvre ici une parenth�se pour dire que, dans
son gros livre, Pressac ne r�pond toujours pas � mes questions (voy.,
ci-dessous, Additif 2, "Combien de cr�mations
journali�res au Krema II ?, p. 147).
Pressac finit par nous d�clarer qu'il
ne voulait plus prendre parti entre les r�visionnistes et les
exterminationnistes. Il affirma qu'il souhaitait avoir des relations dans les
deux camps et se contenter d'un travail purement technique. Je l'encourageais
dans cette voie et, dans une d�dicace dont il rapporte le texte (p. 554) mais
d�nature le contexte, je l'invitais � chercher, � trouver, � �tre froid,
impartial et mat�rialiste. Mais c'�tait trop lui demander. Constatant qu'il
ne pouvait s'atteler � un travail m�thodique et aust�re qui lui aurait
permis de mettre un peu d'ordre dans ses pens�es, je le cong�diais. Je
l'avais initi� � l'�tude de la pr�tendue chambre � gaz du Struthof
(Alsace). Par la suite, il allait publier, sous l'�gide de S. Klarsfeld, un
petit livre en anglais indigent et confus sur le sujet. Je vois que, dans son
gros livre, il traite � nouveau du sujet. Mais il se garde bien de d�voiler
une d�couverte que j'avais faite, quasiment en sa pr�sence, quand, ensemble,
au Palais de Justice de Paris, avec Pierre Guillaume et Me Eric Delcroix,
nous examinions les archives du "proc�s du Struthof", archives
communiqu�es, sur la demande de la LICRA, par la direction, � Paris, de la
gendarmerie et de la justice militaire. Dans ces archives, j'avais d�couvert
une pi�ce r�v�lant que le professeur Ren� Fabre, doyen de la facult� de
pharmacie de Paris, avait, en d�cembre 1945, sign� une expertise du plus
haut int�r�t. Ce professeur avait examin� successivement les produits de
grattage autour de la chemin�e de la pr�tendue chambre � gaz homicide et,
� l'h�pital civil de Strasbourg, les cadavres, bien conserv�s, des pr�tendus
gaz�s. Dans les deux cas, il avait conclu n�gativement : il n'y avait aucune
trace de gazage.
En r�alit�, cette chambre � gaz, �
l'�tanch�it� toute relative, avait surtout servi pour l'entra�nement des
recrues de l'arm�e allemande au port du masque � gaz ; dans ce cas, le gaz
employ� est loin de pr�senter les m�mes dangers que l'acide cyanhydrique (Zyklon-B).
Pressac avait �t� heureux de pouvoir nous en faire la d�monstration. Il �tait
all� prendre des photographies d'une s�ance d'entra�nement dans une chambre
� gaz de l'arm�e fran�aise, peu �loign�e de Paris. Je poss�de un jeu de
ces photographies.
Une l�gende, ch�re � Elie Wiesel, � Filip
M�ller et � Georges Wellers,
veut que les Allemands aient creus� � Birkenau de gigantesques fosses o�
l'on aurait br�l� des milliers de cadavres � ciel ouvert. J'avais fait
observer � Pressac que le camp de Birkenau occupait l'emplacement de vastes
mar�cages au bord d'un affluent de la Vistule et que, malgr� les travaux de
drainage, la nappe phr�atique �tait forc�ment rest�e � peu de distance du
niveau du sol
[15].
Il �tait donc difficile d'imaginer le creusement de ces fosses et j'ajoutais
que, de toute fa�on, il devait �tre compliqu� de br�ler des cadavres dans
des fosses � cause du manque d'oxyg�ne. Pressac, � qui je conseillais
toujours la v�rification mat�rielle, avait alors creus� un petit trou dans
son jardin et avait essay� d'y incin�rer le cadavre d'un lapin. Il n'y �tait
jamais parvenu. Me faisant visiter l'emplacement de sa "fosse d'incin�ration",
il s'�tait r�pandu en plaisanteries sur le mythe des "fosses d'incin�ration"
de Birkenau et l'histoire du lapin �tait devenue l'une de nos scies.
Les visiteurs du Struthof peuvent voir,
d'une part, le camp m�me de Natzweiler avec le b�timent du cr�matoire et,
loin du camp, un petit b�timent contenant la pr�tendue chambre � gaz
homicide. Pressac m'avait fait remarquer que, si on avait d�cid� de
mentir � Natzweiler comme on avait menti � Auschwitz (sic), on
aurait pu faire croire � l'existence d'une chambre � gaz homicide dans le b�timent
du cr�matoire. Pour le prouver, il m'avait fabriqu� une sorte de faux plan
de ce b�timent en partant du vrai plan que nous avions d�couvert dans les
archives de la gendarmerie et de la justice militaire. Je poss�de toujours ce
faux plan dessin� et l�gend� par Pressac. Dans son gros livre, il ne
souffle pas mot de ce petit travail.
Je poss�de aussi de Pressac une �tude
en deux volumes intitul�e par lui Auschwitz, architecture paisible.
Elle concerne les Krema IV et V. Elle est d'une confusion extr�me
et n'a jamais �t� publi�e. Mon exemplaire porte le n� 2. La page des d�dicaces
est hilarante : Pressac, offrant ses services � tout le monde, se r�pand en
flagorneries � l'adresse aussi bien de certains exterminationnistes que de
certains r�visionnistes. J'ai ma part de ces compliments trop appuy�s pour
�tre honn�tes.
Aussi bien dans ses �tudes que dans
son gros livre, Pressac m'a outrageusement pill�. Il me doit une grande
partie des plans, des documents ou des photographies qu'il a publi�s ; l'autre
partie est constitu�e, la plupart du temps, de plans, de documents et de
photographies qui sont de m�me source ou de caract�re identique. Seules les
photographies du Bauleitung Album, d�tenu par les Isra�liens,
constituent un apport original.
La bassesse des attaques que me porte
Pressac, ses tricheries et mensonges dans la pr�sentation de certains faits
m'obligeraient � rectifier ici beaucoup trop de ses all�gations. Je suis d�crit
comme un l�che qui ne se pr�sente "bien s�r" pas � son proc�s
(p. 554) ; or, il sait qu'� l'�poque j'�tais gravement malade. Il dit qu'un
jour, en 1982, il m'a t�l�phon� et m'a trouv� comme une "�pave"
;
il �crit : "J'�tais choqu� et d�go�t� de d�couvrir que [Faurisson]
avait atteint le fond, entra�nant avec lui sa famille" (p. 558) ; il est
exact qu'en 1981 et 1982, j'ai cru atteindre le fond de la d�tresse physique,
morale et financi�re et que ma femme et mes enfants ont partag� avec moi
cette d�tresse ; je n'ai pas pour autant parl� de mon "martyre" (Ibid.)
et je ne vois pas ce qu'il y a de "choquant" et de "d�go�tant"
� lutter comme je l'ai fait jusqu'au bout de mes forces. Je faisais peur �
Pressac. Je lui avais toujours fait peur par mon acharnement � me d�fendre
et par mon refus de baisser la t�te.
Il ose �crire :
Confront�s avec de nouvelles preuves [de l'existence de gazages homicides], Faurisson et Guillaume eurent un moment d'ind�cision et envisag�rent la possibilit� de jeter l'�ponge et de d�clarer officiellement qu'il apparaissait que des gazages homicides avaient eu lieu � Birkenau (p. 554).
Ici, il ment et il sait qu'il ment, du
moins en ce qui me concerne. Jamais il ne m'a pr�sent� la moindre preuve de
ce qu'il appelait des "gazouillages" et jamais je n'ai,
personnellement, envisag� l'�ventualit� d'une r�tractation quelconque [16].
Pressac sait que les proc�s qu'on m'a
intent�s et qui m'ont valu des condamnations sans exemple dans l'histoire
contemporaine de notre pays n'�taient que des mises en sc�ne, et que les
documents avec lesquels on a cherch� � m'accabler �taient d�nu�s de
valeur. Il le sait et il le dit soit clairement, comme lorsqu'il �voque le r�le
de l'avocat de la LICRA, Me Jouanneau,
soit implicitement quand il lui arrive d'analyser une "preuve"
utilis�e contre "Faurisson" lors d'un proc�s, et qu'il admet que
cette "preuve" n'avait aucunement la valeur qu'on lui accordait (p.
49, 554-556).
Pressac a esquiv� une vingtaine de questions essentielles, d'ordre technique, pos�es par les r�visionnistes. Je n'en citerai que quelques-unes :
- Krema I : Comment peut-on expliquer la pr�sence d'une chambre � gaz homicide fonctionnant au Zyklon-B (gaz explosible) et ouvrant sur une salle o� op�raient six fours fonctionnant parfois � huit cent degr�s ? Comment la pr�tendue chambre � gaz pouvait-elle comporter une fragile porte vitr�e sans verrou qui, s'ouvrant vers l'int�rieur, aurait but� sur des monceaux de cadavres ? Comment la ventilation quotidienne pouvait-elle se faire � vingt m�tres des fen�tres de l'h�pital SS ?
- Krema II et III : Puisque les fourn�es de victimes �taient, para�t-il, de deux mille [17] personnes, et s'il fallait une heure et demie pour incin�rer un cadavre dans chacun des quinze moufles, au bout de ce laps de temps il restait encore 1985 cadavres � incin�rer : o� les entreposait-on entre-temps ? Comment la ventilation pouvait-elle se faire du bas vers le haut (le Zyklon est moins dense que l'air) quand tout �tait pr�vu pour une ventilation en sens contraire ? O� entreposait-on les cadavres de ceux qui, tous les jours, mouraient de mort naturelle ? D'une mani�re g�n�rale, comment concilier l'exiguit� des locaux (le petit ascenseur !) avec l'immensit� des massacres � y accomplir ?
- Krema IV et V : Que venaient faire des po�les � charbon dans les chambres � gaz ?
- O� pouvaient bien s'agglutiner les foules attendant de p�n�trer dans ces cr�matoires alors que les photographies a�riennes des Alli�s ne montrent jamais m�me un embryon de telles foules et quand on voit que les lieux alentour, loin d'avoir �t� pi�tin�s par ces foules, comportaient des jardins bien dessin�s ?
- Comment aurait-on situ� des abattoirs � gaz juste au milieu d'installations diverses qui, par un saisissant contraste, sont : un stade, des b�timents hospitaliers, des bassins de d�cantation, des b�timents de douches et de d�sinfection ?
- O� sont les innombrables documents scientifiques, techniques, m�dicaux, qui prouveraient qu'avant, pendant et apr�s la cr�ation et le fonctionnement de ces abattoirs chimiques (qui n'ont pas de pr�c�dent dans l'histoire des sciences et des techniques) on aurait pr�par�, construit, surveill� ces travaux pharaonesques, et cela � une �poque et dans des circonstances o�, pour l'obtention de la moindre vis, de la moindre brique et du moindre kilo de charbon, il fallait obtenir des autorisations �crites et rendre des comptes pr�cis ?
On se rappelle que la seule question que j'avais pos�e � Pressac �tait celle des documents en rapport avec les cr�mations (voy., ci-dessus, p. 132). Ni lors de son premier s�jour � Auschwitz, ni lors de son second s�jour, il n'avait, para�t-il, pu trouver le temps d'�tudier le sujet. Aujourd'hui que son livre est paru, son silence obstin� sur ce point est frappant.
- On notera qu'il se garde bien de dire que de tels documents n'existent pas. Il sait trop bien qu'ils existent. Il pr�f�re omettre d'en parler. Pourquoi dissimule-t-il � son lecteur l'existence d'une foule de documents qui prouvent que toutes les cr�mations �taient enregistr�es [18] ? La m�ticulosit� allemande allait, dans le cas d'une extraction dentaire pratiqu�e sur un cadavre avant sa cr�mation, jusqu'� exiger qu'on remplisse un formulaire imprim�, � en-t�te de la "station dentaire du camp d'Auschwitz", avec indication de la date de cr�mation, de l'identit� compl�te de l'intern�, de son num�ro d'immatriculation, des num�ros des dents (� droite, � gauche, en haut, en bas), etc. (voy. Contribution � l'histoire d'Auschwitz, mus�e d'Auschwitz, 1968, la photographie du document entre les pages 80 et 81). Pourquoi Pressac ne mentionne-t-il pas ce type de document ni un seul des documents que la chancellerie d'Auschwitz exigeait pour toute mort d'homme, avec une vingtaine de signatures pour une mort naturelle et une trentaine de signatures pour une mort non naturelle (Dr Tadeusz Paczula, ancien d�tenu, "L'Organisation et l'administration de l'h�pital d'Auschwitz I", Comit� International d'Auschwitz, Anthologie [bleue], Varsovie, 1969, p. 45) ? Pourquoi ne mentionne-t-il pas un seul instant les "registres mortuaires" o� les Allemands collationnaient, � raison d'une page enti�re par d�c�s, tous les renseignements aff�rents � chaque d�c�s ? Les r�visionnistes avaient signal� l'existence de deux ou trois exemplaires de ces T�tenb�cher ou Sterbeb�cher au mus�e d'Auschwitz et d'une quarantaine d'exemplaires � Moscou : tous ces exemplaires �tant, bien entendu, inaccessibles aux chercheurs ind�pendants. C'est sous la pression des r�visionnistes, notamment lors du proc�s Z�ndel de 1988 � Toronto, que la d�cision fut prise de r�v�ler, en 1989, au grand public l'existence de ces registres. Pressac a jou� de malchance. Son livre, o� il dissimule l'existence de ces registres, n'�tait pas plut�t achev� que l'Union sovi�tique r�v�lait que, pour sa part, elle d�tenait une bonne partie mais non l'exclusivit� de ces pr�cieux documents qui portent un coup fatal � la l�gende de l'extermination. Pressac, en ne mentionnant pas que, dans les archives du mus�e d'Auschwitz, o� il a eu ses entr�es, se trouvaient aussi deux ou trois registres mortuaires, a menti par omission.
- Sur la question du coke n�cessaire aux cr�mations et aux incin�rations, Pressac est d'une confusion que je trouve suspecte (voy. microfilm 12012 mentionn� � la page 87, le tableau de la page 224, les consid�rations de la page 227). Il en ressort que la consommation de coke a certainement �t� d�risoire par rapport � ce qu'il aurait fallu pour les gigantesques cr�mations dont parle la l�gende, mais il n'est pas possible, tellement Pressac a tout embrouill�, de s'en faire une id�e pr�cise. Il est probable que chaque moufle ne br�lait gu�re plus qu'une moyenne de six ou sept cadavres par jour, comme les fours � huile de Buchenwald (p. 106), et il est manifeste que le document allemand du 28 juin 1943 indiquant pour Auschwitz une capacit� d'incin�ration de 4756 cadavres par jour (les fours fonctionnant douze heures sur vingt-quatre) est inacceptable. D'ailleurs, Pressac ne s'attarde pas � justifier un chiffre aussi extravagant (340 pour le Krema I, 1440 pour le Krema II, 1440 pour le Krema III, 768 pour le Krema IV et 768 pour le Krema V) et, selon une m�thode qui lui est ch�re, il met ces exag�rations sur le compte de la "vantardise" des SS qui, de toute fa�on, en pareil cas, avaient d� "multiplier les vrais chiffres par un facteur de 2 � 5" (p. 110).
- Mais le plus impardonnable mensonge par omission qu'il ait commis est celui qui concerne l'activit� quotidienne des cr�matoires d'Auschwitz et de Birkenau. Le lecteur qui vient de terminer son ouvrage peut croire que les cinq cr�matoires �taient affect�s � la cr�mation de ... gaz�s. Or, tous les jours, ces cr�matoires recevaient des cadavres de victimes d'�pid�mies diverses, de gens morts de mort naturelle, de d�tenus, de gardiens, de soldats, de civils. Et si, par exemple, le Krema I �tait � proximit� de l'h�pital SS, c'�tait d'abord pour la cr�mation des morts de la SS. Le Dr Popiersch, m�decin-chef, mourut du typhus et fut incin�r� � Auschwitz ; de m�me pour l'�pouse du SS Caesar, responsable des travaux agricoles ; de m�me pour Alma Ros�, la juive allemande qui dirigeait l'orchestre de femmes du camp de Birkenau et qui eut droit, si l'on en croit Fania F�nelon, � d'extraordinaires fun�railles (Fania F�nelon, Sursis pour l'orchestre, Stock, 1976, p. 302-303). Jamais Pressac ne nous dit comment cette activit� normale des cr�matoires pouvait, chaque jour, se combiner avec les activit�s li�es aux pr�tendus gazages : transports jusque dans les chambres froides, entreposages, cr�mations, recueil des cendres, urnes, exp�ditions de ces urnes, etc.
En 1982, j'avais rendu compte de l'�tude de Pressac sur les Krema IV et V de Birkenau. A ce compte rendu j'avais donn� pour titre :
Le mythe des "chambres � gaz" entre en agonie.
Au pr�sent compte rendu de 1990, je pourrais donner pour titre :
La mort du mythe des "chambres � gaz".
Dans les m�dias, ce mythe se perp�tue
tant bien que mal mais, dans le milieu scientifique ou universitaire, il est
mort. Notre "pharmacien de banlieue", comme l'appelle P. Vidal-Naquet
s'�tait pr�sent� en sauveur ; ses potions magiques ont, en 1982, aggrav� l'�tat
du malade ; en 1989, soit sept ans plus tard, elles l'ont achev�.
Je connais des r�visionnistes qui,
devant une th�se si d�sastreuse pour l'exterminationnisme, se demandent si
Pressac ne serait pas l'un des leurs ; s'avan�ant masqu�, il aurait bern� le
couple Klarsfeld.
Je n'en crois rien. Pressac est un n�ophyte, un autodidacte, un naif doubl�
d'un roublard
; sa personnalit� est instable
; il est incoh�rent, tourne �
tout vent, raisonne mal et ne sait s'exprimer ni par la parole ni par l'�crit
- d�faut qui ne serait que f�cheux pour l'expos� d'une th�se coh�rente mais
qui devient ici, pour une th�se incoh�rente et hybride, franchement
catastrophique. Pressac ne porte aucun masque
; c'est son vrai visage qui nous
d�concerte. De son c�t�, le couple Klarsfeld
manque de discernement
; il est m�me aveugle ; il trouve "normal"
que, dans certains cas, on tue ou blesse gri�vement ceux qui d�plaisent �
la communaut� juive (Radio J, 17 septembre 1989, AFP, 13.36
; La Lettre t�l�graphique
juive, 18
septembre, p.
1
; Le Monde, 19
septembre, p.
14). L'angoisse
de Serge et Beate Klarsfeld
devant la mont�e du r�visionnisme dont ils savent qu'il ne dispose pourtant
ni d'argent ni de tribune publique leur fait perdre jugement et sang-froid.
Dans le combat antir�visionniste, tous les moyens leur paraissent bons, tous
les concours sont les bienvenus, toutes les op�rations m�diatiques peuvent
servir. Pressac, chass� par R.Faurisson, cong�di� par G. Wellers,
est all� offrir ses services au couple Klarsfeld.
Il a �t� engag�. L'�norme pensum a d� co�ter cher. Si, aux amis du
couple Klarsfeld, il a co�t� cher en argent, il leur co�tera encore plus
cher par son r�sultat, fatal pour les exterminationnistes et providentiel
pour les r�visionnistes.
En 1979, P. Vidal-Naquet
et L�on Poliakov
avaient d�clar�, avec trente-deux autres historiens fran�ais, qu'il ne
fallait pas se poser de question sur la technique et le fonctionnement des
chambres � gaz homicides. Ils pr�cisaient :
Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a �t� possible. Il a �t� possible techniquement puisqu'il a eu lieu. Tel est le point de d�part oblig� de toute enqu�te historique sur ce sujet. Cette v�rit�, il nous appartenait de la rappeler simplement : il n'y a pas, il ne peut y avoir de d�bat sur l'existence des chambres � gaz (Le Monde, 21 f�vrier 1979, p. 23).
Dans ma R�ponse � Pierre Vidal-Naquet (op. cit., p. 20), j'avais parl� du "janotisme" de cette d�claration et j'avais ajout� :
[...] ce texte du Monde �tait con�u pour parer au plus press� ; dans le d�sarroi provoqu� par mon article sur "La Rumeur d'Auschwitz" [Le Monde, 29 d�cembre 1978, p. 8], Vidal-Naquet et Poliakov avaient h�tivement r�dig� un manifeste, puis �taient all�s le porter � des signataires en leur disant : "Nous disons qu'il ne peut y avoir de d�bat, mais il est �vident que chacun d'entre vous doit se mettre au travail pour r�pliquer � Faurisson." C'est ce qu'ing�nument nous avoue Vidal-Naquet � la page 196 de [Les Juifs, la m�moire et le pr�sent, Maspero, 1981] quand il �crit : "Bon nombre d'historiens ont sign� la d�claration publi�e dans Le Monde du 21 f�vrier 1979, tr�s peu se sont mis au travail, une des rares exceptions �tant F[ran�ois] Delpech."
A P. Vidal-Naquet,
� L. Poliakov
et aux survivants de la "d�claration"
des trente-quatre historiens il aura donc fallu attendre dix ans pour voir
enfin para�tre une tentative de r�futation de mon article du Monde
sur "La Rumeur d'Auschwitz". Si mon article avait �t� b�ti sur
quelque sottise, sa r�futation n'aurait pas exig� une aussi longue attente,
ni, au terme de cette attente, une r�ponse aussi volumineuse et, comme on
vient de le constater, aussi indigente que celle de Pressac.
Pressac a sign� un chef-d'oeuvre
d'inanit�. Ses capacit�s intellectuelles ne permettaient pas d'esp�rer
mieux. Sa tendance � tricher et � manipuler, d�j� si remarquable dans sa
pr�sentation de L'Album
d'Auschwitz (Le Seuil,
1983), se confirme ici.
Mais le pharmacien de la Ville du Bois
n'est qu'un pauvre h�re. Pierre Vidal-Naquet
et le couple Klarsfeld
sont d'une autre �toffe.
Voil� des personnages qui ont eu tout
loisir de mesurer � quel point leur "pharmacien de banlieue", comme
l'appelle P. Vidal-Naquet,
�tait un cerveau creux. Ils l'ont n�anmoins utilis�. Mais pouvaient-ils
trouver mieux ? En tout cas, ils ont discr�dit� leur cause. Les voici
maintenant encombr�s de cet ouvrage monstrueux, ni fait, ni � faire,
totalement inutilisable. Au moindre journaliste qui leur demandera, comme l'a
fait R. Bernstein, de lui signaler, en vue d'un article, une seule page et une
seule photographie de ce pensum pour r�pliquer aux r�visionnistes, ils
seront incapables d'offrir quoi que ce soit.
Je ne vois gu�re que les r�visionnistes
pour s'int�resser � Pressac et � son grand oeuvre, mais comme le feraient
des chercheurs qui se penchent sur un ph�nom�ne t�ratologique. La religion
de l'"Holocauste" aura d�cid�ment enfant� bien des monstruosit�s
;
l'ouvrage difforme de J.-C. Pressac en est un exemple.
Dans sa conf�rence dite "de l'�l�phant"
prononc�e en 1982 (Revue d'Histoire R�visionniste, n� 2, ao�t-octobre
1990, p. 87-137), Arthur Robert Butz
mettait les r�visionnistes en garde contre un danger
: celui de perdre leur
temps en des discussions techniques oiseuses qui font que l'arbre nous cache
la for�t
: tout occup�s � traiter, par exemple, du Zyklon-B ou des fours cr�matoires,
nous en venons � oublier l'essentiel qui est qu'une extermination aussi
gigantesque aurait laiss� une surabondance de preuves physiques et
documentaires et non d'infimes traces de bricolage domestique. Nos
adversaires, ajoutait A.
R.
Butz, chercheront � nous entra�ner dans des
discussions cabalistiques parce que, sur le terrain des constatations les plus
simples, ils savent qu'ils ont d'ores et d�j� perdu la partie. Mais, pr�cisait
�galement Butz,
un r�visionniste doit n�anmoins se montrer capable d'affronter les
cabalistes jusque dans leurs v�tilles. Quel que soit le terrain choisi, les d�fenseurs
de la th�se de l'"Holocauste" doivent sentir que toutes les voies
de sortie leur sont ferm�es. C'est ainsi qu'aujourd'hui ils se retrouvent
dans une totale impasse. Leur unique planche de salut ce livre de Pressac
n'est qu'une planche pourrie.
La communaut� juive a eu de mauvais
bergers. Elle aurait d�, il y a une dizaine d'ann�es, abandonner le dogme de
la chambre � gaz d'Auschwitz. En d�cembre 1978, Le Monde avait, en m�me
temps que mon article sur "La Rumeur d'Auschwitz", publi� des
textes qui �taient suppos�s me donner la r�plique. Je pense que des
universitaires fran�ais, d'origine juive, ont tout de suite per�u qu'un �v�nement
grave venait de se produire : en quelques lignes, je venais de rappeler, apr�s
d'autres r�visionnistes, que le roi �tait nu et, en face de nous, un groupe
d'historiens de cour essayait, mais en vain, de pr�tendre le contraire. Le 16
janvier 1979, Le Monde publiait mon "droit de r�ponse".
C'est � cette �poque, je pense, que ces universitaires fran�ais d'origine
juive auraient d� pr�parer d'urgence une "d�claration
d'historiens" reconnaissant qu'il pouvait et qu'il devait y
avoir un d�bat sur l'existence ou la non-existence des chambres � gaz
d'Auschwitz.
Le sort allait en d�cider autrement.
Le 21 f�vrier 1979 paraissait donc la "d�claration" r�dig�e par
P. Vidal-Naquet
et L. Poliakov.
Les exterminationnistes signaient l� leur perte. Dix ans plus tard, avec ce
livre de J.-C. Pressac, ils recueillent le fruit de leur aveuglement. Ils me
paraissent avoir �t� inspir�s par une conception trop restreinte de leur
int�r�t. Il auraient d� voir plus loin et songer � la fois aux obligations
de l'historien et aux int�r�ts, bien compris, de la communaut� juive. Au
lieu d'accumuler contre les h�r�tiques les campagnes de presse, les
agressions physiques, les recours � la police et � la justice, au lieu de
multiplier les colloques-soliloques, au lieu de produire tant de mauvais
ouvrages, celui de Pressac �tant le pire, il aurait fallu s'ouvrir � la
discussion et � la r�flexion.
Il aurait fallu travailler.
Les r�visionnistes ont travaill�. Il
aurait fallu suivre leur exemple [21].
Faute d'une �tude technique pr�cise, ces chambres � gaz restent mal connues (p. VII) ;
L'emploi de [tels locaux] en chambres � gaz homicides � l'HCN para�t difficile et reste al�atoire [...] ; la technique semblerait possible, mais une utilisation r�elle est al�atoire (p. VIII) ;
[Il y a eu des] modifications [...] post�rieures � 1945 [et qui donnent une] fausse impression (p. IX) ;
une regrettable confusion dans les ann�es 1950-1960, aboutissant � pr�senter souvent la salle des douches comme une chambre � gaz homicide (le toxique gazeux cens� diffuser des pommeaux) [22] (Ibid.) ;
L'emploi homicide de ce local n'est concevable qu'� deux conditions : suppression du vasistas susceptible d'�tre bris� par les victimes et ajout d'une ventilation m�canique (Ibid.) ; [23]
la fonction homicide sur laquelle l'auteur [Pressac] ne peut actuellement se prononcer (Ibid.) ;
la directrice adjointe du Mus�e a affirm� � l'auteur [Pressac] que cette chambre � gaz avait tr�s peu, mais vraiment tr�s peu servi, ce qui signifie en clair qu'elle n'a pas servi du tout. Cette fiction est maintenue pour ne pas heurter la croyance populaire qui veut que [...] (Ibid.) ;
etc.
Dans son gros ouvrage, Pressac manifeste le m�me scepticisme. Il estime qu'on n'a pas encore entrepris d'"�tude s�rieuse" de ces chambres � gaz (p. 184). Il glisse � propos d'Auschwitz une r�flexion qui implique que Majdanek ne serait peut-�tre pas vraiment "criminel" (p. 218). D�non�ant les proc�d�s des "officiels du Mus�e de Majdanek", il �crit :
J'ai le regret de dire, et je ne suis pas le seul � l'Ouest, qu'� Majdanek les chambres � gaz homicides et/ou de d�sinfection en sont � attendre un v�ritable historien, ce qui est quelque peu g�nant vu le fait que le camp est tomb� intact aux mains des Russes en 1944 (p. 555).
A la page 557, une photographie montre l'ext�rieur de l'une des "chambres � gaz de d�sinfection qu'on pensait �tre une chambre � gaz homicide". Le clich� est de Me Jouanneau, avocat de la LICRA , bern�, nous dit Pressac, par les autorit�s du camp (l'avocat avait utilis� cette photographie devant le tribunal de Paris pour prouver que R.Faurisson �tait un falsificateur niant l'�vidence historique).
Premi�re r�ponse : 960 ou 288 ou 720 ! Ces trois r�ponses contradictoires ressortent de la seule page 110 o�, parlant d'un document allemand du 28 juin 1943, qui indique mille quatre cent quarante cr�mations par jour, il dit que ce chiffre "officiel", m�me r�duit d'un tiers (ce qui ferait neuf cent soixante cr�mations), est � peine croyable et il ajoute que, les SS aimant � se vanter, il vaut mieux, en g�n�ral, diviser leurs chiffres par "un facteur de 2 � 5" pour obtenir la v�rit� en pareille mati�re. Ainsi obtiendrait-on un minimum de deux cent quatre-vingt-huit cr�mations et un maximum de sept cent vingt cr�mations.
Deuxi�me r�ponse : sept cent cinquante deux ! C'est ce qui ressort de la page 183 o� il �crit que ce Krema "fonctionna comme une chambre � gaz homicide et une installation de cr�mation du 15 mars 1943, avant sa mise en service officielle le 31 mars, jusqu'au 27 novembre 1944, an�antissant un total d'environ quatre cent mille personnes, pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards juifs". Pressac ne justifie aucune de ces affirmations. On ignore pourquoi il pr�tend que ce Krema fonctionna de mani�re homicide avant le 31 mars et on ignore aussi pourquoi la date ultime de fonctionnement est arr�t�e au 27 novembre 1944, sinon parce que l'autodidacte Pressac prend sans doute � son compte la l�gende selon laquelle Himmler aurait ordonn�, le 26 novembre 1944, d'arr�ter le massacre. Mais, peu importe. Prenons-le au mot. Du 15 mars 1943 au 27 novembre 1944, il s'est �coul� six cent vingt-quatre jours, chiffre qu'il faut ramener � cinq cent trente-deux si l'on tient compte du fait que, pour cause d'une r�paration de sa chemin�e, ce Krema aurait cess� de fonctionner pendant trois mois, de mai � juillet 1943 (p. 227). Pendant cinq cent trente-deux jours, il y aurait eu quatre cent mille cr�mations, soit sept cent cinquante-deux cr�mations par jour.
Troisi�me r�ponse : "un "d�bit" plus proche de mille". C'est ce que dit l'auteur � la page 470 quand il juge qu'on ne peut retenir le chiffre de deux mille incin�r�s donn� par le t�moin Dr Bendel (voy. p. 334).
Quatri�me r�ponse : "de mille � mille cinq cents". C'est ce que dit l'auteur � la page 475 � propos d'une estimation du Dr Nyiszli.
Cinqui�me r�ponse : presque six cent vingt-cinq. C'est ce qui ressort de la page 494 o� l'auteur indique que le nombre des incin�r�s, d'apr�s le t�moin H.Tauber, est de deux mille cinq cents par jour, un chiffre au sujet duquel il �crit : "On trouve presque ici le fameux coefficient de multiplication par quatre [du Dr M.Nyiszli]".
En r�sum�, Pressac donne sur ce sujet des r�ponses totalement divergentes ; ces estimations des cr�mations journali�res du Krema II sont donc, dans l'ordre croissant, les suivantes :
Ce Krema poss�dait quinze moufles et les fours, Pressac le reconna�t, ne fonctionnaient que douze heures par jour. Pour chaque moufle, les cr�mations journali�res auraient donc �t� respectivement de 19, 42, 48, 50, 64, 67, 67 � 100. Ces chiffres, qui varient de dix-neuf � cent par jour, auraient repr�sent� des performances qui d�passent les possibilit�s de nos plus modernes cr�matoires. Ils sont encore plus inacceptables si l'on songe que Pressac ne compte que les cadavres des pr�tendus gaz�s auxquels il faudrait ajouter la cr�mation des cadavres de d�tenus, de gardiens et de soldats qui, tous les jours, mouraient de causes diverses, notamment quand le typhus faisait rage dans le camp.
En 1983, Pressac et Klarsfeld avaient publi� conjointement une �dition fran�aise de ce qu'on appelle L'Album d'Auschwitz (traduit de l'am�ricain par Guy Casaril, Editions du Seuil, 1983, 224 p.). Il s'agissait d'un ensemble de 189 photographies, du plus haut int�r�t, prises en 1944 par un Allemand de la section photographique du camp d'Auschwitz : peut-�tre Ernst Hoffmann. Personne, ni chez les exterminationnistes ni chez les r�visionnistes, n'a contest� l'authenticit� et la v�racit� de ces photographies prises lors des arriv�es massives de juifs hongrois en 1944. Ces photographies apportent � la th�se r�visionniste une providentielle confirmation et il est choquant qu'il ait fallu attendre le d�but des ann�es 80 pour en voir publier la totalit�. Serge Klarsfeld, embarrass� par de pareilles r�v�lations, n'avait d�couvert qu'une parade : fabriquer un r�cit bouleversant sur la pr�tendue d�couverte de cet album par une certaine Lili Meier. S. Klarsfeld et J.-C. Pressac all�rent m�me plus loin pour l'�dition en fran�ais de cet album. Dans une �tude de vingt pages dactylographi�es, achev�e en d�cembre 1983 mais non publi�e alors, faute d'argent, je d�crivais leurs subterfuges. Je montrais que, dans cette �dition fran�aise, que je comparais aux deux �ditions originales publi�es aux Etats-Unis, Pressac avait boulevers� l'ordre original des parties de l'album, un ordre qui refl�tait une progression logique des �v�nements du camp de Birkenau pour les nouveaux arrivants. A cet ordre original, notre homme avait substitu� un ordre donnant � entendre que la plupart des gens allaient mourir dans de myst�rieuses chambres � gaz homicides. Il avait aussi chang� le nombre des photographies de chaque partie et proc�d� � des transferts de photographies d'une partie � une autre partie ! Il avait supprim� un groupe de photographies et, pour r�tablir le nombre original des groupes, il avait utilis� � deux reprises un m�me titre original mais avec deux traductions diff�rentes. J'�crivais :
Sans en souffler mot au lecteur, Jean-Claude Pressac a agi comme un pharmacien qui aurait subrepticement chang� le contenu des flacons, modifi� leur nombre et trafiqu� les �tiquettes, tout cela non sans commettre deux faux en �criture (p. 7).
Mais la plus spectaculaire des
manipulations se situait aux pages 42 et 43 de L'Album. Sous le titre
de Les
tricheries de L'Album d'Auschwitz,
je diffusais un court texte consacr� � cette supercherie. Je ne manquais pas
d'en envoyer un exemplaire aux �ditions du Seuil. Voici ce qu'avait imagin�
ledit pharmacien : pour essayer de nous faire croire que la route prise par
certains groupes de d�port�s (des femmes et des enfants) finissait aux Krema II
et III et donc, selon lui, dans des chambres � gaz homicides, il avait
produit � la page 42 de L'Album un plan de Birkenau o� il avait
soigneusement pratiqu� une coupure qui emp�chait de voir qu'en r�alit� ces
groupes de d�port�s, passant effectivement entre les deux Krema,
poursuivaient leur chemin et se rendaient au grand centre de douches et de d�sinfection
appel� le "Zentral Sauna". Pris la main dans le sac, Pressac
allait, pendant six ans (1983-1989), observer la politique du silence. A ceux
qui avaient lu mon texte et qui lui demandaient obstin�ment des explications,
jusqu'au t�l�phone, il r�pondait en affectant l'ignorance ; jamais,
disait-il, il n'avait eu connaissance de ce texte. Aujourd'hui, avec la
publication de son gros ouvrage, il est contraint de s'expliquer. Et il
aggrave son cas.
Le plan sur lequel il a fallacieusement
coup� la route du Zentral Sauna se trouve reproduit � la page 421 de
son gros ouvrage. Aux pages 514 et 515, il tente de s'expliquer. Il commence
par dire qu'en 1983 il avait pu facilement r�pondre � mes critiques
"dans un article dont la publication ne fut pas jug�e n�cessaire".
Il ne nous r�v�le pas qui a pris cette d�cision ni pourquoi. Je sugg�re
que la r�ponse de Pressac fut tout simplement jug�e d�testable. Si je me
permets cette suggestion, c'est que la r�ponse qu'il consent enfin � nous
livrer en 1989 dans son gros ouvrage est affligeante et prouve l'artifice.
Pressac r�pond, en effet, que pour dessiner le plan que je lui reproche, il a
pris "pour BASE " (p. 515) un certain plan, authentique celui-l� : le plan 3764
(p. 514). Je n'en
doute pas : il l'a pris "pour BASE " et il lui a AJOUTE le trac� des routes, mais en
prenant bien soin de ... couper la route menant au Zentral Sauna, et
cela pour nous faire croire que femmes et enfants juifs, qui prenaient cette
route, ne pouvaient aller au-del� des cr�matoires. L'amputation est
flagrante. Le subterfuge est patent.
Il y a mieux. Dans la version originale
de L'Album
d'Auschwitz, version am�ricaine,
figurait une photographie qu'on peut d�crire ainsi
: au premier plan, un
groupe de quatre juifs d'un certain �ge, trois hommes et une femme, ont
manifestement une altercation, cependant qu'� l'arri�re-plan, indiff�rents
� la sc�ne, passent, dispers�s, quelques rares soldats allemands en bonnet
de police. Il s'agit de la photographie 109. Pressac, d�cidant de faire
"parler" cette photographie, la d�place, dans la version fran�aise,
� la 189�me et
derni�re place o� elle est cens�e marquer le summum de l'horreur
exterminatrice. Et voici, en son sabir, l'explication de la photographie :
Cette photo est unique, terrible � verser au dossier de l'extermination des juifs comme preuve � charge [...]. Le sentier sur lequel cette femme refuse d'avancer aboutit devant la porte du [Krema] V, donnant sur le vestiaire et les chambres � gaz. Si les trois hommes qui l'entra�nent ne semblent pas se douter du sort qui les attend, elle sait que le b�timent dont elle se d�tourne, ce b�timent en briques rouges, au toit noir, avec ses deux chemin�es hautes de seize m�tres, est devenu la n�gation de la vie et pue la mort (L'Album d'Auschwitz, p. 204).
Dans mon article de 1983 (p. 9), je faisais observer :
Ce pathos ne saurait nous cacher ceci : il n'y a pas de sentier et on ne saurait pr�dire la direction que pourrait prendre tel ou tel personnage ; [Pressac] ne nous dit rien de la pr�sence et de l'indiff�rence ou de l'inattention des soldats allemands ; comment la femme saurait-elle qu'on va la gazer et comment les hommes ignoreraient-ils qu'on va les gazer ? Enfin et surtout, il est manifeste que la femme ne cherche pas � se d�tacher de l'homme de droite ni � lui r�sister : de sa main gauche elle enserre la main de cet homme.
Pressac, dans son gros ouvrage de 1989 (p. 421), modifie alors son commentaire de la photographie et d�clare :
Quant � l'attitude de la femme, il se peut simplement que, sans illusions sur ce qui l'attend et apercevant le photographe SS, elle se soit soudainement d�tourn�e, disant en effet : "Je ne veux pas que ce [salaud de] SS me photographie !" Une telle r�action ne serait pas surprenante vu que certains enfants juifs, moins polis et plus spontan�s que leurs parents, sentant d'instinct que les SS ne leur voulaient pas de bien, faisaient la grimace aux photographes.
Autrement dit, � un roman Pressac
substitue un autre roman et toute sa th�se de L'Album
d'Auschwitz s'�croule
puisque, aussi bien, la photographie cens�e repr�senter le summum de
l'horreur se r�duirait, s'il faut en croire notre manipulateur lui-m�me, �
nous montrer une vieille femme qui... ne voudrait pas �tre photographi�e !
Pressac me reproche de ne pas dire que
la sc�ne se d�roule pr�s du Krema V. En r�alit�, je le dis puisque
je le cite. Et je trouve int�ressant que cet endroit n'ait rien de secret :
comme sur bien d'autres photographies aussi bien de cet album que du gros
ouvrage, on voit de petits groupes de juifs, d'Allemands et de travailleurs
civils se c�toyer paisiblement.
Dans son gros ouvrage, Pressac laisse
sans r�ponse tous les autres reproches de tricherie que je lui adressais en
1983 � propos de cet Album
d'Auschwitz. Il m'oblige
donc aujourd'hui � r�it�rer mes accusations.
Pressac fait �tat du t�moignage de
l'as de l'aviation allemande, Hanna (et non pas : Hannah) Reitsch (1912-1979)
comme s'il s'agissait d'une preuve de l'existence des chambres � gaz (p.
468).
En r�alit�, H. Reitsch a vu, � la fin de 1944, une brochure des Alli�s
mentionnant les chambres � gaz ; elle n'y a pas cru. Apr�s la guerre,
elle s'est mise � y croire. A la fin de sa vie, elle n'y croyait plus : ce
dernier point, Pressac l'ignore ou feint de l'ignorer. Les d�tails de
l'affaire sont int�ressants.
En octobre 1944, l'aviateur Peter
Riedel, qui travaillait � l'ambassade d'Allemagne � Stockholm, re�ut une
brochure de la propagande alli�e o� il �tait question de chambres � gaz.
Vivement �mu, il en parla � Hanna Reitsch � la "Maison de
l'Aviation" � Berlin. Celle-ci, furieuse, lui dit qu'il s'agissait
manifestement d'une invention de la propagande de guerre comparable aux
mensonges de la propagande ennemie sur le compte des Allemands pendant la
premi�re guerre mondiale. Riedel la pressa d'en parler � Himmler. H. Reitsch
s'en vint trouver Himmler qui feuilleta la brochure sans marquer la moindre
�motion ;
il lui demanda : "Et vous croyez cela, Frau Hanna ?" Elle lui r�pondit
que non mais elle ajouta qu'il fallait contrer cela. Himmler lui dit qu'elle
avait raison.
Pressac pr�cise que la version
anglaise des m�moires de l'aviatrice (Fliegen - mein Leben) s'arr�te l�
mais que, dans la version fran�aise, on ajoute : "Quelques jours plus
tard l'information fut d�mentie. J'appris de Peter Riedel qu'un journal su�dois
avait fait para�tre le m�me d�menti. C'est seulement apr�s 1945 que je d�couvris,
et avec quelle horreur, que Himmler m'avait menti et que l'atroce nouvelle �tait
vraie".
Si Pressac avait pouss� ses
investigations un peu plus loin et notamment s'il avait lu Gerd Honsik, Freispruch
f�r Hitler ? 36 ungeh�rte Zeugen wider die Gaskammer (Acquittement pour
Hitler ? 36 personnes, non entendues, t�moignent contre les chambres � gaz
- Burgenl�ndischer Kulturverband Wien, Postfach11, 1142 Vienne, 1988), il
aurait pu d�couvrir ceci (p. 132-138) : Himmler dit aussi � l'aviatrice
� propos de l'accusation port�e par les Alli�s :
1. "C'est la corde (il voulait parler de l'accusation de gazage) avec laquelle on nous pendra en cas de d�faite" [24] ;
2. H. Reitsch �tait si bien revenue au bon sens qu'elle soutenait � la fin de sa vie les efforts des r�visionnistes et, en particulier, ceux d'un Autrichien qu'elle appelait "le courageux Friedl Rainer" "contre tous ces terribles mensonges � base d'histoires d'atrocit�s" (lettre du 15 septembre 1977 reproduite par G. Honsik � la page 138 de son ouvrage).
D'apr�s David Irving, l'Etat d'Israel
d�tiendrait le manuscrit des m�moires de Himmler. Si c'est exact, pourquoi
soustrait-on ce document � la curiosit� des historiens et des chercheurs ?
Traduction de Why Did the Heavens not Darken ? The Solution � in
History, New York, Pantheon, 1988. Voy.R.Faurisson, "USA : un
universitaire juif s'engage dans la voie r�visionniste", Rivarol,
9 juin 1990, p. 9.
Le texte anglais dit exactement : "Les sources pour l'�tude des chambres
� gaz sont � la fois rares et douteuses [ou : non fiables]" (Sources
for the study of the gas chambers are at once rare and unreliable (Why
..., op. cit., p. 362). Voy., ci-dessous, Additif 1, p.
145. Notre potard manie la gaffe. Je recommande �
ce point de vue la page 558. Il y raconte qu'on ne voulait pas ajouter foi � sa
premi�re th�se (les Krema IV et V ont �t� con�us
sans
intention criminelle) mais qu'heureusement quelqu'un vint � son secours,
quelqu'un qui le "lan�a" et lui permit de pr�senter cette th�se au
Colloque de la Sorbonne de 1982, quelqu'un enfin, veut-il bien nous confier, qui
trouva son "expos� clair et remarquable". Ce "quelqu'un"
qui se trouvait donc soutenir en 1982 une th�se dont Pressac lui-m�me prend
aujourd'hui le contrepied n'�tait autre que ... Pierre Vidal-Naquet ! A la page 500, il nous pr�sente trois panneaux
de bois "�tanches au gaz" dont il n'indique pas la provenance mais
qui, probablement, appartenaient � une chambre � gaz de d�sinfection. Il fait
remarquer que la barre de blocage est "fix�e par deux vis dont les t�tes
sont dirig�es vers l''INT�RIEUR et les �crous vers l 'EXT�RIEUR"
(soulign� dans le texte). Et il ajoute : "Sans commentaires", donnant
ainsi � entendre, sans le dire express�ment (Pressac use beaucoup de la pr�t�rition),
que ces panneaux appartenaient � une chambre � gaz homicide et que, si les �crous
avaient �t� "dirig�s vers l'int�rieur", les victimes auraient d�viss�
la barre de blocage et se seraient lib�r�es ! En cas de bombardement, la porte d'un abri
anti-a�rien est cens�e pr�venir deux effets, parmi d'autres, de l'explosion
des bombes : la succion de l'oxyg�ne contenu dans l'abri et la p�n�tration du
CO dans ce m�me abri. Cette constatation qui ruine sa th�se, il la fait au moins � trois
reprises. A la page 224, il �crit : "Le syst�me de ventilation du Leichenkeller
1
[la chambre � gaz homicide] avait �t� initialement con�u pour une morgue,
avec l'air frais entrant pr�s du plafond et l'air froid malsain refoul� pr�s
du sol. Son utilisation comme chambre � gaz exigeait tout juste le contraire,
avec l'air frais entrant pr�s du sol et l'air chaud satur� d'acide
cyanhydrique refoul� pr�s du plafond. Mais les SS et [l'ing�nieur Pr�fer]
choisirent de maintenir le syst�me de ventilation d'origine de la
"morgue" pour la chambre � gaz, esp�rant que ce serait suffisamment
efficace." A la page 289, il rappelle cette "r�alit� technique"
d'un syst�me de ventilation "con�u de fa�on inappropri�e pour une
chambre � gaz �. A la page 489, il �crit enfin : "Les niveaux [respectifs] des
entr�es d'air (en haut) et des orifices d'extraction (en bas) prouvent que le
syst�me �tait con�u pour une morgue situ�e en sous-sol et non pour une
chambre � gaz, o� l'extraction de l'air d�l�t�re CHAUD devrait se situer
dans la partie SUP�RIEURE." Voy. "die Vergasung der Koks" (la gaz�ification
du coke) dans un ouvrage technique sur les cr�matoires paru en 1907 : Handbuch
der Architektur (Heft 3 : Bestattungsanlagen), Stuttgart, Alfred K�rner
Verlag, 1907, p. 239. Je rel�ve dans cet ouvrage de nombreuses informations sur
"Leichenkeller", "Leichenkammer", "Leichenhalle",
"Sezierraum" (salle de dissection), sur les r�gles d'hygi�ne, d'a�ration,
de d�sinfection, sur les pr�cautions particuli�res concernant les cadavres
infect�s (salle s�par�e avec a�ration particuli�re et temp�rature inf�rieure),
sur les douches, sur la salle du m�decin, sur la salle de lavage, sur la dur�e
des cr�mations. En fin de compte, les Krema II et III de Birkenau
�taient tout simplement "classiques". Pressac a raison de rappeler, au sujet de cette
pratique (banale en temps de guerre o� l'on proc�de partout � la "r�cup�ration
des m�taux non ferreux"), que la "r�cup�ration de l'or sur les
cadavres est de pratique courante, m�me si cela peut �tre tenu pour r�pugnant"
(p. 294) ; les carabins d'amphith��tre savent qu'il ne s'agit pas l� d'une
activit� sp�ciale aux SS ! Voy., ci-dessous,
Additif
3, p.149.
Cette directive de R. H�ss confirme �galement ce que j'avais sp�cifi� �
propos des "confessions" de ce dernier (Interview de Storia
Illustrata, in Serge Thion, V�rit� historique ou v�rit�
politique ?, La Vieille Taupe, 1980, p. 203, n. 10). H�ss
"confessait" que les membres du Sonderkommando entraient
dans les "chambres � gaz" tout de suite apr�s le "gazage"
et en retiraient les cadavres en mangeant et en fumant, c'est-�-dire sans
masques � gaz, ce qui aurait �t� radicalement impossible. Le 2 avril 1946,
dans sa prison de Nuremberg, il r�pondait en ces termes � son interrogateur am�ricain
S. Jaari :
Q. : Mais
n'�tait-ce pas un travail tout � fait dangereux pour ces d�tenus d'entrer
dans ces chambres et de travailler au milieu des cadavres et au milieu des �manations
de gaz ?
R. : Non.
Q. : Portaient-ils
des masques � gaz ?
R. : Ils en avaient mais ils ne les
utilisaient pas, vu qu'il n'arrivait jamais rien (John Mendelsohn ed., The
Holocaust, vol. 12, p. 113 ; Pretrial Interrogation of R. H�ss,
2 April 1946, p. 17).
La directive du 12 ao�t 1942, sign�e de H�ss et montrant les dangers consid�rables d'une op�ration de gazage prouve
que ce dernier, lorsqu'il fut, quatre ans plus tard, interrog� par les Am�ricains
dans sa prison de Nuremberg, leur fit des r�ponses ineptes ; il avait �t�
dress�, ainsi que j'ai pu le d�montrer, par ses premiers interrogateurs et
ge�liers :
des juifs de la s�curit� militaire britannique qui l'avaient tortur� �
Minden avant de l'envoyer � la prison de Nuremberg. R. H�ss craignait
par-dessus tout d'�tre livr� aux communistes polonais (voy. R. Faurisson,
"Comment les Britanniques ont obtenu les aveux de Rudolf H�ss, commandant
d'Auschwitz", Annales d'Histoire R�visionniste, printemps 1987, p.
137-152).
Dans les cit�s allemandes, les h�pitaux subsistaient, mais ils �taient en grande partie "�vacu�s" � la campagne sous la forme de baraquements sanitaires sur le mod�le de ceux qu'on construisait dans les camps de concentration. A la page 513, Pressac reproduit le plan d'un baraquement hospitalier d'Auschwitz et indique comme source le Centre de documentation juive contemporaine de Paris. En r�alit�, il s'agit l� de l'un des multiples documents dont il m'est redevable : le document provient des Archives nationales am�ricaines et porte la cote de Nuremberg NO-4470.
L'ennui est que, durant cette p�riode de l'imm�diat apr�s-guerre, ce genre d'"imposture" a fait loi au sens propre du terme et qu'aujourd'hui encore elle a force de loi pour les tribunaux fran�ais, en vertu des dispositions antir�visionnistes de la loi Fabius-Gayssot parue au Journal officiel de la R�publique fran�aise, sous la signature de Fran�ois Mitterrand, le 14 juillet 1990.
Pressac oublie ici que, d'apr�s lui, Nyiszli utilisait aussi des diviseurs ! Et que signifie "presque exactement" ? P. Vidal-Naquet, ratifiant cette manipulation des chiffres, �crit : "Que l'on puisse dire aujourd'hui que tel t�moignage important doive �tre affect�, quant aux nombres, d'un coefficient de division par quatre est une conqu�te scientifique que nous aurions grand tort de bouder. On ne diminue pas le crime des nazis en renon�ant � des chiffres faux. La question du nombre exact des victimes n'est pas essentielle. Arno Mayer le dit et le r�p�te et sur ce point je ne puis que lui donner raison." (Arno Mayer, La "Solution finale" dans l'histoire, pr�face de P. Vidal-Naquet, �d. la D�couverte, 1990, p. VIII-IX).
C'est pr�cis�ment � cause de la proximit� de cette nappe phr�atique que les Leichenkeller des Krema II et III, au lieu d'�tre enterr�s sous le b�timent du cr�matoire, n'�taient que semi-enterr�s, tout contre ledit b�timent.
En revanche, je peux le confier ici pour la premi�re fois, j'ai, � la fin de 1978, envisag� d'abandonner tout effort suppl�mentaire de publication quand j'ai vu avec quelle f�rocit� la presse enti�re, l'universit� et la magistrature me refusaient jusqu'au droit de continuer � vivre normalement. Le Conseil d'Etat �tait all� jusqu'� d�clarer, en octobre 1978, que j'�tais un professeur d'universit� qui n'avait aucune publication � son actif, et cela de son propre aveu ! Ma solitude �tait totale ; la situation a bien chang� depuis ces temps h�ro�ques ...
Ce chiffre est celui des "historiens traditionnels", comme les appelle Pressac ; Pressac lui-m�me ne donne pas d'indication claire sur le sujet.
"Le chef d'�quipe (Vorarbeiter) inscrivait dans un carnet le nombre de cadavres incin�r�s � chaque fois et le responsable du Kommando (Kommandof�hrer), un SS, v�rifiait cette comptabilit�" (t�moignage H. Tauber, d'apr�s Pressac, p. 495).
L'ouvrage s'ouvre sur une impressionnante liste de donateurs avec, en premier lieu, "la Commission des communaut�s europ�ennes, le Groupe socialiste du Parlement europ�en et Madame Simone Veil, ancienne pr�sidente du Parlement europ�en" (p. 8) ainsi que des personnalit�s politiques comme Jacques Delors.
Voy., ci-dessous, Additif 3, p. 149.
L'ouvrage de J.-C. Pressac constitue, ainsi que nous l'avons dit, une aubaine
pour les r�visionnistes ; aussi ces derniers sont-ils en train d'en multiplier
les comptes rendus :
- Mark Weber, "Jean-Claude Pressac et
la technique des chambres � gaz", Revue d'Histoire R�visionniste,
n� 2 (ao�t-octobre1990), p. 163-170 ;
- Jack Wikoff, "Auschwitz :
Technique and Operation of the Gas Chambers, by Jean-Claude Pressac",
Remarks (P.O. Box 234, Aurora, NY 13026, USA), p. 1-9 ;
- Enrique Aynat, "Jean-Claude Pressac : Auschwitz : Technique and Operation of the Gas Chambers", 41 pages
dactylographi�es, en espagnol, � para�tre.
- S'annoncent �galement une �tude � para�tre
dans la revue am�ricaine Instauration et une �tude, en italien,
de Carlo Mattogno. Je suppose enfin que l'Am�ricain Fritz Berg publiera �galement
son sentiment. F. Berg est l'auteur de trois �tudes techniques d'importance,
toutes publi�es dans The Journal of Historical Review (P.O. Box
1306, Torrance, Ca. 90505, USA) : "The Diesel Gas Chambers : Myth Within a
Myth" (printemps 1984, p. 15-46) ; "The German Delousing Chambers"
(printemps 1986, p. 73-94) ; "Typhus and the Jews" (hiver 1988-1989,
p. 433-481). C'est gr�ce au savoir-faire de Fritz que j'ai pu obtenir un
exemplaire de l'ouvrage de Pressac en janvier 1990.
Sont ici respect�s l'orthographe et le fran�ais de Pressac.
Ce qui, en clair, signifie que ce local ne peut avoir �t� une chambre � gaz homicide parce qu'il poss�de un vasistas et qu'il est d�muni de toute ventilation m�canique.
A rapprocher du mot rapport� par Norbert Masur, responsable de la section su�doise du Congr�s juif mondial, qui rencontra Himmler le 21 avril 1945, � quelques jours de la fin de la guerre et qui eut avec lui une longue conversation. Himmler lui dit : "En vue de contenir les �pid�mies, nous f�mes forc�s de construire des cr�matoires o� br�ler les corps d'innombrables personnes mortes � cause de ces �pid�mies [de typhus]. Et maintenant, on veut nous passer une corde au cou" (Norbert Masur, "My Meeting with Heinrich Himmler", Moment (mensuel juif de Boston), d�cembre 1985, p. 51 ; traduction partielle du su�dois Ein Jude talar med Himmler (Un juif parle avec Himmler), Stockholm, Albert Bonniers F�rlag, 1945).
Revue d'Histoire R�visionniste, n� 3, novembre-d�cembre 1990 - janvier 1991, p. 65-154
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